
LA TRIBUNE AUVERGNE RHONE ALPES - Lorsque vous avez pris la succession d'Emmanuel Imberton à la rentrée 2019 - en parallèle à la vice-présidence de la CPME- , on était encore loin d'imaginer ce qui allait se produire avec l'arrivée de la Covid-19...
PHILIPPE VALENTIN - « J'entamais en effet mon 4e mandat d'élu à la CCI, je connais donc assez bien les arcanes de la maison lorsque j'ai été choisi au pied levé pour remplacer Emmanuel Imberton. Je fais preuve d'un franc-parler qui peut sembler atypique, mais que j'assume pleinement. Et je suis convaincu que même avant la Covid, il fallait opérer une transformation forte de la CCI, et cette crise sanitaire ne fait que renforcer ce constat. »
Vous êtes-vous même un chef d'entreprise, à la tête d'un groupe spécialisé dans la construction de bâtiments industriels. Comment se sont traduits pour vous les premiers impacts de la Covid ?
« Je savais que la tâche ne serait pas facile car il s'agissait d'un mandat particulièrement dense, d'autant plus que je dois également assurer le passage des hommes de notre groupe familial à travers ce séisme.
Au niveau de la CCI, notre stratégie était bien définie à la fin décembre, et la crise nous a même conduit à l'accélérer, avec la refonte notamment de notre offre d'accompagnement aux entreprises, et dont on a mesuré l'importance durant cette période si particulière.
Nous avons aussi dû faire face a des conséquences immédiates, notamment avec la baisse de dividendes substantielles des revenus du centre de congrès Eurexpo, dont la CCI est actionnaire majoritaire, et où les dividendes ont chuté à zéro en peu de temps. Nous détenons encore également 25 % de l'aéroport Saint-Exupéry, ce qui n'est pas rien. »
Du côté des entreprises, quel est le constat alors que nous nous trouvons désormais en plein cœur de la seconde vague tant redoutée ?
« Alors que les entreprises commençaient à seulement redémarrer sur septembre et octobre d'après les retours que nous en avions, leur principale difficulté est qu'elles n'ont désormais plus aucune visibilité, ce qui est très dur à gérer psychologiquement pour les chefs d'entreprises, qui sont pourtant des battants. On est dans une espèce de sinistrose où l'on n'arrive plus à se projeter, ni à investir ou anticiper. Les entreprises ne savent plus sur quel pied danser.
Nous avions nous-mêmes essayé de faire ce qui était en notre pouvoir pour que les commerçants aient la possibilité d'ouvrir en faisant du business sur rendez-vous, mais cela n'a pas marché, même si nous...
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