A Saint-Etienne, Casino tente de rassurer

Par Stéphanie Gallo Triouleyre  |   |  682  mots
(Crédits : DR)
Face au désengagement de ses activités historiques, sept parlementaires du bassin stéphanois demandent à Casino des engagements clairs sur le maintien des emplois sur le territoire.

"Casino est une entreprise historique de notre territoire et constitue un marqueur de l'identité économique ligérienne. Depuis quelques mois, les nouvelles du Groupe inquiètent un certain nombre d'acteurs locaux quant au maintien des emplois liés à Casino sur le territoire ligérien, en particulier sur les fonctions logistiques et supports". Ainsi débute le courrier adressé au début du mois par sept parlementaires ligériens - Régis Juanico, Jean-Claude Tissot, Cécile Cukierman, Bernard Bonne, Bernard Fournier, Julien Borowczyk et Nathalie Sarles - à Jean-Charles Naouri, président directeur général de Casino.

"En notre qualité de parlementaires de la Loire, compte-tenu du nombre d'emplois directs et indirects du groupe Casino sur le territoire ligérien, nous ne pouvons qu'être préoccupés par les différentes informations diffusées", écrivent-ils.

Ils font allusion à la procédure de sauvegarde couvrant Rallye la maison mère de Casino et au plan de désendettement engagé par le groupe. Dans ces conditions, les élus demandent au groupe "des engagements fermes et rassurants" concernant les près de 3 000 emplois de Casino sur la Loire Sud.

"La direction de Casino a été rassurante"

Le courrier a bien été réceptionné confirme-t-on du côté de Casino à La Tribune et une réponse lui sera apportée prochainement.

En attendant, une rencontre s'est tenue, à Saint-Etienne, il y a quelques jours entre Régis Juanico, député Génération.s, Claude Risac, directeur des relations extérieures de Casino, et Jean-Claude Delmas, DRH France de Casino. Une rencontre comme il s'en organise régulièrement à Saint-Etienne entre les élus et les cadres du groupe tient à préciser Casino. En clair, qui ne serait donc pas liée à une éventuelle situation de crise.

"La direction a été rassurante sur le sujet de l'endettement. La dette est passée de 7 milliards d'euros il y a 7 ans, à 2,5 aujourd'hui. Par ailleurs, Casino m'a confirmé ne pas envisager de plan social mais des adaptations légères pour l'emploi sur le territoire ligérien avec une réorganisation des activités au siège".

Une cellule de mobilité a ainsi été créée à Saint-Etienne et concernerait déjà 400 personnes environ, selon le député, pour des réaffectations de services au sein même du siège stéphanois. Un chiffre que ne souhaite pas commenter le groupe. Régis Juanico dit rester vigilant et continuer de suivre attentivement le dossier.

"Nous avions dû mal à croire qu'il n'y aurait aucune répercussion sur l'emploi local, Casino m'a assuré du contraire", indique le député.

La bataille des chiffres

Du côté des organisations syndicales, l'heure reste néanmoins à l'inquiétude. Notamment en raison d'informations récentes révélées par le magazine Capital et faisant état de discussions sérieuses entre Casino et Leclerc pour la cession d'une soixantaine d'hypermarchés (sur les 80 encore détenus par le groupe). Lors d'un comité d'anticipation réunissant les représentants syndicaux et la direction des relations sociales, ce chiffre aurait été formellement démenti.

"On nous a parlé d'une cession à prévoir de seulement 10 hypermarchés supplémentaires à terme, sans précision sur l'acquéreur potentiel", indique Thomas Meyer, délégué syndical UNSA groupe.

Un ordre de grandeur évoqué également par une autre source impliquée dans ce dossier. La direction du groupe, de son côté, ne confirme aucun des chiffres avancés.

"Les salariés sont inquiets, notamment au siège à Saint-Etienne. Nous savons qu'il faut renflouer les caisses. La direction est rassurante et nous avons envie de la croire mais nous restons méfiants", insiste Thomas Meyer.

Un comité de groupe extraordinaire avec Jean-Charles Naouri a été sollicité. La date n'a pas encore été fixée.

Côté financier, Casino annonce aujourd'hui la finalisation de l'opération de refinancement annoncé le 22 octobre dernier et visant à renforcer sa liquidité et sa structure financière. Elle concerne une levée de financement d'1,8 milliard d'euros via un prêt à terme et une dette obligataire, ainsi qu'une nouvelle ligne de crédit syndiquée de 2 milliards d'euros.