Agence économique Auvergne-Rhône-Alpes : naissance du fameux guichet unique

Longtemps espéré, le "guichet unique" va devenir réalité. L'agence économique Auvergne-Rhône-Alpes réunit désormais une majorité des acteurs économiques et des structures de développement économique du territoire. Cette "agence tout-en-un" concentrera également les ressources financières prévues dans le schéma de développement économique. Ombre au tableau : l'absence de l'Aderly, l'agence rattachée à la puissante métropole de Lyon.

La politique économique régionale a désormais son outil d'action. Annoncée depuis plusieurs mois, la nouvelle agence économique du territoire, qui vise à porter l'attractivité et le développement économique de la Région et de ses entreprises, aussi bien sur le territoire qu'à l'international, a officiellement été présentée ce jeudi à la Région, en présence de Laurent Wauquiez et Jean-Dominique Sénard, tout deux co-présidents de cette nouvelle structure. Elle réunira l'ensemble des forces vives du territoire : entreprises, représentants de l'enseignement supérieur, EPCI, départements et métropoles, clusters et pôles de compétitivité.

"Ce bras armé change notre approche de l'action économique", assure le président de la Région, alors que pour le patron de Michelin, "cette initiative représente ce qu'on fait le mieux dans le domaine de l'intelligence collective : un partenariat public-privé.

10 antennes territoriales

Née des nouvelles compétences économiques attribuées à la Région par la loi NOTRe, l'agence regroupe désormais les activités de seize structures (huit régionales et huit départementales) en matière d'aides à l'investissement, d'accompagnement des startups, d'exportation, d'innovation, de formation, d'apprentissage et de promotion internationale de la région. Elle a notamment absorbé l'Agence régionale du développement et de l'innovation (Ardi) Rhône-Alpes et l'Agence régionale de développement économique Auvergne (Arde), pour donner naissance à une nouvelle structure, qui prend la forme d'une association. A noter cependant qu'en Savoie, où co-existent plusieurs structures, une fédération devrait voir le jour pour devenir l'interlocutrice de l'agence. Au total, 10 antennes départementales seront déployés sur le territoire, afin d'être au "plus proche des entreprises".

Cependant, la Région n'a pas encore conclu d'accord avec la métropole de Lyon. L'Aderly reste donc, pour le moment, en dehors de la structure.  "La porte est grande ouverte pour la métropole qui, avec Aderly, dispose d'un outil pour les entreprises qui marche bien et qui doit continuer à travailler", explique Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans l'entourage de l'élu, on estime qu'un accord devrait être trouvé. Il s'agit pour les deux parties à se mettre d'accord sur la répartition des compétences économiques et des rôles attribués à chacun, en fonction du cade légal. "Cela devrait être plus simple maintenant. David Kimelfeld (1er VP à la métropole, NDLR) a conscience de ces enjeux", explique une source, faisant référence au départ de Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur.

100 millions d'euros par an

Au niveau des moyens financiers, cette agence annonce une force de frappe de 100 millions d'euros par an. Mais ce montant qui peut apparaître comme majeur correspond en grande partie à l'enveloppe déjà prévue par la Région dans son schéma de développement économique. Dans celui-ci, l'institution prévoyait 300 millions d'euros de financements aux entreprises, sous plusieurs formes : fonds de capital-investissement, fonds de prêts, et fonds de garantie. Un somme à laquelle il faut rajouter 20 millions d'euros prévus pour les aides directs aux entreprises. "C'est une agrégation de l'ensemble des dispositifs dans un guichet unique", explique-t-on à la Région. "Nous devrons faire des choix. Nous ne voulons pas de saupoudrage", prévient cependant Laurent Wauquiez.

L'opérationnel sera conduit par un directoire, présidé par Gérard Guyard, patron de l'ETI Gravotech. Une désignation en accord avec le souhait de l'agence de permettre aux entreprises moyennes d'atteindre le statut d'ETI, et aussi de soutenir particulièrement la filière industrielle. "Le prisme est très accentué sur la dimension industrielle car nous ne croyons pas au renoncement industriel de notre pays", a ajouté M. Wauquiez.  La direction générale sera menée par Cécilia Tejedor, comme révélée dans nos colonnes. A noté que la DG était absente de la présentation, ce jeudi matin.

Quant au conseil de surveillance, il est composé d'une cinquantaine de membres et veillera à déterminer les orientations stratégiques de l'association, et notamment le budget. Celui-ci est de 10 millions d'euros par an, pour une agence - dont le siège sera à Lyon mais avec une antenne importante à Clermont-Ferrand - qui emploiera un peu moins de 200 collaborateurs.

La nouvelle structure se fixe l'objectif, en conformité avec le schéma de de développement économique, l'accompagnement de 10 000 entreprises par an, avec le dessein de "faire émerger des champions régionaux". La première région industrielle française veut ainsi passer la barre des  3 000 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et incuber 150 startups par an. L'objectif est de devenir la "deuxième région française en France où le chômage est le plus faible", assure Laurent Wauquiez.

Pour atteindre cet objectif, des "indicateurs de performance pour mesurer le ROI des dispositifs seront mis en place". L'agence devrait être pleinement opérationnelle en septembre.

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Commentaire 1
à écrit le 19/05/2017 à 8:23
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A l'heure des réductions budgétaires dans le secteur public et qui sont souhaitées par les chefs d'entreprise, voici donc un nouveau machin politico-économique qui est semble créé pour faire plaisir au nouveau président de région. On espère qu'elle s...

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