Lyon-Dubaï : d’abord esquissé, Emirates confirme le retour de son vol quotidien pour 2023

Cette fin d’année aura une saveur un peu particulière pour Emirates : alors que la compagnie long courrier enregistre une remontée de ses taux d’occupation, à l’issue de deux années de crise sanitaire qui avaient mis à mal l’industrie aérienne, les 10 ans de son implantation à Lyon sont aussi une occasion d’annoncer tout haut, ce qui était jusqu’ici une promesse : soit le retour d’une rotation quotidienne entre la capitale émirati et son escale de Lyon, à compter de février 2023. Tout en évoquant la relance du trafic, qui se confirme, et sa manière d’aborder l'objectif "zéro émission nette" de l’industrie aérienne à horizon 2050.
(Crédits : DR/Emirates)

Il y a trois semaines encore, Cédric Renard y songeait, mais n'avançait pas de date : désormais, c'est chose faite. A l'occasion du 10e anniversaire de son implantation dans la capitale des Gaules, qui marque le million de passagers transportés et les 95.000 tonnes de marchandises, la compagnie long-courrier Emirates a finalement confirmé le retour de son vol quotidien pour Dubaï au départ de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, à compter du 1er février 2023. Un sésame qui avait été atteint seulement un an et demi avant l'arrivée de la pandémie, à l'issue de plusieurs années de montée en puissance de la compagnie.

« Nous avions commencé avec cinq vols hebdomadaires à l'époque en Airbus A340, que nous avions ensuite passé à un vol quotidien à compter d'août 2018 », confie à La Tribune le directeur général d'Emirates France. Mais entre-temps, la crise sanitaire s'était invitée et avait mis un coup d'arrêt aux activités, mais pas à la volonté d'expansion du groupe.

« Nous avons continué d'investir et à embaucher de manière de manière importante car dès le début, notre président a insisté sur le fait que la crise serait forte, mais que le rebond serait lui aussi très puissant. Et c'est dans cette perspective que nous nous sommes préparés à la reprise du trafic ».

Car depuis plusieurs mois, Emirates met notamment le paquet en termes de recrutement : une grande campagne mondiale, passée par Lyon mais aussi Paris, a annoncé la création de 6.000 postes l'échelle mondiale. Basés à Dubaï, ils auront vocation à desservir l'ensemble des 150 destinations du groupe.

« Nous sommes aujourd'hui repartis à 74 % de nos capacités prépandémiques en termes de sièges, tandis qu'en termes de réseau, nous avons réouvert 92 % de nos destinations. Nous avons même ouvert de nouvelles destinations pendant la crise comme Miami ou plus récemment, Tel-Aviv », annonce Cédric Renard, qui admet que c'est principalement en Asie, et notamment en Chine, que des dessertes demeurent suspendues, en raison des conditions sanitaires.

Lyon au cœur d'un réseau mondial

Déjà du côté de ses derniers résultats semestriels, les indicateurs avaient basculé vers le vert : « Nous voyons un rebond très fort, avec des résultats très positifs sur le premier semestre 2022 (d'avril à septembre). Nous avons réalisé 1,1 milliard de dollars de bénéfice, contre 1,6 milliard de pertes enregistrées sur le semestre de l'exercice précédent ».

Soit un chiffre d'affaires semestriel de 15,3 milliards de dollars, en progression de 128% %, avec 20 millions de passagers transportés (ce qui représente une croissance de +228% par rapport à l'année précédente), avec 78% de remplissage (contre 47% au premier semestre 2021).

Et l'escale lyonnaise, ouverte en 2012, suit la tendance de fond : « Nous avons redémarré au départ de Lyon avec la clientèle loisirs, en se limitant au départ à des destinations comme Dubaï ou l'océan Indien. Puis, au fur et à mesure de la réouverture, le trafic corporate est revenu de manière très significative, porté d'abord par les PME et ensuite par grands groupes », observe Cédric Renard.

La compagnie emirati croit plus que jamais dans les atouts de sa capitale, Dubaï, qui se pose comme « la quatrième ville la plus visitée au monde », ayant tout mis en œuvre pour être le point d'entrée pour la région du Golfe. « L'exposition universelle a par exemple déjà accueilli 24 millions de visiteurs sur six mois. Les Emirats Arabes Unis demeurent le deuxième partenaire commercial de la France dans cette zone du Golfe. Il existe donc des impératifs économiques et il était important pour nous de redonner cette connectivité à cette zone ».

Résultat ? Emirates avait recommencé par déployer à nouveau cinq vols hebdomadaires entre Lyon et Dubaï dès l'été 2021, avec un Boeing 777 « qui demeure une vraie signature de marque Emirates ». Mais opérer tous les jours sauf le mardi n'était pas suffisant pour la compagnie long courrier, qui souhaitait renouer avec un vol quotidien depuis la capitale des Gaules, qui demeure l'un de ses trois principaux hubs avec Paris Charles de Gaulle et Nice.

