ZFE : quand BMW s'intéresse aux aspirations en matière de mobilité des Lyonnais

Alors que Lyon fait partie des métropoles pionnières dans le mouvement des Zones à faibles émissions (ZFE) -et dont les modalités de mise en oeuvre font l'objet d'une concertation jusqu'au 5 mars prochain-, cette fois c'est un constructeur, BMW, qui s'est emparé du sujet. A travers une journée dédiée aux nouvelles mobilités, assortie de la publication d'une étude confiée au cabinet Odoxa -menée cependant sur un échantillon de population restreint-, il confirme le rôle moteur des Grand Lyonnais dans les mobilités plus durables, mais aussi les freins qui demeurent.
Si 58% des Lyonnais disent connaître l'existence de la zone à faibles émissions (ZFE) métropolitaine, seuls 23% savent réellement si leur véhicule est concerné ou non, depuis la mise en place de ce dispositif par paliers, le 1er janvier 2020, selon l'enquête dévoilée à Lyon par le constructeur BMW.
Si 58% des Lyonnais disent connaître l'existence de la zone à faibles émissions (ZFE) métropolitaine, seuls 23% savent réellement si leur véhicule est concerné ou non, depuis la mise en place de ce dispositif par paliers, le 1er janvier 2020, selon l'enquête dévoilée à Lyon par le constructeur BMW. (Crédits : DR/ML)

D'ici 2026, la Métropole de Lyon a prévenu que les véhicules diesel seraient interdits de circulation dans une zone métropolitaine, dont les contours restent cependant à peaufiner. Avec d'ici là, plusieurs paliers qui se dessinent et qui ont déjà débuté avec l'interdiction de circulation, au sein des murs de la Métropole, des véhicules professionnels catégorisés Crit'air 4, 5 et désormais 3 depuis janvier 2021, ainsi que des véhicules diesels des particuliers les plus anciens, commercialisés entre 1997 et 2000, dès septembre 2022 (selon le nouvel agenda établi par le élus métropolitains).

C'est dans ce contexte, encore soumis à des discussions -et notamment à un processus de concertation publique, engagé jusqu'au 5 mars prochain au sein du Grand Lyon concernant l'amplification de ce dispositif-, que le constructeur BMW a voulu apporter sa pierre à l'édifice. Car en plus de l'interdiction de commercialisation des véhicules thermiques à horizon 2035 par l'Union européenne, le constructeur allemand sait qu'il devra aussi innover et s'adapter d'ici là, à la nouvelle donne des ZFE.

Son président du directoire de BMW Group France, Vincent Salimon, veut même y voir un atout :

"Nous voyons que les pouvoirs publics sont en train d'évoluer à ces sujets et de s'en saisir comme à Lyon, qui se place comme l'une des premières zones à faibles émissions françaises. De notre côté, notre rôle en tant que constructeur est d'accompagner ce mouvement avec des technologies comme eDrive Zone, qui vont permettre par exemple aux véhicules hybrides de basculer en mode électrique dans les ZFE automatiquement, par simple géolocalisation".

Après une première étude publiée en 2020 où BMW avait commencé par recenser les attentes des populations concernant les nouvelles mobilités, à l'échelle nationale, le constructeur a cette fois voulu les cinq régions les plus peuplées de France, qui feront l'objet à la fois d'une tournée (comprenant échanges en table-rondes et tests de nouveautés), et d'une enquête sur les nouvelles mobilités.

A l'issue de deux premières étapes à Strasbourg et Paris, c'est donc à Lyon que le constructeur fera donc un "stop" dès ce mardi 1er février aux côtés d'une cinquantaine d'acteurs de la mobilité (collectivités, startups, constructeurs, etc), avant de poursuivre, au cours des prochaines semaines, par Lille et Toulouse. Il y présentera entre autres son concept BMW i Vision Circular, dévoilé en septembre au salon IAA de Munich et conçu
selon les principes de l'économie circulaire, mais pas uniquement.

Entre premières tendances et idées reçues sur la circulation intramuros

Très axée sur la perception de la ZFE lyonnaise et ses modalités, l'enquête confiée par le constructeur allemand au cabinet Odoxa a été certes, menée sur un échantillon assez restreint, puisqu'il est composé de 2.500 Français (dont 500 habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes et notamment 250 Lyonnais), interrogés par internet du 20 septembre au 11 octobre 2021, et qui se veut « représentatif de la population française, âgé de 18 ans et plus ».

On est donc encore loin du périmètre des 1,4 millions d'habitants des 59 communes du Grand Lyon, mais ce document confirmerait cependant certaines tendances à l'échelle locale, tout en remettant aussi en question certaines "idées reçues" :

A commencer par le fait que, bien que Lyon se classe au 12e rang mondial des villes les plus embouteillées (selon le baromètre INRIX 2021, Global Traffic Scorecard), "80 % des Lyonnais et 92 % des habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes se déclarent (contre toute attente) globalement heureux de leurs trajets quotidiens", affirme l'étude, qui rappelle que "le taux de satisfaction atteint même 75 % des conducteurs réguliers".

Selon ce sondage, les Lyonnais auraient même déjà la possibilité de "jongler facilement" avec les différents modes de transport : 86 % utiliseraient ainsi chaque jour le bus ou le tram, 85 % le métro et 66 % le train, tandis que la voiture demeurerait cependant, et de loin, le mode de transport le plus utilisé par les habitants de la région au quotidien (95 %).

