Panama papers : le drômois Gérard Autajon a dissimulé 21,6 millions d'euros

Par Aurélien Tournier  |   |  397  mots
L'affaire Panama papers, révélée par le Consortium international des journalistes d'investigation, n'en finit pas d'indiquer au compte-goutte de nombreux noms. Parmi eux figure celui de Gérard Autajon, PDG du groupe d'emballage éponyme, implanté dans la Drôme.

Article publié le 5/04 à 12h43, mis à jour à 20h14 et 21h36. Actualisé également le 06/04 à 11h12, 12h14 et 13h51

L'émission Cash investigation, diffusée ce soir sur France 2, promet de nouvelles révélations concernant l'affaire "Panama papers". L'hebdomadaire Télérama annonce sur son site que Gérard Autajon, PDG du groupe éponyme à Montélimar (Drôme), serait également cité dans l'affaire.

Forte croissance

Créée en 1964 et spécialisée dans l'industrie de l'étui pliant et de l'étiquette, la société Autajon est présente sur les marchés des parfums et cosmétiques, pharmacie, confiserie et spécialités alimentaires, vins et spiritueux ainsi que la grande consommation. Si son siège social est implanté au sud du département de la Drôme, l'entreprise compte également d'autres sites de production dans l'Hexagone, en Europe mais aussi aux Etats-Unis. La société réalise un chiffre d'affaires d'environ 500 millions d'euros et emploie 3 500 personnes à travers le monde, dont 800 à Montélimar.

En 2015, le magazine Challenge estimait la fortune de Gérard Autajon et sa famille à 130 millions d'euros (contre 120 pour 2014).

Des avoirs dissimulés

Selon Cash investigation, près de 24 millions d'euros auraient été dissimulés. Le Monde avance quant à lui ce 6 avril sur son site Internet la somme de 21,6 millions d'euros. Me Delphine Meillet, l'avocate de l'industriel, précise à Acteurs de l'économie - La Tribune qu'il s'agit de 21,6 millions d'euros, et non de 24 millions. "Il y a une confusion entre l'euro et le franc-suisse", indique-t-elle.

L'argent aurait transité en Suisse, puis à la HSBC-Hong Kong à travers la société écran Forever Unity. Les fonds auraient ensuite transité dans une banque aux Bahamas, puis aux Pays-Bas, et ensuite au Crédit Suisse au Luxembourg. Des démarches effectuées par le cabinet d'avocats Mossack Fonseca, implanté au Panama.

Régularisation en cours

L'émission indique également qu'un site de production du groupe avait fermé en 2012, la société expliquant alors être en proie à des difficultés financières. Interrogé par téléphone dans l'émission, Gérard Autajon indiquait ne pas être courant de ces millions.

Contacté ce mardi soir par Acteurs de l'Economie - La Tribune, Gérard Autajon indique, par l'intermédiaire de son avocate Me Delphine Meillet, que les avoirs en question sont en passe d'être régularisés. L'industriel affirme en effet avoir saisi de lui-même l'administration fiscale en janvier 2015.