Elle vient de confirmer le retour emblématique de la liaison quotidienne, après avoir également récemment modifié son programme de vols avec un départ plus tôt (à 15h10), avec l'objectif affiché « de faciliter ainsi des connexions vers des destinations au-delà de Dubaï telles que l'Inde, l'Australie, l'île Maurice, les Maldives, les Seychelles ou encore la Thaïlande ».

Le cargo comme « amortisseur de la crise », qui poursuit son chemin

« La particularité de Lyon, c'est que cette ligne accueille aussi une typologie de trafic cargo avec notamment, des produits pharmaceutiques ainsi que du matériel classique. Au total, Lyon Saint-Exupéry réalise à lui seul près de 30 % de la volumétrie du fret entre la France et Dubaï », ajoute son directeur général pour le marché français.

Et d'ajouter : « Le cargo, qui a représenté jusqu'à 35 % du chiffre d'affaires annuel, a été l'amortisseur de la crise puisqu'il a fallu, durant toute celle-ci, acheminer des biens essentiels de par le monde et cela a démontré encore une fois néanmoins, la nécessité du transport aérien ».

Si la place du transport de marchandises s'affiche désormais en léger recul (environ 10%) par rapport à l'an dernier, Cédric Renard insiste sur la poussée de ce segment, qui affiche encore une volumétrie cargo importante par rapport à l'avant-crise.

Afin de soutenir la reprise des vols à la fois passagers et cargos avec des appareils à usage le plus souvent mixte, Emirates a lancé un grand plan d'investissement au sein de sa flotte : « Contrairement à beaucoup de nos concurrents, nous avons continué à investir. Nous avons lancé un vaste programme de réaménagement de nos avions de près de 2 milliards de dollars, ce qui va nous conduire à reconfigurer près de 120 appareils : soit 67 A380 et 53 Boeing 777 avec de nouvelles cabines à bord ».

Cette nouvelle offre, qui inclura notamment un nouveau type de cabine, Economy premium, (se situant entre la classe économique et la classe affaires) sera notamment disponible sur cinq premières destinations, pour arriver à terme, à la moitié de sa flotte d'ici 18 mois.

« Au niveau du fret, nous avons également continué d'investir puisque nous avons passé commande il y a une dizaine de jours pour cinq Boeing 777 (modèle 200), qui sont des avions cargos livrables à compter de 2024-2025, et qui auront aussi toute leur pertinence par rapport aux besoins cargo de la région Auvergne-Rhône-Alpes ».

Comment voler plus écoresponsable ?

Face aux exigences de neutralité carbone, fixées à 2050 au sein de l'industrie (avec une cible de « zéro émission nette » qui implique par ailleurs qu'une partie des émissions sera compensée par des crédits carbone, ndlr), et aux attentes plus écoresponsables qui émergent également chez ses clients, Cédric Renard s'affiche cependant confiant : « Nous portons toujours eu un regard positif sur la volonté de voyager et sur la couverture du monde » en évoquant une clientèle qui compte vivre le voyage désormais « comme une expérience » et qui souhaite également rester « plus longtemps » sur place.

« Ce qu'il faut prendre en considération, c'est que nous avons tous besoin de faire des efforts écologiques. Aujourd'hui, le principal moteur en terme d'efficacité énergétique et de réduction des nuisances demeure la qualité de la flotte, puisque chaque nouvelle génération d'avions nous permet de réduire de 20 à 25 % les émissions de CO2 ».

La compagnie dispose aujourd'hui d'un carnet de commandes de près de 200 avions long-courrier, qui commenceront à arriver à compter de 2024, dont 50 Airbus A350 (soit 16 milliards de dollars d'investissements) et 30 Boeing 787 (pour 8 milliards de dollars), qui visent à lui permettre « de garder une efficacité et un respect des normes écologiques ».

Emirates mise également sur l'émergence d'une filière de biocarburants, les SAF (Sustainable aviation fuels), qui ne sont selon lui « pas encore suffisamment proposés dans les aéroports, avec des prix aussi qui ne sont pas forcément assez compétitifs ».

« Le premier avion que nous avons fait voler avec ce carburant date de 2017. Aujourd'hui, il faut que tout un écosystème qui se mette en place de façon à ce qu'on puisse opérer dans des considérations écologiques et économiques nos avions », ajoute Cédric Renard.

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Commentaire 1
à écrit le 09/12/2022 à 16:10
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Pas étonnant la Clientèle musulmane ne manque pas dans la Région et Emirates propose en correspondance toutes les destinations vers les pays Arabes.

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