Investir un milliard d'euros d'ici 2023, afin de générer un effet levier de 3 milliards d'euros et de sécuriser 50 000 à 100 000 emplois. Tel était l'objectif du président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, lorsqu'il a soumis son plan de relance économique au vote, en plein phase de déconfinement, devant l'assemblé plénière les 7 et 8 juillet dernier.
Mais dès le mois de juin, le président de région avait donné le ton, se voulant comme l'un des premiers territoires en France à se positionner au chevet des entreprises, en pleine crise du Covid-19. Avec une ambition : sortir plus fort de cette crise, en fédérant « un maximum d'acteurs publics et privés ».
Depuis, d'autres régions comme les Hauts de France ont depuis suivi le pas, avec l'adoption le 30 juin dernier d'un plan de relance de 1,3 milliard d'euros visant à "protéger les entreprises, les habitants, les associations et les professionnels de santé, fragilisés par la crise" et à "innover pour demain".
De premiers soutiens annoncés
Ce n'est donc pas une surprise si Laurent Wauquiez s'est rendu ce mardi au chevet de deux entreprises innovantes, emblématiques de la force de frappe régionale et porteuses d'investissements technologiques à venir : à commencer par le fabricant de textiles innovant Texinov (Saint-Didier-de-la-Tour), qui s'est lancé depuis août dernier dans la fabrication de masques FFP2 avec l'objectif d'en produire jusqu'à 100 millions en l'espace d'un an.
Laurent Wauquiez a annoncé un soutien de la Région "à hauteur de 1 million d'euros à son projet d'investissement stratégique, visant à fabriquer la matière première nécessaire à la fabrication de masques FFP2 et à lancer la production de ce type de masques de protection". Un projet qui nécessaire un investissement total de 10 millions d'euros, dont 8,3 millions d'euros de matériels, et qui devrait permettre de créer "plus de 40 emplois".
"Nous avons notamment un objectif majeur : garantir la souveraineté de notre territoire en accompagnant intensément nos entreprises stratégiques, notamment celles comme Texinov, qui nous permettront de reconstituer nos stocks de masques sans dépendre de l'étranger. C'est bon pour l'emploi et c'est essentiel pour assurer la protection de nos habitants", a déclaré le président de l'exécutif régional.
En fin d'après-midi, il devait également se rendre chez Aledia, une spin-off du CEA-Leti qui tente de repousser les limites technologiques en développant une nouvelle génération de Leds plus lumineuse et moins énergivores, destinées aux écrans (smartphones, montres connectées, etc).
Installée à Echirolles (38), cette deeptech de 120 salariés a déjà levé à ce jour près de 90 millions d'euros et prévoit de créer d'ici quelques mois de production industrielle dans le village voisin de Champagnier, avec un potentiel de 550 emplois directs d'ici 4 ans.
« Cette entreprise est placée sur un marché potentiel de 150 milliards de dollars pour 2022 », avait déclaré Laurent Wauquiez il y a quelques semaines, alors que la Région annonçait l'octroi d'une garantie de prêt de 6 millions d'euros à la jeune pousse juste avant l'été. Une aide confirmée ce mardi, alors que le coût de la construction de sa ligne de production est estimée à près de 40 millions d'euros, dont 24 millions d'emprunts.
100 millions d'euros pour la fabrication de masques
A l'occasion de cette visite, le président de la Région en a profité pour rappeler que le plan de relance d'un milliard d'euros, adopté début juillet, compte réserver une enveloppe de 100 millions d'euros pour faire d'Auvergne-Rhône-Alpes "la première région de France en production de matières premières pour les masques", ainsi que "la première région d'Europe pour la production de matériels de protection".
Ce plan s'échelonnera sur trois ans et devait déjà comprendre plusieurs volets : à commencer par une enveloppe de 443 millions d'euros, destinée à une relance immédiate de grands chantiers (Plan Etat-Région, bonus relance destiné aux communes, soutien des stations de montagne ayant connu une mauvaise saison, développement d'un nouvel outil de mise en relation entre sous-traitants et donneurs d'ordres...). Et ce, avec une volonté de « favoriser la préférence régionale », déjà amorcée à travers la politique d'achats régionale mise sur pied en 2017, et qui visait à réaliser un maximum d'achat local.
Venaient ensuite les mesures favorisant le maintien de l'emploi (335 millions d'euros) afin d'accompagner les entreprises du territoire à l'achat du matériel de protection destiné à leurs salariés, à investir dans de grands projets de recherche, ou encore à fournir des aides à la relocalisation des sièges d'ETI et grands groupes, ainsi qu'un soutien à leur stratégie à l'export...
Relocaliser et verdir l'économie
Le lancement d'un fonds régional d'investissement doté de 30 millions d'euros, qui aura pour mission d'investir aux côtés d'autres partenaires dans la recapitalisation des entreprises régionales afin d'éviter qu'elles ne changent de mains, est également prévu.
Enfin, des mesures visant à passer « vers un modèle d'économie plus verte » seront appuyées par une enveloppe de 115 millions d'euros, en vue d'investir dans les mobilités propres ou encore d'accélérer la transformation numérique des entreprises (ouverture du Campus Région du Numérique à Charbonnières-les-Bains, accompagnement du Très Haut Débit pour tous d'ici à fin 2020, etc).
Toujours en se fixant des objectifs : devenir ainsi « la première région de France dans la protection de l'environnement, au sein du Top 5 européen » mais aussi « la première région européenne dans le développement de l'hydrogène ».
Enfin, une enveloppe de 90 millions d'euros sera consacrée au soutien de l'économie de proximité, en renforçant l'aide aux petites entreprises, leur transition vers les outils numérique, ou encore les initiatives locales et l'investissement dédiés aux infrastructures touristiques.
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