
Les tendances de la consommation du tourisme en 2050 se dessinent et permettent aux professionnels d'anticiper et de s'organiser pour mieux créer l'offre et répondre à une demande qui sera plus exigeante encore à l'avenir. Ce qui est certain c'est que le touriste de 2017 ne sera pas celui de 2030, ni celui de 2050. Il ne le consommera pas de la même manière et sera qualifié de "e-touriste ou touriste augmenté".
Dans une étude de Touriscopie, avec le soutien de la Direction générale des entreprises, portant sur le "Tourisme en 2050, quelques idées pour le futur", Vivek Badrinath, directeur général adjoint d'AccorHotels, en charge du marketing, du digital, de la distribution et des systèmes d'information, apporte son témoigne expliquant que "le tourisme sera pour les habitants de la terre entière un produit de grande consommation répondant à de réels besoins de rencontres". Une dimension humaine qui rejoint celle de la plupart des observateurs.
Pour Guy Raffour, fondateur du cabinet éponyme, spécialisé dans les études sur le tourisme et le e-tourisme, faire des prédictions relève de madame Soleil, néanmoins, il confirme que "les évolutions prévues pour 2030 vont se confirmer jusqu'en 2050 avec un besoin de consommer de manière plus intelligente, encore plus organisée. Les vacanciers voudront revenir plus enrichis intellectuellement sans pour autant faire augmenter leur budget". Des séjours qu'il nomme "expérientiels", autrement dit :
"Le touriste va souhaiter rentabiliser son euro dépensé en réalisant des séjours qui ont du sens, ne voulant plus être un simple numéro engagé dans une course à la consommation."
Pour le spécialiste, les trois semaines de vacances "all-inclusive", devraient ainsi peu à peu reculer.
Une consommation qui passera aussi par une utilisation accrue des moyens technologiques. "Le touriste sera connecté afin de faciliter son séjour", assure Guy Raffour. Réserver sa location, la modifier en temps réel, choisir son activité, son parcours... des solutions existent déjà mais elles devraient se développer un peu plus avec l'accroissement de la robotique, de la réalité virtuelle, de l'internet des objets, du big data. Ce qui pourrait impacter notamment les loisirs.
L'enjeu environnemental
Enfin, l'aspect environnemental sera d'ici trente ans, un critère indéniable de la consommation touristique puisqu'il touchera toutes les couches du séjour notamment celle de la restauration (croissance du végétal, baisse de la consommation de viande, mixité culturelle). Dans l'une de ses dernières études, Guy Raffour explique que ce critère était en 19e position sur... 19 il y a six ans, et qu'il atteint cette année, la 7e place.
Nul doute que les professionnels devront dès lors prendre en considération cet aspect et adapter leur offre en conséquence, tout en apportant davantage de pédagogie dans l'approche afin de convaincre les touristes de mesures et pratiques nouvelles afin de réduire, entre autres, le gaspillage ou encore les émissions de pollution.
Quatre facteurs essentiels
Ces évolutions demeurent encore prospectives et ne sont garanties. Elles dépendront notamment de quatre indicateurs incontournables que le colloque "Le tourisme en 2050 : ça commence aujourd'hui !", organisé à Paris en 2016 avait soulevé, à savoir : la démographie avec des populations plus urbaines et l'augmentation des femmes séniors ; du climat conduisant à un tourisme plus écologique ; de la situation économique avec une évolution du temps libre, et géopolitique avec de nouvelles zones instables dans certaines régions du monde.
Cependant, alors que des évolutions majeures sont attendues, les professionnels notent que les attentes devraient rester toujours les mêmes pour les vacanciers, et se résume ainsi : "boire, manger, famille, fête, jeux".
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