Pornostagram bouscule l'industrie du porno

Par Romain Charbonnier  |   |  419  mots
Pornostagram fonctionne sur le modèle freemium. Une formule d'abonnements sera disponible "prochainement"
Réseau social de photographies pornographiques, Pornostagram connaît une croissance grandissante en France et en Italie depuis son lancement, en catimini, en avril 2013. Si bien que son fondateur Lyonnais vient de l'ouvrir aux Etats-Unis.

Avec ses 100 millions d'utilisateurs actifs dans le monde, Instagram est devenu en l'espace de quelques années, le numéro un du partage de photos sur mobile avec ses filtres esthétiques. Un succès planétaire. Si bien que Facebook a racheté en 2012 l'application à ses fondateurs Américains pour un montant d'un milliard de dollars (700 millions d'euros). Depuis, des dizaines d'applications, dont le concept repose sur le principe des filtres, se sont multipliées sur les appstores, mais avec plus ou moins d'originalité. C'était sans compter sur l'idée d'un jeune Lyonnais de proposer une application de partage de photos… pornographiques (disponible sur une application web et bientôt sur Android. Mais par sur iPhone qui interdit ce type de contenu). "Devant l'explosion d'Instagram, l'idée m'est venue, en janvier 2013, de créer un réseau social destiné à un public adulte, qui reprendrait le principe du partage de photos filtrées", explique Quentin Lechémia, son fondateur. Des nuits passées à développer l'application et ses propres filtres, Pornostagram sort quelques mois plus tard, en avril 2013.

Société enregistrée en Angleterre

En catimini, et grâce à la viralité des réseaux sociaux, la plateforme connaît vite le succès. Un an après son lancement, 10 000 membres sont inscrits en France et en Italie notamment. 66 000 photos ont été publiées sur les deux seuls premiers mois de l'année. Les régies publicitaires s'y intéressent, tout comme les médias spécialisés et les grands noms du milieu.
Face à cette embellie « surprise », Quentin Lechémia souhaite désormais monétiser son audience. Il fait ainsi le pari de l'international. Depuis deux semaines, Pornostagram est disponible aux Etats-Unis et fait la couverture de la presse en ligne. Là-bas, l'industrie du porno pèse 13 milliards de dollars (9,5 milliards d'euros). En parallèle, des formules d'abonnements seront lancées prochainement, offrant une ressource financière supplémentaire pour le site.

Des projets dans la musique

Aujourd'hui, même si l'entrepreneur se positionne comme un nouvel acteur innovant, son objectif n'est pas de devenir un industriel du porno. Quentin Lechémia envisage en effet un futur rachat de sa société, enregistrée en Angleterre pour des raisons administratives, par un acteur du milieu afin de "financer d'autres projets". Dont plusieurs dans la musique. D'ici quelques semaines, il lancera d'ailleurs le concours EuroMusic Contest. Une version 2.0 de l'Eurovision, soutenu par des grands noms tels que Jamendo ou Euronews. Un projet culturel monté bien loin de l'application coquine.