A Lyon, Confluence accueillera le premier immeuble de France "bioclimatique", sans clim ni chauffage

Dans l'un des programmes d'aménagement de la phase 2 de Confluence, se trouve le bâtiment renommé Essentiel. Un mélange de technologie et d'architecture, qui permet à ce bâtiment résilient de consommer très peu, tout en garantissant une température comprise entre 22°C et 26°C, été comme hiver, sans chauffage, ni climatisation. Cet immeuble "bioclimatique" est une première en France, réalisée par l'agence Baumschlager Eberle Architectes pour le compte de Nexity. Il devrait sortir de terre en 2025.
A Confluence, le programme Host comprendra un bâtiment unique en France : avec la promesse de rester entre 22°C et 26°C, été comme hiver, sans chauffage ou climatisation, seulement grâce à sa conception et à ses équipements.
A Confluence, le programme Host comprendra un bâtiment unique en France : avec la promesse de rester entre 22°C et 26°C, été comme hiver, sans chauffage ou climatisation, seulement grâce à sa conception et à ses équipements. (Crédits : DR Baumschlager Eberle Architectes)

Le quartier de la Confluence prend forme petit à petit. Parmi les derniers projets commercialisés, il y a le programme Host. Dans cet ensemble de bâtiments, se trouve un projet unique en France : un bâtiment conçu en "22-26", promettant de rester entre 22°C et 26°C, été comme hiver, sans chauffage ou climatisation, seulement grâce à sa conception et à ses équipements.

Ce bâtiment, aussi appelé Essentiel au sein du programme Host, comprend en réalité 23 logements commercialisés en bail réel solidaire et un logement partagé. C'est le promoteur Nexity qui porte ce programme, choisi suite à une consultation lancée en 2020 par la Métropole et la Ville de Lyon, ainsi que la SPL Confluence.

En tout, ce programme compte quatre bâtiments dédiés au logements - dont Essentiel - et deux pour l'enseignement. Essentiel a été conçu par l'agence Baumschlager Eberle Architectes. Les travaux devraient démarrer au premier trimestre 2023 pour une livraison en 2025.

Technologie et choix des matériaux

Comment parvenir à de telles performance ? Ce sera au final un mélange de technologies et de matériaux bien agencés qui permettront à ce bâtiment d'être très frugal dans ses consommations. Les matériaux, d'origine naturelle et locale, absorberont et stockeront le chaud et le froid : dalle de béton, briques monomur de 50 cm, chaux et triple vitrage...

"Ce sont des matériaux connus et les coûts ont de l'ordre de ce qu'on connaît", explique Anne Speicher, architecte chez Baumschlager Eberle.

En été, les parois épaisses garantissent un protection contre la chaleur et en hiver, elles font office d'accumulateur et retiennent la chaleur. Des ventelles se bois se fermeront et s'ouvriront automatiquement, gérées par la GTB (Gestion technique de bâtiment, un système informatique permettant de superviser les équipements), en fonction du climat afin de créer, ou non, de la ventilation naturelle.

En hiver, l'isolation permet de garder la chaleur produite par les équipements et les habitants. "Il y a tellement de choses nous entourent et donnent des calories. Nous utilisons cela ainsi que l'énergie humaine."

Essentiel, qui utilise le principe de l'inertie, est donc aussi un bâtiment qui aura recours à la gestion technique du bâtiment. Chaque logement sera notamment équipé avec une tablette, permettant de monitorer sa consommation et ses équipements. Son système de GTB recueillera aussi des données, comme le comportement des usagers, le comportement du bâtiment, la qualité de l'air, etc. Un assistant à maîtrise d'usage aidera les futurs habitants à prendre possession des lieux et une période de monitoring de trois est prévue.

Avec cet outil, "l'idée c'est de sensibiliser et d'être responsable de notre mode de vie", explique Anne Speicher.

Ce type de construction permet une réduction de la consommation énergétique de 50% sur le réseau de chaleur. Les logements seront d'ailleurs raccordés au réseau de chauffage urbain, pour chauffer l'eau et seront aussi munis d'un chauffage d'appoint, au cas où.

Un projet au-delà des attentes

Ce procédé 22-26, utilisé pour la première fois en France a déjà fait ses preuves en Europe. "Nous l'avons déjà fait en Autriche, en Suisse, en Allemagne. Nous avons un retour de huit d'ans d'expérience", avance Anne Speicher.

Si c'est une première en France, c'est en partie car d'autres donneurs d'ordre sont réticents à l'idée d'essayer de nouveaux bâtiments. Dans ce cas-là, c'est la SPL Confluence qui a fixé les règles.

"Sur Confluence on a toujours été très en avance sur la réglementation thermique. Ça fait parti de notre ADN d'être un démonstrateur. Et il y a déjà eu d'autres expériences. Quand Nexity a proposé le 22-26 ça nous a permis de dépasser toutes les cibles de performances énergétiques", développe Sylvie Josse, directrice de l'aménagement à la SPL Confluence.

La SPL Confluence avait en effet fixé un objectif de résultat de consommation tous usages de 100 KWh/m2/an en énergie primaire (et "la consommation du 22-26 (incluse dans le bilan énergétique de l'îlot) est à ce stade estimée à 80 Kwh/m2/an en énergie primaire, consommation tous usages", précise la SPL. Ce bâtiment dépasse donc les attentes de la SPL en la matière.

Quant à son budget et son coût de fonctionnement, il faudra cependant attendre encore un peu car l'information n'a pas été dévoilée à ce stade. Sera-t-on dans les mêmes ordres de grandeur que le démonstrateur ABC (pour « Autonomous Building for Citizens ») de la filiale de Bouygues Immobilier, Linkcity à Grenoble ?

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