Le pôle des réformateurs veut se faire entendre

Par Jean-Baptiste Labeur  |   |  459  mots
Une trentaine d'élus PS ont lancé officiellement mardi le pôle des réformateurs autour du maire de Lyon Gérard Collomb et du député de Paris Christophe Caresche, mais aussi d'économistes comme Elie Cohen. Une réunion initiée de longue date, mais qui intervient en plein remaniement ministériel.

Difficile d'éviter ce mardi, les allusions au jeu des chaises musicales et des possibles ministrables, l'actualité de la constitution du nouveau gouvernement s'est télescopée avec la 1ère réunion du pôle des réformateurs. Une trentaine de députés, sénateurs, élus locaux PS et intellectuels comme l'économiste Elie Cohen ou la philosophe Monique Canto-Sperber, étaient rassemblés dans un hôtel de la Confluence à Lyon, pour une journée d'échange autour de thèmes comme : « Qu'est-ce qu'une politique de l'offre », sujet propice à hérisser le poil de l'aile gauche du PS.

L'aile réformiste

Naturellement proches de Manuel Valls, ces élus souhaitaient faire entendre l'aile réformiste du PS après un été très « frondeur » et les derniers écarts d'Arnaud Montebourg.
« On est à un moment très particulier » reconnait le député de Paris Christophe Carresche, l'un des co-fondateurs du pôle avec Gérard Collomb.

« Ce qui s'est passé lundi n'est pas surprenant, bien qu'accidentel. C'est la résultante de débats internes au PS. Aujourd'hui, il ne peut pas y avoir deux lignes au sein du gouvernement. La cohérence est nécessaire pour réussir. La situation du pays ne tolère pas de rafistolage ».

Dans ce contexte de tension au sein du PS, cette journée apparait comme une riposte aux frondeurs du parti ce que réfute Gérard Collomb :

« Quand des économistes écrivent des livres, ce n'est pas pour répondre aux frondeurs. C'est parce qu'ils font une analyse de la situation économique de notre pays. Nous partageons tous un même constat, l'économie de notre pays se délite. Nous perdons des emplois, parce que, nous perdons de la compétitivité. Nos entreprises ont des marges trop faibles et n'investissent plus ».

Une série de mesures supplémentaires

Les réformateurs, dans un manifeste de 5 pages, publié ce mardi et accessible sur leur site affichent un soutien sans faille à la politique voulue par François Hollande et Manuel Valls avec un seul bémol : « Il aurait fallu dès le début que le gouvernement sache parler d'une seule voix et s'attaque résolument aux causes des difficultés » regrettent ils.

Dans ce document, ils déclinent aussi toutes une série de mesures nécessaires : réforme de la formation, flexisécurité à la française, décentralisation du système de santé ou encore un système de retraite par points. Avant de souligner que :  « Rétablir les marges des entreprises, baisser le coût du travail ce n'est pas faire des cadeaux aux patrons ».

Reste désormais à mesurer, dans la majorité, quelle sera l'influence de ce pôle des réformateurs qui se veut « ouvert sur la société civile ».