Hervé Gaymard : "Musclons-nous pour mener une politique touristique plus ambitieuse"

Par Romain Charbonnier  |   |  443  mots
Avec la nouvelle assemblée Auvergne-Rhône-Alpes, Hervé Gaymard, président du conseil départemental de la Savoie (Les Républicains) et président de Savoie Mont-Blanc Tourisme, fait le souhait que l’industrie du tourisme soit reconnue à sa juste valeur comme un pilier régional, obligeant ainsi à redéfinir "toutes" les politiques, en particulier celle des transports.

Acteurs de l'économie - La Tribune. Avec ce nouvel exécutif, en place depuis le 4 janvier, qu'attendent les acteurs du tourisme régional ?

Hervé Gaymard. Je ne peux parler évidemment au nom de tous les acteurs du tourisme, mais en tant qu'élu impliqué dans le tourisme. Je voudrais que l'on comprenne enfin que l'industrie touristique est un pilier de l'économie française, notamment dans notre région et que toutes les politiques doivent être redéfinies en conséquence. Par exemple, la politique des transports régionaux, dont la Région a désormais la maîtrise, a beaucoup de progrès à faire !

Une vice-présidence dédiée au tourisme, à la montagne et au thermalisme, confiée à Nicolas Daragon a été mise en place. Est-ce pour vous, représentant de Savoie Mont-Blanc, un signe positif envoyé par la Région ?

Oui, bien sûr, la volonté d'avoir un vice-président au tourisme, Nicolas Daragon, de même que la désignation d'un président délégué à la montagne, Gilles Chabert, et Fabrice Pannekoucke qui va l'assister, est un bon signe ! Nous attendons des élus régionaux qu'ils prennent le dossier à bras le corps, dans tous ses aspects.

Comment, dans cette grande région, les acteurs du tourisme vont-ils cohabiter ? Quelles actions mettre en place entre l'Auvergne, Lyon et les Savoies, par exemple ?

Je vais sans doute vous choquer mais je n'ai jamais pensé que pour la promotion touristique, la région Rhône-Alpes, et encore moins étendue à l'Auvergne, était un périmètre d'action pertinent. On va en vacances en Auvergne, en Ardèche, en Savoie Mont-Blanc, en Isère etc..., pas en "Auvergne-Rhône-Alpes" ! Et vu de l'étranger, c'est le Mont-Blanc et le concept de French Alps qui est le seul identifiable !

Le rôle de la Région est donc de soutenir les acteurs territoriaux dans leurs spécificités, pas d'entrer en superposition avec eux. Bien sûr, il faut une instance de coordination légère, mais surtout pas de gestion.

Quels souhaits formuleriez-vous aux nouveaux élus de la Régions Auvergne-Rhône-Alpes  ?

Je l'ai déjà dit à Laurent Wauquiez : travaillons ensemble, regardons pragmatiquement ce qui marche et ce qui ne marche pas, faisons la chasse aux structures redondantes. Avec les économies ainsi dégagées, musclons-nous pour mener une politique touristique plus ambitieuse qui émane des territoires, soutenue pas la Région dans toutes ses compétences : infrastructure, transport, développement économique, formation pour les travailleurs du tourisme.

Et sur quels points serez-vous vigilant ?

La rapidité de décision et d'exécution. Notre pays et notre région en ont assez d'attendre !