UTMB : le trail vecteur de croissance pour les Alpes

La 13e édition du l'Ultra Trail du Mont Blanc débute ce vendredi à 18h. Né au milieu des années 90, le trail, a explosé dans les années 2000. La discipline devient même un véritable levier de croissance pour les stations de montagne. De quoi inciter l'ensemble des acteurs de la filière à miser et à investir en la matière.
De plus en plus de stations proposent des parcours de trail.

7 500 coureurs prendront le départ ce vendredi à 18h de l'UTMB, le tour du Mont-Blanc, devenue en 13 ans une référence incontestable du trail. Course à pied sur des chemins de montagne, de plaine, ou en forêt : voilà pour la définition consacrée. La discipline n'est autre qu'une déclinaison du running en pleine nature qui a vu le jour il y a 20 ans pour véritablement exploser au milieu des années 2000.

Le phénomène est mondial. En Europe, on estime le nombre de pratiquants à huit millions. En France, on en recense un million. Économiquement, le filon s'avère un réel levier de croissance notamment pour les stations alpines qui aujourd'hui structurent leur offre en adéquation avec cette demande.

 Équilibrer l'activité des stations

« Avec l'essor du trail, les stations souhaitent équilibrer leur activité entre l'hiver et l'été. On sait qu'en moyenne un traileur, accompagné de sa famille, qui vient dans les Alpes génère cinq nuitées et dépense en moyenne 1 000 euros lors de son séjour », explique Vincent Rolland, le co-président de Savoie Mont-Blanc.

  Selon les estimations, ils seraient près de 500 000 chaque été à investir les chemins alpins.

« Notre objectif est aujourd'hui d'accompagner le développement du trail sur nos terres. Nous avons trop longtemps été dépendant de la saison hivernale. Or, il nous faut impérativement parvenir à équilibrer nos ressources sur l'ensemble de l'année et le trail en ce sens devient un levier de croissance et un axe touristique », souligne Vincent Rolland.

Clairement, les deux Savoie enregistrent près de 40 millions de nuitées l'hiver contre 23 millions l'été. « L'objectif avec le trail, mais pas seulement, est de s'approcher de la barre des 26 millions de nuitées », conclut le co-président de Savoie Mont-Blanc.

150 courses en montagne

Pour ce faire, les stations participent activement à l'organisation des 150 courses de trail qui ont lieu en montagne, entre les deux Savoie et l'Isère chaque année, en mettant à disposition leurs infrastructures et leurs moyens de communication, via entre autres les offices de tourisme.

« Mais il y a encore tout à construire car la plupart des courses est organisée par des clubs ou des associations », relève Benoît Laval, PDG de la société Raidlight, premier fabriquant français de matériel de trail

Partant de ce constat, Raidlight, qui réalise un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros et dont le siège se trouve à Saint-Pierre de Chartreuse (Isère), a lancé le réseau des stations de trail. Objectif : fédérer, à terme, une vingtaine de sites en France répondant à un cahier des charges précis : itinéraire balisé, sécurité, confort, etc.

L'UTMB génère près de 14 millions d'euros

Si la pratique du trail est libre et totalement gratuite, comme le running, des courses emblématiques tirent la discipline par le haut. C'est le cas,de l'Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB) : 170 km et 10 000m de dénivelé positif ! La 13e édition qui débute ce vendredi bat tous les records. Victime de leur succès, les organisateurs ont reçu 16 000 demandes d'inscriptions pour seulement 7 500 élus.

Cette course de trois jours est l'une des plus réputées au monde, une boucle géante autour du massif du Mont Blanc au départ et à l'arrivée de Chamonix, en passant par l'Italie et la Suisse.  Avec ses deux millions d'euros de budget, elle génère pour le territoire alpin près de 14 millions d'euros de retombées touristiques.

« Notre course est devenue, il est vrai incontournable et une véritable vitrine pour la montagne l'été, car sans parler des retombées économiques, nous comptabilisons 213 journalistes de 23 nationalités différentes issues des cinq continents. Et ces retombées médias contribuent au rayonnement planétaire de nos territoires », admet Catherine Poletti, l'une des créatrices de l'UTMB,

Plus des hommes et des CSP+

Le marché du trail est ouvert à tous. Mais il reste aujourd'hui pratiqué à 70 % par les hommes, âgés entre 35 et 55 ans. En majorité des CSP+, voire des CSP ++. Résultat des courses, les équipementiers sont légion à vouloir tirer leur épingle du jeu. C'est notamment le cas de Columbia. Le géant américain est devenu depuis deux ans partenaire majeur de l'UTMB pour un ticket d'entrée annuel de 300 000 euros. Pour Franco Fogliato, Manager général de la marque en Europe :

« Il était important de marquer notre territoire, car le trail fait partie de nos axes de développement. On sait que le traileur dépense par an entre 300 et 500 euros dans son matériel. C'est donc un marché porteur ».

Comme tout marché porteur, celui-ci devrait être dopé par l'innovation : chaussure, textile technique, objet connecté, etc. Selon les professionnels de la branche, le potentiel de croissance serait à deux chiffres au moins pour les dix ans à venir.

D'autant qu'en marge des championnats du monde d'athlétisme à Pékin, les 19 et 20 août dernier, le trail-running est devenue officiellement une discipline de l'athlétisme international lors du congrès de l'IAAF.

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