Automatisation, recrutement et allotissement des transports : les trois enjeux de Keolis à Lyon en 2023

A Lyon, c'est Keolis qui est en charge depuis 30 ans de la gestion du réseau de transports en commun (TCL) (tram, bus et métro) pour le compte de Sytral mobilités, l'autorité organisatrice des transports. Avec une délégation de service public qui comporte plusieurs enjeux qui se superposent à l'heure actuelle : les problème liés à l'automatisation de certaines lignes de métro, les difficultés de recrutement des conducteurs, ainsi que le projet d'allotissement de Sytral Mobilités (qui scindera en deux la gestion des modes lourds et légers). Le point avec Thomas Fontaine, directeur général Keolis Lyon.
(Crédits : DR)

Keolis est l'exploitant historique des transports en commun lyonnais (TCL) depuis 1993, à travers une délégation de service publique de Sytral Mobilités, l'autorité organisatrice des mobilités dans la métropole. Chaque jour, on compte environ 1,8 millions de voyages sur les lignes de tram, bus et métro.

Mais depuis la fin de l'été, le réseau a du faire face à de nombreuses pannes, principalement sur la ligne de métro B, en cours d'automatisation :

« Quand le projet d'automatisation a été lancé, en juin, la ligne B avait un niveau de disponibilité de 94%. Là nous sommes à 98,5%. Ça s'améliore, même s'il est certains qu'on est pas encore au niveau d'attente qui est celui, légitime, des usagers et de Sytral Mobilités », expliquait Thomas Fontaine, directeur général Keolis Lyon, au micro de l'émission Lyon Business, en partenariat entre BFM Lyon et La Tribune Auvergne Rhône-Alpes.

Placé sous le feu des critiques de usagers, qui déplorent les nombreux retards et suspension de lignes depuis la mise en service du métro B automatisé, Keolis affirme travailler « de concert » avec l'industriel Alstom, en charge de l'automatisation, et le cabinet d'ingénierie Egis. « On a bien identifié les causes et on met en place les mesures pour que ça ne se reproduise plus », assure Thomas Fontaine.

Accompagner vers l'allotissement

Et ce ne sera pas le seul chantier de l'année à venir pour Keolis. Car un autre des grands changement à venir au sein du réseau TCL sera aussi l'allotissement, voté en mars dernier par Sytral Mobilités. Dès la fin de la délégation de service public actuelle qui s'étend jusqu'à fin 2024, il y aura deux lots, un mode lourd et un mode léger.

Cette volonté d'allotir les TCL remet donc en cause le partenariat de trente ans entre Kéolis et Sytral. « On l'a pris comme une annonce sur laquelle on va accompagner Sytral Mobilités sur ce développement et cette évolution du réseau », répond sobrement Thomas Fontaine.

Sans oublier qu'au sein même du processus d'allotissement, l'un des principaux enjeux du cahier des charges de la délégation publique reposera lui aussi sur l'automatisation des lignes à poursuivre, et qui vont bien au delà de celle du métro B actuelle. Un point qui n'inquiète pas Keolis, qui compte bien se repositionner sur l'appel d'offres.

« On a d'autres concurrents qui sont là, mais charge à nous de nous remettre en question, d'accompagner les salariés et de faire des propositions innovantes pour les usagers », indique-t-il.

Entre pénurie de conducteurs et assurance du socle social

Suite à cette annonce d'allotissement, les syndicats avaient d'ailleurs appelé à la grève, craignant que les acquis sociaux des salariés s'amoindrissent en changeant de délégataire. Ils s'inquiétaient également de la qualité et la continuité du service public, avec la division annoncée du réseau en deux lots qui pourrait être opérée par deux délégataires différents.

Keolis compte actuellement 4.600 salariés dans le département du Rhône.

« Nous voulons accompagner l'ensemble des équipes. Le mot clé c'est "visibilité" : demain quel sera votre métier, comment les choses évoluent et comment se projeter. Je comprend l'ensemble des équipes qui s'inquiètent de savoir où, comment et dans quelles conditions elles ont travailler demain. On doit répondre à toutes les questions. »

Aujourd'hui, Keolis fait aussi face à une pénurie de chauffeurs qui l'a forcé malgré tout à alléger son offre de service. « On se diversifie et on se remet en question sur la manière dont on va cherche de nouvelles personnes qui veulent travailler dans le secteur. Il manquait 300 conducteurs et aujourd'hui, il nous manque plutôt 200. »

« Nous avons également un enjeu fort de diversification de nos équipes, et de féminisation. Récemment, nous avons conduit une promotion de douze conducteurs et conductrices et nous étions rendus à plus de 50% de femmes », ajouteThomas Fontaine.

Retrouvez l'intégralité de l'interview ici.

Un décideur chaque semaine

Pour rappel, le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis la rentrée dernière pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au cœur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Élodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaines 479 (box SFR), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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