Quelle organisation administrative pour Rhône-Alpes et Auvergne ?

Par Françoise Sigot  |   |  478  mots
Les préfets des régions Auvergne et Rhône-Alpes ont réuni mercredi les chefs des services de l’État des deux régions, pour réfléchir à la nouvelle organisation à mettre en place au sein de ces administrations. Les premières propositions seront faites fin juin.

Les 13 000 fonctionnaires en poste en Rhône-Alpes et en Auvergne peuvent être rassurés. Chacun d'entre eux conservera son poste. En revanche, certains devront sans doute changer d'affectation. Les 7.7 millions d'habitants de ces deux régions appelées à n'en faire qu'une peuvent aussi mettre fin aux spéculations : la qualité du service public qui leur sera rendu sera au moins égale à ce qui se fait aujourd'hui. Tel est en substance le message délivré par les préfets des régions Auvergne et Rhône-Alpes ce mercredi lors du premier séminaire de travail visant à organiser les services de l'État dans la configuration de la future grande région.

La chasse aux doublons

Pour cette première rencontre, la priorité était bien de rassurer. « En Auvergne, cette réforme a pu créer de l'inquiétude, nous allons réorganiser nos services afin surtout d'éviter les doublons, mais nous conserverons un équilibre entre les capitales régionales », a assuré Michel Fuzeau, Préfet de la région Auvergne.

Si le nombre de fonctionnaires d'État devrait rester quasi identique, leurs missions pourront évoluer, car les préfets des deux régions entendent profiter de ce rapprochement pour faire la chasse aux doublons. Chaque service de l'État sera donc organisé avec une seule direction régionale dont la localisation pourra être aussi bien en Rhône-Alpes qu'en Auvergne. Pas question, par ailleurs, d'installer une direction régionale adjointe à Clermont-Ferrand si la direction régionale est à Lyon et inversement.

« Nous souhaitons profiter de cette réforme pour renforcer l'échelon départemental, car il existe des exigences de proximité », a affirmé Michel Delpuech, préfet de la région Rhône-Alpes, désigné par le Premier ministre, préfet préfigurateur pour animer et coordonner la réforme.

Des économies en perspective

Pour l'heure, les représentants de l'État ne se hasardent pas à envisager qui des directions régionales pourrait être implanté en Auvergne ou en Rhône-Alpes. Pas plus, qui des fonctions de "back-office" pourraient être installées ailleurs que dans l'une des deux capitales régionales, une piste à l'étude. Leurs objectifs étant de maintenir un niveau de service public de qualité, mais aussi de profiter du rapprochement pour réaliser des économies, par exemple en matière immobilière puisque les doublons seront supprimés.

« Aujourd'hui, nous analysons chaque mission, chaque fonction. Ensuite, nous envisagerons une nouvelle organisation », a tracé Michel Delpuech qui souhaite non seulement imaginer cette future organisation avec les chefs de service, mais aussi prendre le temps de consulter les organisations syndicales avant de remettre sa copie au Premier ministre le 30 juin. Dès lors, les arbitrages devraient se faire assez vite, mais sur le terrain, l'heure n'est pas à la précipitation. Michel Delpuech estime ainsi qu'il faudra environ trois ans pour que cette réorganisation porte vraiment ses fruits.