Logements neufs, ZFE, rénovation thermique... Les grandes lignes du budget 2022 du Grand Lyon

En amont du conseil métropolitain qui se déroulera ces 24 et 25 janvier, Bruno Bernard, président de la Métropole a dévoilé les grandes lignes du budget 2022 du Grand Lyon, cette collectivité au statut particulier, issue de la Loi Maptam, qui comprend 59 communes. A la clé, une enveloppe qui se veut "ambitieuse" de 3,9 milliards d'euros, des dépenses d'investissements en hausse, et des mesures en lien avec l'accompagnement au rétrofit pour la ZFE, la création de logements neufs, mais aussi, une évolution de la dotation de solidarité communautaire.
(Crédits : Pixabay)

Pour 2022, la Métropole de Lyon, cette "super-collectivité" issue de la loi Maptam qui fusionne, depuis 2015, les compétences de métropole et de département à l'échelle de son territoire de 59 communes, annonce un budget primitif de 3,9 milliards d'euros (comme en 2021), qui sera présenté et voté dès ce 24 et 25 janvier, en conseil métropolitain.

Avec, pour les grandes lignes de cette nouvelle mouture 2022, des recettes de fonctionnement estimées à 2964,8 millions d'euros (+2,5 %), en partie grâce aux revenus issus de la TVA tirés par la reprise économique, tandis que le Grand Lyon prévoit 2624,9 millions d'euros de dépenses de fonctionnement (+3 %). L'endettement de la collectivité s'affichera quant à lui en légère baisse, passant ainsi de 2 milliards en 2021 à 1,9 milliard en 2022 (soit une capacité de désendettement de 5 ans et 6 mois), tandis que l'autofinancement visé demeure stable (339,9 millions d'euros).

Le poste investissements s'affichera quant à lui en hausse à 705 millions d'euros, soit en nette augmentation par rapport à l'an dernier (qui était à 610 millions d'euros pour la première année de mandat écologiste), sur des thématiques comme la mobilité décarbonée, le domaine de l'eau (avec le passage en régie publique entériné récemment), ou encore celui de la biodiversité.

"Un investissement particulièrement élevé pour un début de mandat", a tenu à rappeler Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, qui avait déjà présenté un plan pluriannuel d'investissement (PPI) en janvier 2021, qui dressait 3,6 milliards d'investissements annuels à venir sur la période 2021-2026, mais sans lister nominativement ses projets, comme le lui reprochait l'opposition.

"Il y aura des dépenses fortes", comme par exemple pour l'AOMTL (ex-Sytral) qui s'étend, mais aussi pour le secteur de la culture (38,7 millions d'euros prévus, soit 1,9 millions de plus que l'an dernier), ou encore des dépenses liées l'augmentation de la masse salariale. Le tout, "sans augmentations d'impôts", prône la collectivité.

Poursuivre la création de logements

Ainsi, l'enveloppe de la politique foncière augmentera par exemple de 138 millions à 142 millions d'euros. Il s'agit de la manifestation de la volonté, déjà annoncée de la Métropole, d'acquérir plus de foncier et d'augmenter le nombre de logements sociaux, car le Grand Lyon s'est fixé l'objectif de construire 5.000 logements sociaux chaque année (contre 4083 en moyenne jusqu'ici sur la période 2008-2020).

Et plus largement de construire plus : avec l'objectif d'atteindre jusqu'à "8.000 à 8.500 logements neufs par année", alors que Lyon se trouve toujours en zone tendue, puisqu'elle accueille en moyenne 15.000 nouveaux habitants chaque année.

Une nouvelle enveloppe de 10 millions, visant à soutenir les communes moteurs dans la construction de logements, sera d'ailleurs soumise au vote et se veut reconductible chaque année. Le Grand Lyon a d'ores et déjà prévu de pouvoir réaliser jusqu'à 40 millions d'euros d'acquisitions foncières afin de permettre la construction de 170 logements sociaux courant 2022.

La décarbonation des mobilités comme du secteur industriel

Au rayon des mobilités, il y aura du nouveau concernant la ZFE, actuellement en phase de concertation publique jusqu'au 5 mars prochain, avec "une amélioration du dispositif d'aides" (chiffre non communiqué cependant) qui s'étendra au rétrofit, aux territoires voisins et aux associations d'intérêts publics.

Ce sont plus globalement 250 millions d'euros qui ont été budgétés pour le développement de transports doux, à l'image du premier tronçon des Voies Lyonnaises, qui devrait démarrer courant 2022. La Métropole prévoit aussi "la création de 15.000 places de stationnements sécurisés ainsi que des aides aux entreprises pour développer le stationnement sécurisé", tandis qu'une enveloppe de 600.000 euros sera également dédiée à des appels à projets pour des logistiques innovantes et à la simplification des aides au remplacement des flottes de véhicules professionnels.

Sur le plan de transition écologique toujours, le Grand Lyon a prévu d'injecter 12 millions d'euros dans le dispositif Ecoreno'v, ainsi que 1,5 million d'euros dans la prime air-bois, qui passera ainsi à 3.000 euros pour les ménages à revenus modestes. Objectif affiché : soutenir la rénovation thermique de 4.000 logements.

Côté industrie, l'aide à la décarbonation passera par l'affectation d'une enveloppe globale de 17 millions d'euros, sur la durée du mandat, au fond d'amorçage industriel commun aux villes de Lyon et de Saint-Etienne annoncé l'an dernier, dont 4 millions d'euros au titre de 2022.

L'aide aux communes évoluera aussi

Au programme également : l'évolution de la DSC (dotation de solidarité communautaire). "Un sujet complexe avec une inéquité", commentait Bruno Bernard ce vendredi.

Cette DSC doit être versée aux communes par l'EPCI. La loi Finances 2020 a fait évoluer les critères d'attribution et le nouvel exécutif également, faisant ainsi passer son budget de 27 à 31,5 millions. Avant, les principaux critères étaient établis en fonction de la richesse des communes et de ses habitants.

La nouvelle version de cette dotation de solidarité communautaire inclurait, en plus, cinq nouveaux critères : les flux de logements sociaux, la part d'habitant qui touchent le RSA, l'accueil et l'hébergement d'urgence, l'intéressement au  développement économique et la part de surface communale en PENAP (protection des espaces naturels et agricoles périurbains).

Pour certaines communes de la métropole, ces nouveaux critères font donc augmenter la dotation, alors que d'autres la perdraient. Toutefois, il est prévu que la Métropole verse une aide compensation jusqu'en 2025 pour celles qui la perdent. Après cette échéance, il est annonce que leur DSC ne pourrait pas descendre en dessous du niveau de 2018.

Sur cette proposition, Bruno Bernard affirme avoir 39 maires favorables, onze contre et neuf qui ne se sont pas prononcés. Sachant qu'il faut l'accord des deux tiers des maires pour que la nouvelle version de la DSC soit acceptée.

Affaire à suivre donc, d'autant plus qu'à la rentrée 2021, 45 maires sur 59 (principalement issus de l'opposition de la droite et du centre) avaient signé une tribune visant à mettre la pression sur l'exécutif écologiste, qu'ils accusaient d'un manque de concertation et d'un fonctionnement issu de la loi Maptam, qui conférait selon eux trop de pouvoir à la Métropole.

(avec ML)

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