Des habitudes qui tendent cependant à évoluer depuis la pandémie, puisque 58 % des lyonnais et 48 % des auralpins affirment "avoir massivement changé leurs habitudes de transport ou envisagent de le faire très bientôt".

"Une tendance qui s'affiche très largement au-dessus de celle de la moyenne nationale (52 %)", remarque BMW, qui rappelle que parmi ces changements, les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes plébiscitent à 63 % l'usage du vélo, qui tend à devenir un marqueur fort sur la scène locale.

La ZFE, un objectif partagé mais encore incompris ?

Pour autant, la ZFE ferait encore l'objet de paradoxes selon les avis recueillis, et c'est là où le constructeur automobile s'attarde également :

Ainsi, si les habitants de Lyon se disent "attentifs" à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) -avec 58 % d'entre eux qui affirment "connaître l'existence de la zone à faible émission"-, seuls 23% des Lyonnais affirment savoir réellement si leur véhicule est concerné ou non, depuis la mise en place de ce dispositif par paliers, le 1er janvier 2020.

Même chose du côté de l'acquisition des véhicules électriques et hydrides : le constructeur reconnaît, d'un côté qu'Auvergne Rhône-Alpes a "anticipé le développement de la mobilité durable très tôt, car c'est aussi l'une des régions où le poids de l'électrique et de l'hybride électrique est le plus fort, avec en moyenne 30% des véhicules BMW en mix électrifié et 36% pour la gamme Mini, alors qu'au niveau national, où la dynamique s'avère déjà forte, on atteint 28% pour le premier et 30% pour le second".

Pour autant, son étude tend à démontrer que le passage au « tout électrique » matérialisé par la fin des voitures thermiques (prévu d'ici 2035 par la Commission européenne, ndlr), semble diviser encore sur le terrain, puisqu'il ne convaincrait "que52 % des Lyonnais et 57 % des Auralpins (contre 51 % pour la moyenne des cinq régions citées par l'étude de BMW).

Tout en notant que 54 % des Lyonnais et 50 % des Auralpins envisageraient d'acheter un véhicule électrique si toutefois leur territoire "était mieux équipé en bornes de recharges publiques".

Alors que notre enquête sur les bornes électriques avait déjà souligné que l'objectif des 100.000 bornes affiché par le gouvernement français d'ici fin 2021 ne serait pas atteint (près de la moitié seulement de ce chiffre auraient effectivement été installées en fin d'année, ndlr), le constructeur BMW abonde dans la nécessité de pouvoir proposer un réseau de bornes de recharges suffisamment dense, mais aussi interopérable.

"C'est pourquoi nous avons mis en place, pour nos clients, le réseau de recharge BMW Charging, qui donne accès à près de 80% du réseau de bornes de recharge public, tout en proposant, sur le réseau de bornes à haute vitesse présent sur le maillage autoroutier, un tarif semblable à celui de la recharge à domicile".

Les outils du groupe pour transformer ses mobilités... jusqu'aux SUV

D'ailleurs, cet événement était aussi l'occasion, pour BMW qui s'est déjà fixé lui-même l'objectif de réduire de 40% ses émissions de CO2 au cours de la prochaine décennie, de rappeler comment il compte le faire : avec en premier lieu développement de sa gamme de véhicules électriques et, d'ici là, des hybrides afin d'accompagner la transition.

Le constructeur mise également sur le verdissement des SUV, réputés comme de gros consommateurs d'énergie, à travers un SUV de moyenne taille BMW iX3, déjà 100% électrique et depuis novembre dernier, la BMW X, qui est l'équivalent d'un BMW X5 100 % électrique également, et appelé à devenir le "porte drapeau" de la marque.

En parallèle, le marque allemande haut de gamme travaille toujours sur l'arrivée de l'hydrogène, notamment pour sa flotte SUV, à travers une version test de sa BMW X5 en pile à combustible, et qui sera mise à la route, en phase de tests, au second semestre 2022.

Les travaux autour du retrofit de ses Minis sont encore d'actualité, "même si les coûts de transformation sont, aujourd'hui encore, bien supérieurs", ainsi que plus largement, l'électrification de ses deux roues et notamment scooters, dont la demande grimpe en ville.

Avec une mise en garde néanmoins : "si l'on veut résoudre le problème de la mobilité et protéger la planète, il faut agir sur la totalité de la chaîne de valeur, et prendre notamment en compte les rejets de CO2 à l'échelle globale, en relocalisant l'étape d'industrialisation, mais aussi, en la rendant renouvelable", affirme le président du directoire de BMW Group France, Vincent Salimon.

Une question que le constructeur allemand compte adresser, entre autres, en faisant passer ses trois usines principales (Chine, Etats-Unis et Allemagne) aux énergies vertes (photovoltaïque, hydraulique et éolienne), ainsi qu'en faisant produire, à compter de 2023, ses batteries par la gigafactory du suédois Northvolt, en cours de qualification, après une étape de R&D assurée en interne par son pôle de 200 ingénieurs, spécialisés dans les batteries, à Munich.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 01/02/2022 à 18:58
Signaler
Et pk je dois conduire une bmw electeique quand je peut conduire nimporte quelle autre voiture electrique pour moins d'argents?Ou est la.logique?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.