Auvergne Rhône-Alpes : 300 M€ pour financer les entreprises

Le Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation de la région Auvergne Rhône érige "le soutien aux entreprises en priorité". Dans cette logique, l'exécutif souhaite renforcer les dispositifs de financement des sociétés, à travers des nouveaux outils de capital-investissement, fonds de prêts ou fonds de garantie, pour un total de 300 millions d'euros sur cinq ans.

Au milieu des dizaines de pages du Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII) d'Auvergne Rhône-Alpes, un chiffre ne passe pas inaperçu : 300 millions d'euros. C'est le montant qui sera dédié par la collectivité aux financements des entreprises de la région sur la période 2017 - 2021, selon le projet SRDEII qui sera soumis au vote de l'assemblée régionale ce jeudi. Une enveloppe à laquelle s'ajoute une aide financière qui sera accordée directement aux entreprises, à hauteur de 20 millions d'euros par an. Cette mesure devrait permettre de soutenir "30 000 entreprises dans leur projet de développement", selon le dessein affiché.

"L'objectif est d'offrir aux entreprises régionales une gamme de financements efficace et adaptée à leurs besoins (capital, prêt, garantie), à leur taille (créateurs d'entreprise et startup, TPE, PME, ETI...) et à leur projet (innovation, internationalisation, investissement...)", peux-t-on lire dans le document-cadre consulté par Acteurs de l'économie - La Tribune.

Trois leviers clés du financement des entreprises seront sollicités : fonds de capital-investissement, fonds de prêts, et fonds de garantie.

Capital-investissement

Pour ce premier levier, alors que le financement des activités risquées ou d'amorçage est encore trop faible sur le territoire, la région Auvergne Rhône-Alpes souhaite se positionner comme "un souscripteur de référence de fonds de capital investissement régionaux, offrant ainsi de la visibilité à l'action régionale aux côtés des partenaires privés et publics (Bpifrance notamment)". Ainsi, trois fonds prioritaires seront renforcés ou co-construits :

  • un fonds de capital dédié aux entreprises en amorçage à forte intensité technologique portant des innovations de rupture, en partenariat avec le Fonds national d'amorçage (FNA). Il devrait être effectif en 2018.
  • un fonds de capital dédié à la création d'entreprises innovantes à travers un fonds successeur à Rhône Alpes Création 2 d'un montant de 40 à 50 millions d'euros à l'échelle du territoire. La collectivité régionale participera à hauteur de 15 millions d'euros. Il devrait être opérationnel mi-2017.
  • un fonds de capital dédié au "petit capital développement" à travers la mise en place d'ici fin 2017 d'un fonds successeur au Fonds régional d'investissement doté de 40-50 millions d'euros à l'échelle Auvergne-Rhône-Alpes. La Région investira en tant que souscripteur de référence à hauteur environ d'un tiers du fonds, soit un montant de 15 millions d'euros.
  • Un autre fonds, dit "généraliste" interviendra : il sera abondé par des fonds régionaux dédiés à l'investissement, mais aussi par des fonds européens (Feder). La particularité de cet instrument réside dans le fait qu'il sera co-abondé systématiquement par des fonds privés. Et sera délégué "après une mise en concurrence à une équipe professionnelle". Le ticket de la Région devrait être de l'ordre de 10 à 15 millions d'euros.

Autre élément important, la Région souhaite prendre une participation directe au capital "des entreprises qu'elle juge stratégique pour le développement du territoire." Enfin, l'exécutif se laissera "la possibilité d'intervenir dans des fonds de capital thématiques ou régionaux et des fonds d'envergure nationale".

Soutenir les fonds de prêts

Le soutien via des prêts est le deuxième levier clé pour redessiner la politique de soutien à l'investissement de la collectivité. Il s'agit de cibler "les investissements non couverts par les financeurs privés".

Les prêts d'honneur à destination des créateurs/repreneurs devraient être renforcés. Une offre dédiée aux entreprises innovantes devrait voir le jour début 2017, résultant des dispositifs actuels (création d'entreprises innovantes ; Innovizi). 150 entreprises par an devraient ainsi être épaulées sous la forme de subvention, avance remboursable ou prêt d'honneur.

Lire aussi : Fusion Ardi/Arde : le nouvel outil économique d'Auvergne Rhône-Alpes

Par ailleurs, une nouvelle offre dédiée aux projets de croissance des TPE/PME sous forme de prêts bonifiés en partenariat avec Bpifrance, est prévue.  Le nouveau produit "prêt croissance" prend la forme d'un prêt bonifié sans garantie et avec un différé d'amortissement en capital de 24 mois. "Ce dispositif représentera pour la Région une dotation annuelle définitivement acquise de cinq millions d'euros, permettant
d'octroyer 25 millions d'euros de prêts à taux bonifiés."

Fonds de garantie

Troisième levier clef dans cette nouvelle politique d'investissement, les fonds de garantie, qui doivent permettre l'accès au financement bancaire pour les dossiers difficiles. "La Région apportera ainsi une co-garantie sur des cibles ou des projets jugés risqués par les partenaires financiers en concentrant son intervention sur trois fonds de garanties" :

  • Le Fonds France active garantie (FAG), en partenariat avec le réseau France active et la Caisse des dépôts et consignations et qui permet de faciliter l'accès au financement bancaire pour les créateurs d'entreprise en situation difficile ;
  • Le Fonds régional de garantie en partenariat avec Bpifrance, avec la mise en place d'un fonds unique à l'échelle Auvergne-Rhône-Alpes suite à la mise en extinction des FRG Rhône-Alpes et FRG Auvergne.
  • Le Fonds de garantie développement industriel, mis en place avec Somudimec et destiné à faciliter l'investissement des PME industrielles, étend à l'ensemble du territoire;

Enfin, cette politique du financement des entreprises sera soutenue dans le domaine de l'ESS par la société de capital risque Transmea. Et de façon générale, la Région souhaite aussi mobiliser l'épargne citoyenne régionale de proximité.

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Commentaires 2
à écrit le 25/12/2016 à 18:35
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Je lis: <Cette mesure devrait permettre de soutenir "30 000 entreprises dans leur projet de développement", selon le dessein affiché>. Combien cela va-t-il coûter en frais de fonctionnement de la région? 30 000 entreprises c'est 30 000 dossiers, sa...

à écrit le 14/12/2016 à 19:24
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Qu'y a-t-il de nouveaux ? Toute l'ingénierie financière avait déjà été mise en place sous la précédente mandature ... et les fonds proposés ne sont que la poursuite d'instruments qui avaient une durée de vie limitée ! La reconstitution d'une agenc...

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