ASVEL, nouvelle salle et festival : la folle semaine d'OL Groupe

En négociation depuis plusieurs semaines pour intégrer l'actionnariat de LDLC Asvel, OL groupe a finalisé l'accord ce samedi. Quelques jours plus tôt, la holding avait annoncé la tenue d'un festival de musique en juin 2020, dans le cadre de sa stratégie "full entertainment". Autant d'éléments qui montrent que sa stratégie globale s'accélère.

"C'est une journée historique ! Ce n'est que le début, on va vivre de grands moments," sourit Tony Parker, lors de la conférence de presse qui s'est tenue ce samedi à l'Astroballe de Villeurbanne. Sur l'estrade, il est accompagné de Jean-Michel Aulas, président d'OL Groupe, qui complète.

"C'est un moment tourné vers l'avenir. C'est un acte qui permet de créer les conditions d'une ambition nationale et européenne, mais avec une vision internationale".

Les tractations, engagées depuis trois mois entre les deux structures, aboutissent à une prise de participation d'OL Groupe à hauteur de 25% du capital de LDLC Asvel. Le groupe de Jean-Michel Aulas apporte ainsi 3,4 millions d'euros, un record dans le basket français. Du côté du club féminin, entité à part entière, l'OL investit 300 000 euros pour une prise de participation à hauteur de 10%.

"L'idée est d'associer les compétences et l'enthousiasme de Tony, à l'expérience que je peux, peut-être, représenter, le tout au service d'un groupe qui a beaucoup d'ambition en Europe mais aussi sur le plan international," affirme Jean-Michel Aulas.

Développer la structure "Asvel"

La holding, qui intègre ainsi la gouvernance de LDLC Asvel et de Lyon ASVEL Féminin, s'est engagée, pendant une période de cinq ans, à échanger les actions de la structure de LDLC Asvel qui lui seraient apportées par les autres actionnaires de cette société contre des actions OL Groupe existantes ou à émettre.

Sur les cinq prochaines années, l'OL apportera également 2,5 millions d'euros de sponsoring au club villeurbannais, "des ressources pour grandir".

"On ne va pas faire n'importe quoi avec ces nouvelles ressources. On va essayer d'être intelligent et cohérent, pour se structurer par rapport au cahier des charges de l'Euroleague," ajoute Tony Parker.

Un accord stratégique, en marge de la prise de participation, va aussi lier les deux clubs. Il s'agira de développer les activités de billetterie, sponsoring et plus globalement les activités commerciales de l'Asvel, que ce soit sur les pôles féminins ou masculins.

"On veut aider à la structuration et à l'optimisation de la gestion du club," résume Thierry Sauvage, directeur général d'OL Groupe.

Actuellement, le budget de LDLC Asvel (la section masculine) s'élève à environ 10 millions d'euros, et le club ambitionne d'atteindre les 15 millions d'euros à l'avenir. Alors qu'il disputera un match décisif ce mardi dans la course au titre de champion de France, le club participera dès l'année prochaine à l'Euroleague. Cette compétition, la plus prestigieuse au niveau européen, oppose les 18 clubs les plus importants d'Europe dans une ligue semi-fermée.

L'OL regarde vers les USA

Si l'aspect financier profite d'abord au club de basket, l'OL compte bien miser sur l'image de Tony Parker aux USA. Devenu ambassadeur de l'OL, il représentera le club dans un pays qui attire l'Olympique Lyonnais, notamment en vue de développer des franchises en football féminin.

"Cela nous donne une dimension inégalée, avec un sportif de notoriété mondiale mais qui possède des caractéristique d'entrepreneur évidentes. En Chine, nous avons aussi un associé très puissant qui rêvait de voir Tony se rapprocher de l'OL," se félicite le président, sextuple vainqueur de la Ligue des Champions féminine.

Ce partenariat permet ainsi aux deux clubs, même s'ils restent chacun autonomes, de se mettre au niveau de groupes comme le Real Madrid, le FC Barcelone ou le Besiktas, qui possèdent des sections dans différentes disciplines.

