Métropoles vs départements : les 10 chiffres à retenir, qui démontrent que l'écart se creuse en AURA

FOCUS. Entre les 73,03% obtenus par Emmanuel Macron au sein de la Métropole de Lyon (et même 79,80% à Lyon intra-muros), les 78,74% à Grenoble, 71,68 % à Clermont-Ferrand, tandis qu'en Haute-Loire, le match a été beaucoup plus serré, à 50,16% contre 49,84%... Ce second tour aura traduit, dans l'ensemble des 12 départements d'Auvergne Rhône-Alpes, un vote de la Macronie globalement en recul, une poussée inédite des scores du Rassemblement national, et aussi une fracture territoriale plus forte. Zoom sur les 10 chiffres à retenir.
(Crédits : DR/ LaTribuneAURA)

Les 10 chiffres à retenir de ce second tour en Auvergne Rhône-Alpes :

  • + 316.551 voix gagnées : il s'agit du nombre de voix remportées par le Rassemblement national entre le second tour de la présidentielle de 2017 et celle de 2022 en Auvergne Rhône-Alpes. En 2022, ce sont en effet 1.517.277 personnes au total qui ont mis un bulletin dans l'urne pour Marine Le Pen, soit 40,24% des suffrages exprimés et 27,29% en réalité des inscrits.

  • Lors du "choc" de 2002 : pour comparaison, il y a tout juste vingt ans, lors du second tour de la présidentielle de 2022 qui opposait Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen, les électeurs du Front National étaient à peine 648.074 à l'échelle des deux régions, alors non fusionnées, qui étaient Auvergne et Rhône-Alpes. Soit près de deux fois moins qu'au second tour de la présidentielle de 2022.

  • Un bond de +574.155 voix également... C'est également le nombre d'électeurs que la candidate du Rassemblement National aura remporté, cette fois face à ses propres résultats du premier tour du 10 avril dernier, toujours à l'échelle régionale. Elle aura ainsi bénéficié du report des voix du candidat Reconquête Eric Zemmour (crédité de 312.881 voix le 10 avril dernier), mais aussi d'un réservoir supplémentaire de 261.274 électeurs, qui ont rejoint Marine le Pen en Auvergne Rhône-Alpes entre le premier et le second tour.

  • 25,60 % : si l'abstention de ce second tour était un candidat, il arriverait en effet en troisième position certes en Auvergne Rhône-Alpes, mais tout juste derrière Marine le Pen (27,29% des inscrits).
    Mais si l'on élargit ce chiffre au nombre de personnes qui ont préféré ne pas choisir entre les deux candidats, on parvient ainsi à 32,17% des inscrits, soit tout juste après le score d'Emmanuel Macron à l'échelle régionale (40,54%).

  • Jusqu'à 34% : dans certaines métropoles d'Auvergne Rhône-Alpes comme Saint-Etienne (Loire), l'abstention aura même été plus forte que la moyenne régionale (et parfois nationale). C'est également le cas à Grenoble (32%), Clermont-Ferrand ( 32,82%) et Saint-Etienne (34%), et dans une moindre mesure à Annecy (27%).
    Au total, ce sont ainsi 169.494 électeurs qui ne se sont pas rendus aux urnes sur les six principales métropoles d'Auvergne Rhône-Alpes (Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Annecy et Chambéry ).

  • -198.684 voix : c'est le nombre d'électeurs "net" qu'aura perdu Emmanuel Macron en l'espace de cinq ans en Auvergne Rhône-Alpes, puisqu'il passe en effet de 2.452.191 électeurs auralpins en 2017 à 2.253.507 soutiens lors du second tour de la présidentielle de 2022.
    Mais en même temps, les appels au "barrage" face au Rassemblement national provenant de différents bords lui auront permis de doubler son score enregistré au premier tour, puisqu'il gagne 1.078.535 voix par rapport au 10 avril dernier. Et ce, même si dans le détail, le socle de soutiens du président s'effrite, comme dans le Rhône par exemple, où Emmanuel Macron n'a convaincu que 551.544 électeurs, soit 20.471 de moins qu'au second tour 2017. Même chose en Isère (359.685 électeurs soit 23.512 de moins...) ou dans le Puy de Dôme (188468 soit 30.969 de moins)...

  •  50,16% contre 49,84% : en Haute-Loire, fief du président LR Laurent Wauquiez (où il a été député LR et maire du Puy-en-Velay), le département se retrouve au bord du point de bascule lors de ce second tour, où Emmanuel Macron dépasse de très peu son adversaire Marine Le Pen avec 62.372 voix contre 61.979 (soit 0,32 points), alors qu'il y effectuait encore 63% des suffrages exprimés cinq ans plus tôt... 
    Entre temps, il aura en effet perdu 13.861 voix sur un département qui compte même 3.000 inscrits de plus qu'en 2017 (180.716 votants). Et cela, alors que 41.139 personnes se seront abstenues, soit à peu près la même proportion que le nombre de nouveaux arrivants (3.498 abstentionnistes de plus).

  • 64,04% : Emmanuel Macron parvient cependant à réaliser un score distanciant de Marine le Pen (35,96%) dans la capitale de la Haute-Loire, qui compte 12.228 inscrits au total. C'est certes moins qu'il y a cinq ans avec 77,22% des voix (soit une perte de 991 soutiens), mais il s'agit du signe, encore une fois, que le vote des villes, même à petite échelle, est plus favorable à la Macronie que celui des campagnes.

  • -10 points : pour ce second tour, Emmanuel Macron restera en bout de ligne premier dans l'ensemble des 12 départements d'Auvergne Rhône-Alpes, mais il perd en moyenne une dizaine de points par rapport à ses scores de 2017. Car là où il se situait plutôt entre 62 et 65% dans une grande majorité des départements auralpins en 2017, il plafonne désormais entre 52 à 57% dans l'Ain, l'Allier, l'Ardèche, le Cantal, la Drôme, la Loire et la Savoie. Seuls l'Isère, le Puy-de-Dôme et la Haute-Savoie lui offrent ses meilleurs scores (de 59 à 61%), mais c'est encore en dessous de ses résultats de 2017 (compris entre 65 et 71%).

  • Une 3e ville de France où le soutien reste, mais recule également : à Lyon, qui se traduisait comme un fief de la Macronie en 2017 avec l'ancien maire Gérard Collomb (devenu ensuite ministre de l'Intérieur entre 2017 et 2018), les échelons se conjuguent et ne se ressemblent pas tout à fait. D'abord la ville intramuros, qui reste fidèle à Emmanuel Macron à 79,80% des suffrages exprimés, soit 164.535 voix. C'est cependant moins qu'en 2017, où le président sortant avait réalisé 84,11% et convaincu 172.008 votants.
    Dans la Métropole de Lyon aussi, le vote Macroniste s'affiche à 73,03%, soit 408.874 voix, tandis que dans le Rhône, il rassemble 68% des suffrages exprimés (551.544 électeurs), soit 20.471 voix de moins qu'en 2017.

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