Rhône-Alpes : la fusion de ERAI et ARDI sur les rails

La fusion entre de l'ARDI et ERAI sera examinée mercredi au Conseil régional de Rhône-Alpes. La nouvelle structure ERAII aura pour mission de rapprocher l'innovation et l'international. Un redéploiement stratégique des moyens sera effectué.
La nouvelle ERAII devra se recentrer sur certaines implantations, comme Shanghai en Chine, pour plus d'efficacité.

Rhône-Alpes souhaite fusionner Entreprise Rhône-Alpes International (ERAI) et l'Agence Régionale du Développement et de l'Innovation (ARDI) dans une nouvelle structure, l'association entreprise Rhône-Alpes International Innovation (ERAII). "Il faut absolument rapprocher l'innovation et l'international", justifie Jean-Louis Gagnaire, vice-président délégué au développement économique. Dans les tuyaux depuis quelques mois (les deux structures partagent déjà des locaux communs à la Confluence), cette fusion sera débattue au Conseil régional ce mercredi.

Réorganisation des moyens

Cet outil vise à répondre à la montée en compétence économique de la Région, dont le texte est actuellement en discussion au Parlement. "Le but est d'être en adéquation entre l'esprit de la loi à venir et nos moyens d'action", poursuit Jean-Louis-Gagnaire. Ainsi, cette nouvelle agence, où la Région souhaite accentuer son poids dans la gouvernance, reprendra l'intégralité des compétences de l'ARDI, spécialisée dans l'innovation et celles d'ERAI, ciblée sur le développement des entreprises à l'international.

Le réseau de cette dernière sera revu. Après fusion, il y aura 14 antennes à l'international, contre 27 actuellement pour le réseau ERAI. Ce redéploiement des moyens stratégiques est envisagé en fonction des zones géographiques jugées plus attractives, mais aussi par nécessité d'économies. "Le but est de supprimer certaines agences et d'en renforcer d'autres", avance le vice-président.

Gouvernance resserrée

Parmi ces agences, Shanghai (où 80 entreprises rhônalpines sont implantées), ainsi que celle des Etats-Unis devraient être privilégiées. Jean-Louis Gagnaire souhaite s'inspirer du projet French Tech Hub de San Francisco, initié par la région Ile-de-France. Ce dispositif d'implantation et de proximité permet d'accélérer la croissance des entreprises régionales à potentiel sur les grands marchés cibles.

Grâce à ERAII, il s'agit également d'être visionnaire sur les marchés en devenir. "Nous ne devons pas réfléchir sous l'angle de la rentabilité immédiate, mais sur le long terme", avance Jean-Jack Queyranne. Pour cela, cette nouvelle structure pourrait concentrer aussi ses moyens sur l'Afrique Noire, "un territoire à forts enjeux", souligne le président de la région Rhône-Alpes.

Lancée en 1987, ERAI fait l'objet de critiques récurrentes depuis plusieurs années sur son budget. La structure est dans collimateur des Verts, qui dénonçaient encore en juin 2014 "une gestion opaque". La nouvelle entité prévoit "un modèle de gouvernance resserré et lisible", la mise en place d'une comptabilité analytique. Par ailleurs, ERAII devra être à l'équilibre dès le premier exercice.

Suppressions de postes envisagées

Cette fusion, envisagée depuis 2014, devrait provoquer une modification des effectifs : "Fatalement, il y aura des suppressions de postes", explique Jean-Louis Gagnaire. Des licenciements présentés comme inévitable, notamment à cause de la mutualisation des postes administratifs, avec pour objectif de rationaliser les coûts de fonctionnement. Si l'ampleur du plan n'est pas encore connue, les actuels directeurs de l'ERAI et de l'ARDI ne devraient pas continuer. ERAII  devrait compter après la fusion environ 170 collaborateurs et un budget de 16 millions d'euros. Aujourd'hui ERAI emploie 150 personnes et entre 40 et 45 pour l'ARDI.

Pour mener à bien cette réforme, l'exécutif devra d'abord obtenir l'accord de l'hémicycle lors de la prochaine séance plénière du Conseil régional (28 au 30 janvier 2015). Les jeux politiques, en cette année électorale, pourraient perturber les choses, mais la majorité reste confiante. Elle met en avant l'importance de ce projet qui doit dépasser les clivages partisans. "Nous souhaitons assumer jusqu'au bout nos responsabilités, explique Jean-Louis Gagnaire. Tout retard, c'est-à-dire l'échec du vote, serait très préjudiciable", estime le vice-président.

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