En Auvergne Rhône-Alpes, Vinci Autoroutes planche sur « l’autoroute bas carbone » de demain

Vinci Autoroutes et la Région Auvergne Rhône-Alpes ont signé une convention "autoroutes bas carbone" à la mi-mars. Pour l'heure, il s'agit encore d'un accord qui vise plutôt à établir une direction que des cibles chiffrées. Mais ce partenariat compte aussi jouer un rôle sur le volet multimodal, avec le développement d'une offre de bus et d'aires de covoiturage voire de stations hydrogène, la Région étant l'autorité organisatrice de la mobilité sur son territoire. Avec l'objectif de faire de l'aire de Saint-Rambert d'Albon une "vitrine" de ce que pourrait être l'autoroute de demain.
Cette convention s'applique sur le périmètre de la de région Auvergne-Rhône-Alpes, où le réseau de Vinci Autoroutes s'étend sur 360 kilomètres. C'est aussi la troisième convention de ce type que Vinci Autoroutes signes avec une collectivité, après la région PACA et la métropole de Tours Val de Loire.
Cette convention s'applique sur le périmètre de la de région Auvergne-Rhône-Alpes, où le réseau de Vinci Autoroutes s'étend sur 360 kilomètres. C'est aussi la troisième convention de ce type que Vinci Autoroutes signes avec une collectivité, après la région PACA et la métropole de Tours Val de Loire. (Crédits : Regis Duvignau)

Le 23 mars, Vinci Autoroutes et la Région Auvergne Rhône-Alpes ont signé une convention "autoroutes bas carbone". En clair : il s'agit de grands axes d'engagements pour l'autoroute de demain visant à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Et il s'agit d'un mode de transport qui pèse, tant sur les usages que sur l'émission des GES encore actuellement :

"Aujourd'hui, neuf trajets sur dix se passent sur autoroute, principalement pour des trajets domicile-travail. Ces trajets sont responsables de 30% des émissions de gaz à effet de serre, en France. Et c'est le seul segment qui ne diminue pas avec les années. Pour arriver à la décarbonation et à une neutralité carbone en 2050, il nous faut impérativement nous occuper de ces sujets", développe Amélia Rung, directrice du développement Vinci Autoroutes.

Avec selon elle, le nécessité de mieux optimiser l'infrastructure existante en premier lieu, en "travaillant de concert avec les territoires".

Cette convention s'appliquera donc sur le périmètre de la de région Auvergne-Rhône-Alpes, où le réseau de Vinci Autoroutes s'étend sur 360 kilomètres. C'est aussi la troisième convention de ce type que Vinci Autoroutes signes avec une collectivité, après la région PACA en novembre 2019 et la métropole de Tours Val de Loire, en décembre 2021.

Travailler avec l'autorité organisatrice de la mobilité

La convention ne se fixe pas de cibles chiffrées, mais elle se déclinera en trois axes : le premier, directement en collaboration avec la Région, autorité organisatrice de la mobilité (AOM), concerne le développement des mobilités partagées comme le covoiturage, à travers "la mise en place de parkings de covoiturage et une animation pour pousser à ce sujet, ainsi que la mise en œuvre de bus express sur autoroute. Nous pourrions aussi créer des pôles d'échanges multimodaux afin de favoriser le report modal", annonce Amélia Rung.

Ces aires "modèles" devraient donc aussi être accessibles, si possible, à pieds pour que les piétons puissent rejoindre les bus et covoiturages, soit par des passerelles, soit par des parkings extérieurs.

"Par exemple l'aire de Sereyzin au sud de Lyon, sur l'A7, pourrait très bien être se transformer en pôle d'échanges multimodal. Il faut travailler sur des points de contact pour que le bus demain soit l'alternative aux véhicules solo et soit complémentaire à l'offre ferroviaire. [...] Pour que ces lignes de bus soient efficaces, il faut impérativement connecter l'autoroute avec les territoires et l'utiliser comme une structure stratégique privilégiée."

Aussi, la Région AuRA ne cache pas sa volonté de développer l'hydrogène. "Nous allons travailler avec elle pour regarder quels sont les meilleurs emplacements pour mettre des stations au niveau du foncier disponible pour accueillir des stations", soutien Amélia Rung.

L'aire de Saint-Rambert d'Albon comme "vitrine"

Les aires d'autoroutes, au delà-du multimodal, devront elles aussi devenir moins consommatrices d'énergie. L'aire de Saint-Rambert d'Albon Ouest (Drôme) a notamment été choisie pour servir de vitrine en la matière "en favorisant le zéro plastique et zéro déchet, en triant et recyclant mieux. Ça peut aussi passer par du compost sur place par exemple ou l'installation d'ombrières photovoltaïques pour la production d'énergie sur place, un travail sur l'économie circulaire avec des installations commerciales, des recharge pour les véhicules électriques en plus grand nombre sur l'aire, des bornes pour les frigos poids lourds puisque aujourd'hui, les camions frigos continuent de tourner pour faire baisser leur température, etc".

En lien avec les associations environnementales Vinci envisage de planter des haies, des prairies pour permettre à la biodiversité de se développer. Recycler 50% du béton utilisé serait aussi une piste, que la filière routière utilise déjà.

"Aujourd'hui, on a 187 aires de service sur l'ensemble du réseau Vinci Autoroutes. Le champ des actions est énorme et l'investissement également. C'est dans ce laboratoire, à grande échelle qu'on va pouvoir vraiment voir qu'est ce qui est rapide, facile à mettre en place et qui est le plus efficace en termes d'impact pour l'environnement."

Et enfin, le dernier axe est la "renaturation" du domaine autoroutier. Environ 30.000 hectares sur le réseau Vinci Autoroutes ne sont pas couverts par de l'enrobé, il s'agirait donc de les remettre en valeur afin d'aménager des espaces où la faune et la flore pourront se développer.

Quel coût ?

Quant à l'enveloppe allouée à cette convention, Vinci Autoroutes reste vague : "près d'une centaine de millions d'euros d'investissements en termes de projets", estime Amélia Rung.

"Mais aujourd'hui, on attend encore la contractualisation définitive avec l'État. Plus le projet est mûr et abouti avec les collectivités, plus il sera facile que pour que l'État puisse, dans du prochain Contrat Plan, nous permettre d'aller au bout de cette démarche."

Fin 2021, le cabinet Altermind a livré une étude pour Vinci, sur la décarbonation de l'autoroute. Globalement, elle affirme qu'il faudrait un "investissement de 60 à 70 milliards d'euros pour les 12.000 kilomètres d'autoroutes françaises."

Cela comprend notamment plusieurs types de situations à résoudre : concernant par exemple les poids lourds qui transportent les marchandises sur l'autoroute, "on ne sait pas encore s'ils rouleront à l'électricité, à l'hydrogène ou au biogaz vert, etc, mais il faudra que l'infrastructure soit adaptée pour que ces poids lourds puissent se recharger", expose Amélia Rung.

Le sujet de la production d'énergie propre pourrait également être adressé sur l'ensemble des surfaces gérées par Vinci Autortoutes : "Mis bout à bout sur un tronçon de 1.000 km, ce serait entre 4 à 5 milliards d'euros. Ce sont des investissements énormes pour arriver à la neutralité carbone en 2050, il faudra faire des efforts gigantesques", reconnaît Amélia Rung.

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Commentaires 2
à écrit le 07/04/2022 à 9:15
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Et pourquoi ne pas étudier des dispositifs d'induction pour alimenter les bagnoles électriques en roulant..

le 07/04/2022 à 12:56
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et pour quoi pas une dynamo a chaque roue pour recharger en roulant

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