Michelin : "Les meilleurs résultats financiers de l'histoire du groupe"

Par Geneviève Colonna d'Istria  |   |  541  mots
L'industriel enregistre une marge opérationnelle en progression significative (+12,3 %)
Michelin a dévoilé, ce mardi matin, les résultats financiers du groupe pour 2015. En hausse de 12,2 %, le résultat opérationnel n'a jamais été aussi bon. Michelin réalise un résultat net s'élevant à 1,16 milliard d'euros.

"Ce sont des résultats de bonne facture !", commente modestement Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin. En réalité le leader mondial du pneumatique affiche ce matin devant la presse et les financiers des chiffres de croissance jamais atteints.

Volume en hausse de 3,2 %, supérieur aux marchés pour toutes les activités, particulièrement en "tourisme camionnette" (+ 6,7 %), progression au 4e trimestre de 4,2 % pour le groupe. Forte génération de cash flow libre de 965 millions d'euros hors acquisitions (312 millions d'euros) et enfin, et surtout, une marge opérationnelle en progression significative (+ 12,3 %). Le résultat net est de 1,16 milliard d'euros.

"Nous avons eu raison de rester en Europe"

"Nous avons pris des parts de marché dans tous les segments, confie le patron de la manufacture. Cette croissance concerne tous les secteurs : tourisme, poids lourd, avion, même ceux qui ont connu des marchés difficiles, notamment le génie civil, agricole. C'est tout simplement la meilleure marge opérationnelle de toute l'histoire du groupe !"

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Plusieurs raisons peuvent expliquer ces bons chiffres :

"Tout d'abord, nous avons connu de très grands succès commerciaux sur l'ensemble des gammes que nous avons mises sur le marché l'an dernier, notamment le Cross Climate, qui s'est vendu deux fois plus que prévu", commente Jean-Dominique Senard.

Parallèlement, le plan de compétitivité mis en place l'an dernier a eu un effet favorable de 261 millions d'euros, permettant d'absorber des coûts de productivité et les frais généraux.

Enfin, Michelin se félicite de ses choix stratégiques :

"Il y a une dizaine d'années, tout le monde disait qu'il fallait quitter l'Europe et tout fermer. Heureusement, nous avons résisté et nous sommes parvenus à capter la croissance partout : en Amérique du Nord et en Europe, où nous avons bien rebondi, ainsi que dans les pays émergents. Nous avons eu raison dans notre stratégie."

1 000 embauches en France

Les perspectives pour 2016 s'annoncent plutôt bonnes, selon la direction du groupe. La demande de pneumatiques "tourisme camionnette" et "poids lourd" devrait rester bien orientée sur les marchés matures et poursuivre les tendances observées en 2015 sur les nouveaux marchés, notamment en Chine.

Dans cet environnement, Michelin a pour objectif, en 2016, une croissance des volumes au moins en ligne avec l'évolution mondiale des marchés. À l'horizon 2016-2020, le groupe s'est fixé des objectifs ambitieux de marge opérationnelle entre 11 % et 15 % pour le segment "tourisme camionnett"e, entre 9 % et 13 % des ventes nettes pour le segment "poids lourd" et entre 17 % et 24 % pour le segment de "spécialités".

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''Au-delà, il nous faut accélérer nos efforts dans quatre domaines : la qualité du service à nos clients, la simplification de nos modes de fonctionnement, le déploiement de notre offre digitale et la poursuite de la responsabilisation de nos équipes", prévoit le patron de la manufacture, qui tient à se montrer rassurant également pour l'emploi.

Alors que Michelin a fermé quatre sites européens en 2015, le groupe prévoit l'embauche de 1 000 personnes dans l'année au plan national. "Ce seront surtout des agents et non des cadres, principalement sur Clermont-Ferrand".