Après une sécheresse historique, le Grand Lyon s'engage dans un contrat de 100 millions pour préserver l'eau

Alors que l'exécutif écologiste s'est déjà engagé dans la création d'une régie d'eau publique pour début 2023, la Métropole de Lyon associée à 21 autres partenaires a matérialisé son engagement aux côtés de l'Agence de l'eau du bassin Rhône-Méditerranée-Corse. Un contrat de 101 millions d'euros, dont 65 millions seront amenés par la Métropole et 29 millions par l'agence, afin de préserver la qualité et la quantité d'eau. Un engagement qui arrive -peut-être trop tard - dans un contexte de sécheresse historique à travers tout le pays.
Le dernier contrat entre l'Agence de l'eau et la Métropole remontait à 2019. La désimperméabilisation des sols figure en haut de la liste des priorités, avec une enveloppe dédiée de 54 millions d'euros.
Le dernier contrat entre l'Agence de l'eau et la Métropole remontait à 2019. La désimperméabilisation des sols figure en haut de la liste des priorités, avec une enveloppe dédiée de 54 millions d'euros. (Crédits : ©Cyril DELETTRE/REA)

En période de sécheresse intense dans tout le pays, la Métropole de Lyon et l'Agence de l'eau du bassin Rhône-Méditerranée-Corse ont signé, le 5 septembre, un contrat d'engagement pour préserver l'eau, en qualité comme en quantité.

Ce contrat d'une durée de trois ans (jusqu'en 2024) implique un engagement financier de 101 millions d'euros pour mener 123 opérations. Sur cette somme, la Métropole s'engage à hauteur de 65 millions d'euros et l'agence de l'eau à 29 millions d'euros. Treize autres communes sont également signataires du contrat, ainsi que des bailleurs sociaux, l'Université de Lyon la SERL et Sytral Mobilités.

Cet été l'aura prouvé : il faut aller vite pour préserver l'eau et un changement de paradigme s'impose, et l'Agence de l'eau, qui se pose comme un établissement public de l'État qui a pour mission la reconquête du bon état de l'eau et des milieux aquatiques, était un partenaire de choix puisqu'elle est compétente sur le bassin Rhône-Méditerranée.

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Elle avait elle-même annoncé, en juin dernier, un nouveau plan directeur 2022-2027 de 3,2 milliards d'euros, afin d'améliorer la qualité de l'eau de ce bassin (de Belfort à la Méditerranée), mais surtout pour l'économiser.

"Il faut passer de l'extractivisme au transformatisme. L'eau ne doit plus être considérée comme une ressource, mais comme une matrice", a souligné en préambule Anne Grosperrin, vice-présidente de la Métropole de Lyon déléguée au cycle de l'eau. "Nous sommes attendus par les citoyens, nous avons une obligation de résultats", a ajouté le préfet du Rhône, Pascal Mailhos.

Le plus gros chantier : la désimperméabilisation

La désimperméabilisation en haut de la liste des priorités, avec une enveloppe dédiée de 54 millions d'euros. Un enjeu important aussi bien pour l'approvisionnement des nappes phréatiques que pour la lutte contre les îlots de chaleur, la pollution, les inondations ou la préservation de la biodiversité.

Dans la métropole, 400 hectares rendus perméables d'ici la fin du mandat, dont 130 hectares qui seront à désimperméabiliser dans le cadre de ce contrat signé avec l'agence de l'eau. Par exemple, Sytral Mobilités prévoit de désimperméabiliser 40 hectares sur les lignes de bus à haut niveau de service et de tram.

5,8 millions d'euros seront dédiés à la protection et la restauration des milieux aquatiques et zones humides ; 40,5 millions d'euros iront pour la préservation de la quantité et la qualité de l'eau et 1,4 millions d'euros pour la sensibilisation.

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Parmi les autres mesures, le contrat prévoit la restauration de la zone humide des étangs du domaine de Lacroix Laval à Marcy-l'Etoile, une étude de fonctionnement hydrologique, un travail d'animation pour réduire la pollution agricole dans les zones de captage ou encore l'amélioration du traitement des eaux usées.

"La problématique de l'eau a été oubliée pendant longtemps"

"La qualité, la quantité et le bon état écologique sont les trois composantes du bon état de l'eau. Il y a besoin d'un maître d'ouvrage pour ça et les partenariats comme ceux avec la Métropole de Lyon sont essentiels pour qu'il se passe quelque chose sur les territoires", assure Laurent Roy, directeur général de l'Agence de l'eau.

En tout, ce sont même vingt maîtres d'ouvrages qui se sont engagés via ce contrat à "intégrer l'objectif de désimperméabilisation dans leurs projets."

Le dernier contrat entre l'agence de l'eau et la Métropole remontait à 2019. Depuis, les Écologistes ont pris les rênes de l'institution et un changement de direction s'opère. "La problématique de l'eau a été oubliée pendant longtemps. Aujourd'hui, il faut changer et la placer en amont de tous les projets, comme la voirie par exemple. Tant qu'on ne la pensera pas différemment, l'eau sera une ressource finie", assène Anne Grosperrin.

Ce contrat est une brique de plus dans la politique de l'eau de la Métropole, déjà engagée notamment avec la création de la régie publique, début 2023.

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