Avant son vote en assemblée plénière, le budget primitif 2022 avait été présenté dans la matinée devant la presse, avant son vote jeudi soir, comme le veut la tradition. Et déjà, les grandes lignes étaient claires : avec un budget annuel de 3,9 milliards d'euros, similaire à 2021 (hors remboursement et opérations de gestion de dettes et Fonds européen agricole pour le développement rural), ce projet de budget 2022 faisait notamment la part belle aux transports, qui occupent près de la moitié de l'enveloppe total, avec 1,25 milliards d'euros.
Viennent ensuite l'enseignement (450 millions), la formation (350 millions), les services généraux (148 millions), l'action économique (101 millions), les fonds européens (74 millions), la culture, les sports et la jeunesse (63 millions), les frai financiers (48 millions), l'environnement (36 millions), l'aménagement du territoire (12 millions), la santé et l'action sociale (5 millions) et le fonds de péréquation (un million).
"Être la première région à sortir du Covid"
A noter que dans ce nouveau budget, le premier de la nouvelle mandature de Laurent Wauquiez, l'investissement prévu atteint les 1,383 milliards d'euros, soit un niveau supérieur aux précédentes sommes engagées en 2021 (1,259 milliard d'euros). Avec la plus large part de l'enveloppe fléchée vers les lycées (360 millions d'euros), suivie de l'action économique (265 millions) et des transports (270 millions).
Le président de Région, Laurent Wauquiez, n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler qu'Auvergne Rhône-Alpes demeure "la région la mieux gérée de France", en vertu notamment de la régulation des dépenses de fonctionnement, engagée au cours de son précédent mandat. L'agence Standard&Poor's a d'ailleurs maintenu la note de AA pour la Région.
"Si l'on compare avec les autres régions, seule l'Île-de-France (présidée par Valérie Pécresse, NDLR) était à notre niveau. Désormais, sa perspective à court-terme est négative", commentait la veille Laurent Wauquiez dans les colonnes du Progrès.
"Ce budget permet de juger ce qui s'est passé pendant la crise. L'objectif est d'être la première région à sortir du Covid", a confirmé ce jeudi le président de Région. Selon lui, Auvergne Rhône-Alpes n'a pas "basculé dans le quoi qu'il en coûte" pendant les temps forts de la crise sanitaire, fustigeant au passage l'État et les collectivités qui ont suivi cette politique.
Même si du côté de Standard & Poors, on souligne à la fois « la gestion active et diversifiée de la dette », « une forte capacité de désendettement, en deçà de 4 années en 2023 » et « une planification financière solide à travers une prospective réaliste », mais aussi « un creux attendu en 2021 », un « endettement qui devrait croître d'ici 2023 mais en restant limité » avec la hausse des investissements, « la région souhaitant apporter son soutien à l'économie locale ».
Relocalisation : vers la création d'une foncière
Pour la majorité en place, ce budget était aussi l'occasion d'inclure désormais les enjeux de relance. "Le budget tout entier est tourné vers la relance et l'avenir, avec quatre priorités : la sécurité, la santé, l'emploi et la relocalisation", a annoncé le président de Région.
Sur le volet relocalisation Stéphanie Pernod-Beaudon, première vice-présidente déléguée à l'économie, évoque notamment quatre axes forts : l'attractivité régionale, s'appuyer sur l'écosystème, les outils comme le foncier et la formation. La Région ambitionne aussi de créer et relocaliser jusqu'à 30.000 emplois grâce à ce plan.
Au rayon de l'attractivité et de l'écosystème, la Région a annoncé la création d'un "club de relocalisation", en vue de fédérer les acteurs économiques, ainsi que d'un évènement sur la thématique courant 2022 et le développement d'une marque "Auvergne Rhône-Alpes".
Un fonds d'investissement spécifique pour accompagner les entreprises qui souhaitent relocaliser va être également créé, tandis que sur le volet foncier, Laurent Wauquiez envisage la création d'une foncière pour aider les investisseurs à trouver du terrain, en lien avec les élus locaux. "Nous allons prendre l'aménagement à notre charge", affirme Laurent Wauquiez, selon des contours qui restent cependant à préciser.
Quant aux contours financiers de cette exigence, le dossier de presse de présentation du budget primitif évoque notamment la somme de "1,2 milliards d'euros mobilisés en 6 ans" alors que Laurent Wauquiez évoque la volonté de tout faire converger vers un "pack de relocalisation". Un champs qui demeure vaste puisqu'il devrait aller de l'aide au bâtiment, jusqu'aux enjeux en matière de formation.
De son côté, l'opposition et notamment le groupe écologiste dénonçait quant à lui "l'abandon de la formation professionnelle et des personnes en recherche d'emploi" au sein de ce budget, tandis que la chef de file du parti socialiste, Najat Vallaud-Blekacem (socialiste), parle quant à elle "d'une orthodoxie austéritaire".
Une austérité aussi dénoncée par le groupe Ecologiste suite à l'assemblée : "Tandis qu'en période de crise, la plupart des régions ont fait le choix d'accompagner les
acteurs de leur territoire dans la relance, M. Wauquiez s'installe en champion de l'austérité pour le budget de fonctionnement de la région. Personnel des lycées, associations solidaires, agents de la région : aucun d'entre eux n'aura trouvé grâce à ses yeux. Seules les agences de notation ont droit aux honneurs de celui qui sabre fièrement la politique de la ville, réduite à 100 k€ pour les quartiers populaires, ou en vidant la caisse sociale des agents régionaux, passé de 150k€ à 50k€ entre 2019 et 2021."
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