Relance : un accord finalement conclu entre la Métropole de Lyon et l’Etat

Il s’était montré inquiet et avait même rejoint plusieurs présidents de métropoles auralpines fin janvier pour alerter l’Etat concernant l’absence de contractualisation du plan de relance à l’égard des collectivités. Le président écologiste de la Métropole de Lyon a finalement signé ce mardi un accord de relance avec la préfecture du Rhône, où l'Etat s'engage sur une enveloppe de près de 90 millions d'euros d'ici 2022.
Cette somme, qui se découpe en deux parties (soit 125 millions à la charge de la Métropole, et 91 millions provenant de l'Etat) s'inscrit dans le cadre du plan France relance de 100 milliards d'euros mis sur la table le gouvernement français.
Cette somme, qui se découpe en deux parties (soit 125 millions à la charge de la Métropole, et 91 millions provenant de l'Etat) s'inscrit dans le cadre du plan France relance de 100 milliards d'euros mis sur la table le gouvernement français. (Crédits : ML)

Ce mardi, c'est finalement un accord de relance territorial de 216 millions d'euros sur les deux années 2021 et 2022 qui a été signé entre l'État, et la métropole de Lyon. Objectif : accompagner des projets destinés à « la transition écologique, la compétitivité et la cohésion » et « accélérer la transformation de l'économie à horizon 2030 ».

Cette somme, qui se découpe en deux parties (soit 125 millions à la charge de la Métropole, et 91 millions provenant de l'Etat) s'inscrit dans le cadre du plan France relance de 100 milliards d'euros mis sur la table le gouvernement français, et permettra, selon le Grand Lyon, d'aller plus loin dans la dynamique de relance.

Elle fait suite à la circulaire du Premier ministre, relative à la mise en œuvre territorialisée du Plan de relance appelant à une déclinaison territoriale de ce plan, et prévoyant, au-delà de la conclusion obligatoire d'accords régionaux de relance, comme celui signé le 16 janvier dernier entre l'État et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la possibilité de signer des accords de relance entre l'État et les collectivités territoriales.

« L'objectif est d'apporter le plus rapidement possible des financements sur 2021-2022 à des projets prêts à démarrer rapidement, sous réserve d'éligibilité », soulignait la Métropole de Lyon.

Une manière "d'accélérer"

Selon le président EELV Bruno Bernard, cet accord permettra notamment de « cofinancer des actions et des projets prêts à démarrer rapidement et susceptibles d'amplifier une dynamique de transformation structurelle ».  A cette occasion, il a cité en exemple des enjeux comme « la pollution de l'air » et notamment des actions à mener à l'égard des crèches et écoles, « la diminution de la biodiversité » qui « menace la sécurité alimentaire » ou encore « les logements passoires énergétiques », faisant grimper la facture des ménages.

« Cela va nous permettre d'appuyer notre politique de relance et nos investissements qui sont importants, à plus de 3,6 milliards d'euros prévu dans le mandat », a salué le président EELV du Grand Lyon, Bruno Bernard, rappelant que son exécutif avait fait le choix « d'aller vite et d'adopter, dès janvier 2021, un plan de relance écologique en votant notre Programmation Pluriannuelle des Investissements de 3,6 milliards d'euros, dont 650 millions en 2021 ».

Ce que contient cet accord

Cette nouvelle aide de l'État devrait ainsi aider la métropole de Lyon à « aller un peu plus loin et un peu plus vite », ce qui concerne par exemple la rénovation thermique des collèges « où l'on pourra faire un peu plus dans les deux ans qui viennent », a souligné Bruno Bernard.

Dans cet accord de relance, que la Tribune a consulté, il est notamment question que la métropole s'engage à assurer un programme de rénovation de ses collèges de 8,1 millions, assorti d'une seconde phase de rénovation énergétique de 60 millions sur 13 collèges d'ici 2022.

Autre exemple : concernant le parc locatif social, l'État s'engage à déléguer à la Métropole une dotation d'au moins 3 millions d'euros pour financer, courant 2021, « des opérations de réhabilitation lourde et de rénovation énergétique des logements les plus énergivores » tandis que le Grand Lyon abondera à hauteur de 2 millions.

Sur le volet des mobilités, la Métropole se donne pour objectif de « présenter des demandes de subvention pour des projets de développement de nouvelles solutions de transport dans le cadre de la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) », mais également dans la perspective du développement de la filière hydrogène vert et le GNV.

Avec, comme visée, l'accompagnement du déploiement de sa ZFE (zone à faibles émissions). Des possibilités de « cofinancements » sur « plusieurs des projets ferroviaires » ont également été inscrits à l'accord régional de relance, avec à ce stade, « plus de 10,7 millions d'euros de financements prévus de l'État, et 5,2 millions d'euros de la Métropole ».

Autres volets compris dans cet accord : le « développement de l'agriculture urbaine et des circuits courts dans les quartiers prioritaires de la ville » ou encore un « soutien à la décarbonation de l'industrie », et notamment de la vallée de la Chimie, qui regroupe 10 000 emplois et ses 500 entreprises sur près de 400 hectares.

Une inquiétude qui se dissipe

Cet accord était très attendu par la métropole lyonnaise, et fait suite à la signature du plan de relance État-Région, survenue le 16 janvier dernier entre le premier ministre Jean Castex et le président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, qui prévoyait notamment 3 milliards d'euros d'investissements conjoints sur les deux prochaines années.

A cette occasion, les présidents des métropoles de Lyon mais également celles Grenoble, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand avaient cosigné un courrier s'inquiétant justement de ne pas être associés à « l'élaboration de ce plan de relance ». Cette inquiétude serait désormais dissipée autour de la table des négociations.

« La coordination et la complémentarité de ces actions avec l'État, mais aussi avec les communes du territoire, seront essentielles pour maximiser notre impact », a rappelé pour sa part Bruno Bernard.

Les deux parties se sont par ailleurs engagées à assurer un premier bilan des actions réalisées d'ici fin 2021.

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