La Zone à faibles émissions (ZFE) grenobloise entre à son tour dans une nouvelle phase "pédagogique"

Depuis début juillet, la métropole grenobloise a mis le pied sur l'accélérateur, en faisant entrer elle aussi sa ZFE dans une nouvelle étape : désormais, à Grenoble comme à Lyon, les utilitaires et poids lourds classés Crit'Air 3 ne pourront plus circuler. Mais pour faire face aux inquiétudes des professionnels, comme aux contraintes économiques liées à l'inflation et à la guerre en Ukraine, cette obligation prendra d'abord la forme d'une première phase "pédagogique", avec des dérogations possibles jusqu'en 2025.
(Crédits : POMA - Lucas Frangella)

Après sa voisine Lyon, qui avait déjà interdit la circulation des véhicules professionnels classés Crit'Air 3 au 1er janvier 2021 (selon un périmètre incluant la quasi-totalité des arrondissements de Lyon, ainsi que certains secteurs de plusieurs communes limitrophes), c'est désormais au tour de Grenoble de suivre le même mouvement.

La métropole grenobloise, conduite par le président PS Christophe Ferrari, a en effet amorcé une nouvelle phase de sa zone à faibles émissions (ZFE), instaurée en 2019, en interdisant désormais la circulation des véhicules utilitaires et poids-lourds, détenteurs d'une vignette Crit'Air 3, depuis le 1er juillet dernier.

Avec un périmètre s'étendant sur 27 des 49 communes métropolitaines (dont sa ville-centre Grenoble, mais aussi d'autres communes comme Pont-de-Claix, Jarrie, mais aussi Quaix-en-Chartreuse ou encore Varces), la ZFE grenobloise accélère donc en faveur du verdissement du domaine du transport de marchandises.

Un calendrier différent pour les particuliers

Avec toujours la cible, pointée à l'horizon 2025, de n'autoriser plus que les véhicules professionnels Crit'Air 1, ainsi que les véhicules dits "zéro émissions" (électriques, hybrides, hydrogène) entre ses murs, ce qui passera également par une dernière étape : celle de l'interdiction des véhicules utilitaires et poids lourds Crit'Air 2 à compter de juillet 2025.

Mais d'ici là, la nouvelle phase qui vient de s'ouvrir en juillet 2022 se traduira déjà concrètement en deux temps pour les professionnels : avec d'abord, une première période dite "pédagogique" et sans verbalisation sur six mois, jusqu'à décembre 2022. Ce n'est ensuite qu'à partir de janvier 2023 que des amendes pourront être délivrées, dont le montant sera fixé à 68 euros pour un véhicule utilitaire et 135 euros pour un poids lourd.

A noter que ces interdictions ne concerneront ni le périmètre de la rocade traversant Grenoble, ni les autoroutes et principaux axes (A480, A48, RN481, RN87, RN85).

Grenoble Alpes Métropole a par ailleurs prévu la mise en place d'une enveloppe d'aides (montant global NC) à destination des professionnels concernés, pouvant aller jusqu'à 18. 000  euros, en vue de financer l'achat d'un à cinq véhicules propres.

Du côté des véhicules particuliers, le calendrier ainsi que les ambitions ne seront toutefois pas les mêmes :

Car si la Loi Climat et Résilience contraint bien les principales agglomérations françaises à prendre des mesures à compter de 2023, le périmètre de la ZFE grenobloise destinée cette fois aux véhicules particuliers sera quant à lui plus restreint.

Il ne devrait cibler, dans un premier temps, que les 13 communes ayant accepté de s'engager à ce sujet (dont Échirolles, Eybens, Fontaine, Gières, Grenoble, La Tronche, Le Pont-de-Claix, Meylan, Saint-Égrève, Saint-Martin-d'Hères, Saint-Martin-le-Vinoux, Seyssinet-Pariset et Seyssins).

Avec une première étape fixée à juillet 2023 pour l'interdiction des véhicules les plus polluants (Crit'Air 5) détenus par les particuliers, puis à juillet 2024 pour l'étape intermédiaire des Crit'Air 4, avant d'arriver aux Crit'Air 3 en juillet 2025.

Les modalités (mesures d'accompagnement, dérogations, horaires...) de mise en œuvre de ce volet feront d'ailleurs l'objet "d'une concertation à l'automne 2022", affiche la Métropole.

Des dérogations ouvertes

Reste que, selon la vice-présidente en charge de la qualité de l'air, Cécile Cenatiempo, interrogée au micro de France Bleu Isère, l'interdiction destinée en premier lieu aux professionnels détenteurs de Crit'Air 3 depuis ce mois-ci était nécessaire à l'égard des enjeux de santé publique du bassin :

"Nous sortons de 18 mois de concertation avec la chambre de commerce, les chambres consulaires et les acteurs économiques. Mais nous avons également face à nous l'enjeu de la qualité de l'air, avec des enjeux sanitaires forts car la pollution atmosphérique représente aujourd'hui 135 décès par an liés aux émissions d'oxydes d'azote et 293 liées aux particules fines sur le périmètre de la métropole."

Face aux contraintes soumises par l'inflation et les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie régionale, la Métropole grenobloise a toutefois prévu un certain nombre de dérogations possibles, à commencer par l'octroi d'un délai supplémentaire de 18 mois, renouvelable jusqu'en 2025, dans les cas où une société aurait par exemple commandé un véhicule n'étant pas encore disponible à la vente, ou d'une entreprise en difficulté (dépôt de bilan, procédure de sauvegarde, etc).

Ainsi, dès novembre 2022, les professionnels pourront ouvrir un dossier de demande de dérogation auprès des services métropolitains, tandis qu'un "pass journée de 12 jours par an" sera téléchargeable en ligne pour les véhicules ayant besoin de traverser ponctuellement la ZFE.

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