Transports collectifs : Jean Castex sort le carnet de chèques pour 24 projets en AuRA, dont deux téléphériques

A la suite d'un appel à projets lancé en décembre dernier dédié, cette fois, aux transports collectifs et "pôles d'échanges multimodaux", le premier ministre Jean Castex a dévoilé ce mercredi, lors d'un déplacement à Lille, près de 160 lauréats, dont 24 en Auvergne Rhône-Alpes. Parmi eux, on retrouve des dossiers emblématiques comme la ligne de transport par câble Francheville - Lyon, mais aussi celle du métrocable grenoblois, ainsi que les lignes T6, T9 et T10 du Grand Lyon. Avec comme objectif, que des travaux soient enclenchés "avant 2025".
L'enveloppe annoncée ce mercredi par Jean Castex comprendra le projet de métrocable reliant deux versants du Y grenoblois, mais aussi le projet de téléphérique de l'Ouest lyonnais, reliant Francheville et Lyon, alors qu'il suscite encore une opposition locale.
L'enveloppe annoncée ce mercredi par Jean Castex comprendra le projet de métrocable reliant deux versants du Y grenoblois, mais aussi le projet de téléphérique de l'Ouest lyonnais, reliant Francheville et Lyon, alors qu'il suscite encore une opposition locale. (Crédits : DR/Poma)

Après France Relance, l'Etat français continue son offensive, cette fois sur le terrain des mobilités urbaines. Un sujet qui avait été un peu éclipsé, au cours des derniers mois, par les enjeux liés à le reconquête industrielle.

Ce mercredi, le premier ministre Jean Castex a annoncé, lors d'un déplacement dans le Nord, une grande liste de près de 160 lauréats issus du quatrième appel à projets dédié aux transport collectifs et "pôles d'échanges multimodaux". Car la loi d'orientation des mobilités, adoptée fin 2019, prévoyait que l'Etat continue de soutenir financièrement le développement des transports collectifs en sites propres, élaborés par les autorités organisatrices de la mobilité, à travers des appels à projets dédiés.

Ce quatrième appel à projets avait donc été lancé en décembre dernier par le ministre en charge des transports, Jean-Baptiste Djebbari, "avec une nouveauté par rapport à l'édition précédente, l'incorporation d'un volet sur les pôles d'échanges multimodaux (hors périmètre ferroviaire)".

Un taux de succès de 85% à l'échelle nationale

Soit une enveloppe initiale de 450 millions d'euros, qui a finalement été doublée et portée à 900 millions d'euros par le Premier ministre, afin de doper les investissements des collectivités territoriales "dans un secteur durement éprouvé par la pandémie".

C'est donc une rallonge de 450 millions d'euros qui sera ainsi puisée directement au sein du plan de relance sur la période 2020-2022, et dont les financements seront ensuite débloqués par l'Agence de financement des infrastructures de transport de France, après conventionnement avec les porteurs de projets.

Au total, près de 199 projets avaient été déposés à l'échelle française, et l'Etat évoque d'ores et déjà un large taux de succès de ce 4e volet, avec près de 85% des projets ayant été retenus. Dont 95 projets de transports en site collectif propres, et 64 projets de pôles multimodaux à l'échelle nationale.

Auvergne Rhône-Alpes recevra quant à elle un accompagnement financier sur 24 projets : extensions de tramway, créations de nouvelles lignes de bus ou de tramways, de pôles d'échanges intermodaux... A l'échelle du Grand Lyon, 8 projets avaient été soumis, et sept d'entre eux ont été retenus pour une enveloppe globale de 81,5 millions d'euros.

Deux dossiers de transport par câble... dont le projet de téléphérique lyonnais

Première nouveauté : cet appel à projets comprend désormais deux dossiers de transports urbains collectifs par câble en région AuRA.

Dont la ligne de transport par câble Francheville - Lyon, voulue par l'exécutif écologiste du Grand Lyon mais qui suscite encore l'opposition de riverains ainsi que d'élus de l'opposition. Jean Castex a annoncé ce mercredi que l'Etat était ainsi prêt à mettre une enveloppe de 7 millions d'euros, sur un budget total pour l'heure estimé à 160 millions d'euros.

Une goutte d'eau certes, mais qui devrait être perçue sur la scène locale comme une première marque d'encouragement à un projet encore en cours de discussions.

