Électrification : Nexans inaugure un centre mondial de R&D à Lyon

Nexans a inauguré ce mercredi son nouveau centre d'innovation basé à Lyon. Ce leader des câbles anticipe le renouvellement des réseaux électriques vieillissants ainsi que l'augmentation de la demande en électricité. AmpaCity, ce nouveau centre de recherche et développement mondial travaille sur les problématiques directement liées à ces enjeux, comme le recyclage, la performance, la digitalisation et la sécurité.
(Crédits : DR Zoé Favre d'Anne)

Depuis 2020, "Nexans se recentre à 100% sur l'écosystème d'électrification", affirme le directeur général du groupe Christopher Guérin. Ce producteur de câbles est ainsi passé leader en la matière et compte bien le rester. Le groupe emploie près de 25.000 personnes dans 42 pays et a généré 6,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires standard en 2021.

Pour rester à la pointe de ce qui se fait en termes d'éco-conception,  de recyclage, de qualité, de sécurité, de capacité et de digitalisation, le groupe a investi 30 millions d'euros (20 millions pour le bâtiment et 10 millions pour l'équipement) dans AmpaCity, son tout nouveau centre de recherche et développement, inauguré à Lyon, ce mercredi. Le groupe investit au niveau mondial entre 80 et 100 millions d'euros par an dans l'innovation.

Ce centre lyonnais développe 1.800 brevets, dont 80 sont déposés chaque année et réaffirme la présence du groupe à Lyon, où il est installé depuis 120 ans. "C'est une chance d'être en Rhône-Alpes avec la Frenchtech qui est très dynamique", a affirmé Jérôme Fournier, vice-président Innovation, services et croissance.

 Renouveler et recycler

Les équipements électriques actuels installés il y a une cinquantaine d'années sont aujourd'hui vieillissants. "Il y a un énorme renouvellement", a affirmé Christopher Guérin lors de l'inauguration d'Ampacity. "Nexans a décidé de repositionner toute ses compétences, ses ressources, ses capacités de recherche et développement pour répondre à cette problématique d'électrification. C'est un gros enjeu, parce que ça n'arrive que deux fois par siècle", poursuit le directeur général.

Conséquence directe de ce renouvellement : l'augmentation de la demande en cuivre, conducteur qui compose "70% des câbles." "La consommation va exploser, mais nous n'avons pas la capacité d'extraction. On voit une pénurie arriver pour 2024", prédit Christopher Guérin. Se pose donc la question du recyclage des câbles actuellement en service. "La gestion des déchets et du recyclage est un gros enjeu. Aujourd'hui, tout part vers la Chine, mais le recyclage est un vrai sujet de souveraineté", souligne Jérôme Fournier.

"Le groupe a pris l'engagement ferme de recycler 100% de ses déchets de productions d'ici 2030, tout en accroissant la qualité, les propriétés, mais aussi la longévité des matériaux utilisés", annonce Nexans dans son communiqué. A AmpaCity, un atelier travaille notamment sur la récupération du plastique des gaines et la réintégration des plastiques de packaging pour la conception des nouveaux câbles.

Répondre à l'augmentation de puissance et de demande

Il va aussi falloir faire face à l'augmentation de la demande en électricité, qui" pourrait progresser jusqu'à 40% d'ici à 2040" et augmenter la puissance livrée. Les équipes du centre AmpaCity travaillent par exemple sur le câble supraconducteur "qui permet de transporter jusqu'à 3 GW d'électricité, soit l'équivalent de puissance de 3 réacteurs nucléaires."

En France, ce type de câble va par exemple être utilisé à Montparnasse pour augmenter la puissance électrique et répondre à l'augmentation de trafic.

En même temps, s'opère le développement des ENR, dont les fermes éoliennes, éloignées des côtes et donc demandeuse de plus de câbles. A titre d'exemple, le navire câblier de Nexans, Aurora, chargé d'installer les câbles sous-marins, a "un carnet de commande plein jusqu'en 2024", selon Christopher Guérin.

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