A Saint-Etienne, l'érosion des prix de l'immobilier se poursuit

Par Yann Petiteaux  |   |  428  mots
A Saint-Etienne, le prix médian du mètre carré en appartement ancien a baissé d'une centaine d'euros chaque année depuis 2010.
Avec un mètre carré médian à 1 100 euros sur le marché des appartements anciens, Saint-Etienne se place au dernier rang des préfectures de Rhône-Alpes. Les volumes de ventes ont reculé en 2013 sur l'ensemble du département.

La tendance baissière entamée il y a cinq ans semble n'en plus finir. Le marché de l'immobilier stéphanois a de nouveau reculé en 2013, selon les derniers chiffres publiés par la Chambre des notaires de la Loire.

Sur l'ensemble du département, le volume de transactions est largement à la baisse, quelle que soit la catégorie de biens. En régression depuis 2008, cet indicateur avait connu un léger regain avant de rechuter à partir de 2012. Résultat : l'an dernier, les ventes d'appartements anciens dans la Loire ont baissé de 9 % alors qu'elles avaient déjà enregistré un recul de 13 % entre 2011 et 2012. Le marché des maisons individuelles a, pour sa part, moins souffert (+ 4 %).

Queue de peloton

Sur le marché des appartements anciens, qui représente l'essentiel des transactions, la ville de Saint-Etienne accuse une baisse des prix de 9 % sur l'année 2013. En cinq ans, l'érosion est proche des 20 %. Le prix médian du mètre carré a baissé d'une centaine d'euros chaque année depuis 2010. Il est estimé aujourd'hui à 1 100 euros. Un montant inférieur à la moyenne de la Loire, qui est déjà le département le moins cher de Rhône-Alpes. Comparée aux autres préfectures de la région, Saint-Etienne occupe la queue du peloton, loin derrière Bourg-en-Bresse (1 410 euros) et Valence (1 520 euros), plus loin encore derrière Lyon (3 270 euros) et Annecy (3 490 euros).

Même les secteurs les mieux cotés de la ville, qui se montraient jusqu'alors résistants, ont enregistré une baisse l'an dernier. C'est le cas notamment du quartier Carnot-Bergson où sont implantés la Cité du design et le quartier créatif (- 9,5 % en un an). Plus alarmant, le prix des appartements anciens du centre-ville a régressé de 17 % en 2013. Un chiffre qui vient confirmer la paupérisation progressive du centre stéphanois. Au cœur de la ville, le mètre carré médian se négocie désormais à 1 080 euros.

Déficit d'image et d'attractivité

Si la situation semble s'être légèrement redressée au cours du dernier trimestre, la préfecture de la Loire souffre toujours d'un déficit structurel d'image et d'attractivité. Un enjeu majeur pour cette ville qui a perdu 30 000 habitants depuis 1990 et 7 500 en cinq ans, selon l'Insee. Cette érosion profite essentiellement aux communes périphériques où partent s'installer les ménages les plus aisés, délaissant le centre-ville stéphanois. Le Sud de la plaine du Forez est particulièrement attractive. Ce secteur économiquement dynamique a enregistré l'an dernier une hausse des prix de 18 % sur le marché des appartements anciens.