Après la déception de 2021 et de 2022, où les 1er et 8 mai tombaient un samedi et un dimanche, cette année le mois de mai offre de bonnes perspectives aux professionnels du tourisme. Avec trois lundis fériés (1er, 8 mai et lundi de Pentecôte) qui permettent de jolis ponts et un long week-end de l'ascension. Le Puy-de-Dôme espère bien capitaliser sur sa position centrale pour attirer les vacanciers explique Luc Stelly, directeur de l'Office de Tourisme du Massif du Sancy, situé au coeur de l'Auvergne.

« C'est un atout d'être au centre de la France. Avec le prix du carburant et l'inflation, les Français ne veulent pas faire trop de kilomètres pour 3 ou 4 jours. Le Puy-de-Dôme leur offre un bol d'air pur tout en leur permettant de ne pas trop dépenser. Nous nous attendons à avoir des Lyonnais, des touristes des départements limitrophes, qui feront deux ou trois heures de route ». Selon ce professionnel, ces ponts de mai représentent environ 5% de la fréquentation annuelle pour le Puy-de-Dôme.

Regroupements familiaux et amicaux en mai

De par sa position géographique, le département est aussi un bon point de ralliement pour les regroupements familiaux et amicaux. C'est ce que constate Yvon Bec, président de Gîtes de France Puy-de-Dôme.

« En mai, c'est une vraie tendance, comme pour le 31 décembre, les gens viennent des quatre coins de la France et se réunissent chez nous. Le Puy-de-Dôme devient le point de rendez-vous pour un long week-end. Nous n'arrivons d'ailleurs pas à faire face à cette demande, il faudrait plus de gîtes de 10 personnes et plus. On aimerait développer ce créneau mais cela demande beaucoup d'investissements. »

Pour Gîtes de France, qui compte plus de 700 logements dans le département, ce mois de mai s'annonce radieux avec une hausse de 18% de fréquentation sur un an pour le week-end de l'ascension, le plus demandé. Et les réservations ne sont pas terminées. Yvon Bec, également propriétaire d'un gîte à Riom, au nord de Clermont-Ferrand, note que, depuis trois-quatre ans, les Français réservent de plus en plus souvent à la dernière minute. Une tendance remarquée aussi par Stéphane Crégut de la société Arvernha Resorts, qui gère une centaine de logements (chalets, appartements) entre Chambon-sur-Lac, Besse et Saint-Nectaire, à proximité du Puy de Sancy. « La météo va être déterminante mais pas seulement. On se rend compte que les touristes ont changé leur habitude de consommation avec les réservations sur internet. Ils se décident tard. » Mais même sans attendre ces locations de dernières minutes, ce professionnel est déjà satisfait. Il affiche un taux de remplissage de 50% pour le week-end du 1er mai, alors que les zones B et C sont encore en vacances. Pour l'ascension c'est encore mieux, son taux d'occupation est déjà de 62%.

Pour ces professionnels, si le département attire c'est aussi pour ses prix attractifs.

« Nous avons une carte à jouer là-dessus avec l'inflation et les budgets restreints. Pour la même qualité, nous sommes moins chers que les chalets en Savoie ou les appartements de bord de mer. Un chalet haut de gamme pour 8 personnes avec piscine intérieure se loue 2000 euros la semaine en mai » explique Stéphane Crégut.

Pour Pierre Simon, propriétaire du camping Paradis l'Europe situé à Murol, le week-end de l'ascension marquera le début de la saison. « On ne peut pas ouvrir début mai car c'est trop juste au niveau de la météo. Mais les deux derniers ponts de mai sont importants, ils nous permettent de nous roder, de tout mettre en place. C'est une sorte d'entrainement avant l'été » détaille ce professionnel qui réalise 90% de son chiffre d'affaires entre le 15 juillet et le 31 août. Pour le moment, 75% de ses 170 mobile-homes sont réservés pour l'ascension.

Un bel été se prépare

Tous ces professionnels ont en ligne de mire l'été, qui s'annonce plutôt bon. Gîtes de France, qui réalise 5 millions d'euros de chiffre d'affaires à l'année dans le département, enregistre pour l'instant 14% de réservations en plus pour juillet et août dans le Puy-de-Dôme. Du côté d'Arvernha Resorts, les deux premières semaines d'août sont déjà remplies, avec des réservations faites dès début janvier. Au Camping Paradis Europe, on note une légère avance sur les réservations mais sans garantie que l'été sera meilleur que l'an dernier. L'autre inquiétude à l'entame de la saison touristique pour Pierre Simon, le propriétaire, c'est aussi la pénurie de personnel. 60% des postes ne sont tout de même pas pourvus. C'est une douzaine de personnes qui manquent en cuisine, au snack ou à la réception.