Jean-Michel Aulas lâche Gérard Collomb pour David Kimelfeld ?

Par Denis Lafay  |   |  367  mots
Le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas, communément "associé" au maire de Lyon Gérard Collomb à l'aune de leur longue histoire commune, a reweeté ce week-end le message de soutien "Avec David Kimelfeld" diffusé au moment où ce dernier présentait, samedi matin, les conclusions des ateliers de travail mobilisés en faveur de sa candidature à la présidence de la Métropole de Lyon. L'acte apparaît lourd de sens, et même signifie une spectaculaire "prise de guerre".

Samedi matin, devant 500 personnes, David Kimelfeld présentait les conclusions des travaux menés par les ateliers de réflexion investis à ses côtés au sein de l'association "Nous sommes la Métropole", en vue de bâtir son programme pour l'élection à la présidence de la Métropole de Lyon en mars 2020.

Celui qui défiera très certainement Gérard Collomb, au bout d'une lutte qui a déjà pris des airs de guérilla, en a profité pour réclamer très officiellement l'étiquette LREM. Et n'a pas manqué de s'appuyer, pour légitimer son ambition, sur le soutien des milieux décisionnels.

Ces derniers demeurent discrets, et face à l'éruptivité du combat que se mènent les deux ex-compagnons de route, font plutôt, pour l'heure, profil bas en public. Ce que Jean-Michel Aulas a initié ce week-end pourrait convaincre nombre d'entre eux de "sortir du bois". En effet, le président de l'Olympique lyonnais, qui au même moment annonçait une prise de participation de 25% dans le club de basketball Asvel détenu par Tony Parker, décidait de retweeter le message @avecDK diffusé au moment où David Kimelfeld réunissait ses troupes au Cirque Imagine, à Vaulx-en-Velin.

Prise de guerre

Un acte d'une lourde portée symbolique, d'autant plus que l'histoire des "liens" noués entre Gérard Collomb et Jean-Michel Aulas au fil des aventures politique pour l'un, économique et sportive pour l'autre, semblait pour beaucoup indestructible.

De la construction du siège de son (ancien) groupe informatique Cegid dans le 9e arrondissement de Lyon, fief de Gérard Collomb, à l'édification du Groupama stadium à Décines, en passant par le levier d'image médiatique déterminant que constituait le club de football dans les années 2000 lorsqu'il dominait le championnat de France et rayonnait en Champion's League, rien ne laissait augurer ce spectaculaire soutien au projet de David Kimelfeld.

Une sacrée "prise de guerre" pour le rival de Gérard Collomb, et une "prise de guerre", espère-t-on dans son entourage, à même de renforcer auprès de la Commission nationale d'investiture en charge de désigner les candidats LREM, les orientations du milieu économique.