Trois tracés avaient ainsi été présentés au printemps dernier par la nouvelle majorité, tandis qu'une concertation doit encore être menée de mi-novembre 2021 à mi-février 2022. Mais déjà, une pétition lancée par un ancien élu de Sainte-Foy-les-Lyon, ainsi que la création d'un collectif nommé « Touche pas à mon ciel » avaient fait montre de fortes réticences à l'échelle locale face à ce projet, tandis que douze parlementaires du Rhône (dont 11 issus de la majorité présidentielle) avaient même tenté de saisir au printemps dernier la Commission nationale du débat public, sans succès.

La nouvelle majorité EELV devra cependant convaincre rapidement car comme pour les autres dossiers, les travaux associés devront désormais démarrer avant 2025 s'ils souhaitent pouvoir bénéficier de l'enveloppe de l'Etat...

Le projet de métrocable grenoblois, plus avancé quant à lui avec le choix du constructeur Poma officialisé l'an dernier par le syndicat mixte des transports en communs de l'ère grenobloise (SMMAG), bénéficierait lui aussi d'une subvention de 5,1 millions d'euros, sur un montant total estimé à 55 millions. Sa mise en service est prévue pour 2024, et fait elle aussi suite à de longues discussions sur la scène locale, amorcées dès 2014.

Du Grand Lyon à Clermont, en passant par Grenoble

Concernant le reste de l'enveloppe allouée, on retrouve également des projets de nouvelles lignes et de prolongements de tramways nourris par le Grand Lyon et qui recevront entre autres : 15,8 millions pour la ligne Ligne T10 Vénissieux - Gerland, 16,9 millions pour la Ligne T6 nord, 33,8 millions pour la Ligne T9 Villeurbanne - Vaulx-en-Velin, ou encore 3 millions pour l'augmentation de capacité prévue sur les lignes T1 et T2.

Soit une bonne nouvelle pour l'écologiste Bruno Bernard, qui avait fait des transports collectifs un pilier de son mandat avec le doublement de l'enveloppe d'investissement (2,5 milliards d'euros) du Syndicat Mixte des Transports en commun, le Sytral. Dans un communiqué, celui-ci s'est réjoui de "voir que la quasi totalité de nos projets soient soutenus parle gouvernement. C'est une très bonne nouvelle pour les habitants de la métropole".

Pour autant, des voix se sont élevées, comme celles du député (Modem) de la 12e circonscription du Rhône, Cyrille Isaac-Sibille, qui a rappelé qu' "une enveloppe de 200 millions était dédiée par l'Etat à la construction de métro. Ayant gelé la réalisation du Métro E jusqu'à 2026, la Métropole n'a malheureusement demandé aucun financement".

Le dossier du métro E, imaginé et soutenu par l'ancienne mandature Collomb, ne figure plus parmi les priorités des élus écologistes du Grand Lyon, au grand dam de l'opposition de la droite et du centre notamment, qui réclament depuis plusieurs mois le sauvetage de ce projet, qui doit cependant être soumis à une concertation publique cet automne.

Cet appel à projets comprendra également des dossiers clés pour plusieurs métropoles, dont celles de Clermont-Ferrand. Celle-ci reçoit ainsi 21 millions d'euros de subventions pour la création de deux nouvelles lignes de bus à haut niveau de service B et C, qui viendront ainsi compléter la première ligne de tramway sur pneus (ligne A) sur 12 et 17 km respectivement, sur un budget total de 283 millions d'euros.

A Grenoble, le SMMAG se félicite également que "l'ensemble des sept projets présentés aient été retenus", soit une enveloppe globale de 8,7 millions d'euros, avec la création de cinq pôles intermodaux, et de lignes Chronobus.

De son côté, Saint-Etienne sera elle aussi soutenue dans deux projets de Chronobus M6+ et de requalification du pôle d'échange multimodal de la Terrasse, qui bénéficieront d'une subvention de l'Etat de 1,74 millions d'euros et 400.000 euros respectivement.

"Deux projets approuvés à l'unanimité par l'exécutif métropolitain", confirme la métropole stéphanoise, qui se félicitait de "la reconnaissance de la qualité des projets engagés", soulignant notamment le fait que "le développement durable est l'un des piliers majeurs de la politique menée (...) vers une mobilité plus propre, attractive et performante".

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Commentaires 2
à écrit le 07/10/2021 à 15:32
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On sent bien le sens des décisions publicitaires en cours, qui ne concernent qu'une minorité qui se voudrait privilégié!

à écrit le 07/10/2021 à 15:26
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Cet argent est et sera volé aux entreprises et particuliers sous forme de taxes et impôts: il n'y a que l'état qui sait quoi faire, quoi et où investir et à qui distribuer la manne . . . . que de gâchis ! Quelles sont/seront les emplois pérennes autr...

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