"Barcelone et Madrid nous amènent des images ambitieuses et belles. Aux USA, la NBA, surpuissante, donne des exemples et de l'envie. Pour nos actionnaires, cela apporte aussi une visibilité en termes de valorisation. Il y a plein d'aspects entrepreneuriaux et de performance sportive dans cet accord, mais aussi d'image de marque internationale et mondiale," souligne Jean-Michel Aulas.

La future Arena de l'OL profitera à l'Asvel

Ce qui agitait les journalistes dans l'Astroballe, ce sont aussi les projets de construction de salle des deux clubs. Et c'est celui de l'ASVEL qui tombe à l'eau, au profit du projet du groupe OL.

"Nous avons prévu de construire une salle à proximité du Groupama Stadium à l'horizon 2022, pour un coût d'environ 100 millions d'euros. On va créer une synergie pour que cette structure de 15 000 à 17 000 places, moderne et à la pointe de la digitalisation, puisse accueillir les matchs d'EuroLeague de l'Asvel," acte Jean-Michel Aulas.

"Le bastion du basket reste Villeurbanne, mais nous avançons avec l'OL sur leur salle. L'Astroballe restera notre base," poursuit Gaëtan Müller, président délégué de LDLC Asvel.

Il est prévu que l'ensemble des matchs du club de basket se disputent à l'Astroballe jusqu'à la construction de l'Arena OL. À ce moment-là, les matchs de prestige de l'EuroLeague se joueront dans l'enceinte de Décines. Tony Parker avance également que LDLC Asvel continuera à engager des travaux pour améliorer l'Astroballe.

La stratégie "full entertainment" du groupe OL s'affirme

Quelques jours avant la signature du partenariat avec le club villeurbannais, l'OL Groupe a annoncé de la création d'un nouveau festival de musique, au sein même du Groupama Stadium, les 19 et 20 juin 2020. Dénommé "Felyn", ce festival sera organisé et géré par une joint-venture dénommée OL Production, constituée d'OL Groupe et de l'Olympia Production, filiale de Vivendi. Cette société produit déjà quatre festivals en France.

Le capital de cette nouvelle filiale sera réparti à parts égales entre les deux entités.

"L'organisation du festival sera portée par OL Production et s'appuiera sur l'expertise propre à chacun des actionnaires, notamment le savoir-faire d'OL Groupe en matière d'organisation de grands événements et d'Olympia Production en tant que producteur reconnu de festivals," indique le groupe.

Au niveau de la gouvernance, OL Groupe en désignera le président tandis qu'Olympia Production proposera le directeur général. Un conseil d'administration composé de représentants des deux actionnaires sera également constitué.

La filiale OL Production sera entièrement consacrée à l'organisation de ce festival, qui aura lieu dans le stade mais aussi en dehors, impliquant l'OL City, à savoir le périmètre de 500 mètres autour du stade.

"Le festival sera tourné vers un public familial et jeunesse, avec des artistes de la scène musique actuelle. C'est un festival périurbain, qui ne se déroule pas dans un champ comme d'autres événements musicaux, donc qui se veut différent de ce qui existe déjà. Sports urbains, street-art et d'autres activités seront aussi proposées dans l'idée de déambulation urbaine autour du stade," précise Xavier Pierrot, directeur général adjoint en charge du stade.

La portée de cet événement dépendra des artistes présents, partie qui sera plus particulièrement gérée par Olympia Production.

"On veut toucher un maximum de cibles : parents, enfants, tout le monde ne fera pas les même activités. On imagine aussi un public régional, qui vienne sur une journée", poursuit Xavier Pierrot.

Si le partenariat avec Tony Parker engage l'OL Groupe sur des aspects de stratégie financière et sportive, la holding n'en oublie donc pas un autre pan de son développement : la volonté de devenir un acteur du "full entertainment".

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