Lyon : une navette autonome pour résoudre la problématique du dernier km

Pendant un an, les navettes autonomes et 100 % électriques Navly circuleront du centre commercial Confluence jusqu'à la pointe de la presqu'île. Ces véhicules sans chauffeur permettent de répondre à la problématique du dernier kilomètre dans ce quartier d'affaires lyonnais.
Les deux navettes Navly circuleront du centre commercial à la pointe de la presqu'île.

Le long du quai Rambaud (Lyon 2e), juste après le centre commercial Confluence, deux étranges navettes circuleront à partir de ce vendredi. D'une longueur de quatre mètres, ces mini-bus 100 % électriques peuvent transporter jusqu'à 15 personnes, à destination du bout de la presqu'île. Mais ce n'est pas là que réside leur originalité : les navettes Navly sont surtout sans chauffeur.

Lire aussi : Navya lancera une nouvelle version de sa voiture sans chauffeur

Un véhicule semblable avait dans un premier temps été expérimenté à la Croix-Rousse en mars 2013 (Lyon 4e). Mais cette fois, Navly investit le quartier de la Confluence, et ce pendant une première phase d'expérimentation d'une durée d'un an.

Parmi les objectifs de ce mode de transport futuriste, fabriqué par la startup lyonnaise Navya et exploité par Keolis pour le compte du Sytral : permettre de résoudre le problème du dernier kilomètre.

Dernier kilomètre

"A Confluence, il existe déjà un tramway. Mais nous souhaitons créer un service qui permet de desservir jusqu'au cœur du quartier", explique ainsi Pascal Jacquesson, directeur général de Keolis et président de Navly.

Cette société est issue d'un partenariat entre Navya et Keolis. Elle dispose d'un capital de 300 000 euros. Le coût de l'expérimentation est pris en charge à hauteur de 100 000 euros par le fond d'innovation du Sytral, ainsi que par la métropole de Lyon, à hauteur de 50 et 70 000 euros, détaille Christophe Sapet, président de Navya. Au total, le fonctionnement et les investissements représentent un budget compris entre 500 et 550 000 euros.

Christophe Sapet et Pascal Jacquesson


Christophe Sapet, président de Navya, et Pascal Jacquesson, directeur général de Keolis et président de Navly. (Crédits : Pierre Salomé Aishuu)

Avec son parcours long de 1,3 kilomètre, et ses cinq stations, Navly va donc permettre de palier les besoins de transports en commun qu'il existe dans ce secteur où nombre d'entreprises se sont installées depuis la réhabilitation du quartier.

"L'idée était de trouver des solutions pour assurer la granularité du transport, en offrant une solution complète, du premier transport commun en bas de chez soi, jusqu'à la porte de son travail. Sinon, il y a un risque pour que l'utilisateur reprenne son véhicule personnel", indiquait ainsi Bruno Bonnel à Acteurs de l'économie - La Tribune en mai 2016. Le fonds initié par le chef d'entreprise - Robolution Capital - contrôle en majeure partie la société Navya.

Et le choix d'une navette autonome pour répondre à cette question du dernier kilomètre n'est pas anodin. La complète autonomie implique une absence de chauffeur et par conséquent une réduction des coûts de transport. Jean-Pierre Farandou, président du groupe Keolis le confirme : "L'absence de conducteur nous permet d'ajuster les coûts."

Pour rester conforme au code de la route, Navly a déposé une demande d'autorisation auprès du ministère de l'écologie et du développement durable. Cette autorisation de circulation de voiture autonome lui a été accordée. Par ailleurs, une personne sera en charge de l'accompagnement des passagers pour prendre en main le véhicule en cas de problème.

Réseau TCL

Cette expérimentation est une première mondiale au niveau de l'ampleur du trajet et des horaires - Navly circulera de 7h30 à 19h en semaine - et de la durée de l'expérimentation. Mais ce n'est pas la première fois que Navya met ses véhicules en circulation. "Nous avons inauguré des services du même type à Perth en Australie, ou encore à Sion en Suisse", explique Christophe Sapet.

Si l'expérimentation est concluante, Navly devrait être davantage intégré au réseau TCL. Aujourd'hui gratuite, les navettes pourraient donc demain être accessibles par simple abonnement au réseau de transport en commun du Grand Lyon et du Rhône.

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