Christophe Bellet, brasseur malin

Par Romain Charbonnier  |   |  314  mots
« Il est essentiel et impératif de valoriser les acteurs locaux », soutient Christophe Bellet.
La bière plutôt que le vin. Les céréales plutôt que le raisin. À 28 ans, Christophe Bellet est un brasseur un peu fou qui a fait le pari de concevoir une bière artisanale d'un nouveau genre sans malt et 100 % local : la bière Dulion.

« Contrairement au vin, le cahier des charges d'une bière est plus simple. » Dès lors, à la fin de ses études d'ingénieur à l'école Isara de Lyon, Christophe Bellet s'investit passionnément dans la création de la brasserie Dulion. Un projet ambitieux aux dimensions durables cassant les manières traditionnelles de développement.

Le jeune homme a donc repensé entièrement la chaîne de production afin de supprimer l'opération de maltage qui consiste à reproduire, de manière industrielle, le développement naturel d'une céréale. Une opération très énergivore.

Pas de matières premières importées

Intégré au laboratoire de l'Isara, et grâce à ses trois années de recherche et un dépôt de brevet plus tard, Christophe Bellet est donc capable de sauter cette étape et de travailler l'orge et le houblon dès qu'ils sont ramassés.

« La problématique était de ne pas importer de matières premières, comme peuvent le faire la plupart des brasseries artisanales, ce qui nous permet de faire du 100 % local. »

Pour parfaire son projet, l'entrepreneur-ingénieur s'est entouré d'agriculteurs du Beaujolais pour la culture en bio du houblon - « c'est le 1 % nécessaire qui permet d'aller au bout de la démarche » -, et du Grand Parc de Miribel-Jonage pour les céréales.

« Il est essentiel et impératif de valoriser ses acteurs locaux », soutient-il.

Essaimage dans d'autres villes

La commercialisation de ses quatre bières, lancée depuis le premier semestre 2015, est également réalisée en circuit court dans un rayon de 50 kilomètres. Mais loin de se contenter d'une production locale, réalisée à Rillieux-la-Pape (Rhône), le brasseur voit plus grand.

« Avec ce process industriel, nous pouvons désormais essaimer dans d'autres villes et produire en grande quantité tout en conservant cette logique de proximité », garantit le jeune homme.