Les emprunts toxiques pèsent sur la campagne à Saint-Etienne

Par Yann Petiteaux  |   |  327  mots
En 2008, la dette de la ville était constituée à 70 % d'emprunts toxiques. ©Yann Petiteaux
Depuis 2008, le sénateur-maire socialiste Maurice Vincent a fait de la chasse aux emprunts toxiques un axe majeur de sa politique. Une « faute de communication » préjudiciable à l'attractivité de la ville, selon son opposant Gaël Perdriau (UMP-UDI).

Cheval de bataille de Maurice Vincent depuis son élection à la mairie de Saint-Etienne en 2008, la gestion des prêts spéculatifs demeure un point essentiel dans la campagne des municipales. L'édile socialiste, qui préside également l'Association des acteurs publics contre les emprunts toxiques, martèle le bilan de son mandat : suppression de 11 emprunts sur 15. Une manière de tacler la « mauvaise gestion » de son prédécesseur Michel Thiollière (UMP) qui avait laissé une dette de 375 M€ constituée de 70 % de prêts spéculatifs (contre 23 % actuellement).

« Sauveur » d'une ville surendettée

« Nous devons poursuivre le redressement financier durable de la ville, insiste Maurice Vincent. Nous sommes sur la bonne voie, mais ce n'est pas fini. Il y a encore une marche à franchir. Si nous ne faisons rien, la ville n'aura plus les moyens de financer durablement sa politique d'investissement. » Dernier succès en date pour le sénateur-maire : un accord passé avec la Deutsche bank portant sur la suppression d'un swap contracté en 2008. Le point final de quatre années de conflit.

 De son côté, le candidat UMP-UDI Gaël Perdriau parle d'une faute de communication destinée à masquer une absence de cap politique. « Durant tout son mandat, Maurice Vincent n'a parlé que des emprunts toxiques, regrette-t-il. Il a donné de Saint-Etienne l'image d'une ville surendettée et au bord de la faillite dont il s'est présenté comme le sauveur. Ce discours nous a coûté cher en termes d'attractivité. »

Mauvaise gestion ?

Le chef de file de l'opposition relativise les accusations de mauvaise gestion portées contre son camp. « La dette de la ville est en diminution constante depuis 1995, plaide Gaël Perdriau. Il n'y avait aucune raison de faire autant de tapage médiatique. Si l'on regarde les emprunts structurés souscrits depuis 2002, la situation de Saint-Etienne est comparable à celle de milliers de communes. Ce que Maurice Vincent a fait, tout le monde l'aurait fait. Mais sans tambour ni trompette. »