Déploiement de la fibre : la Loire s'affiche comme l'un des meilleurs élèves français

Alors que le gouvernement français table toujours sur l'objectif de couvrir plus de 80% de la population d'ici à la fin de l'année prochaine, la Loire, qui accueillait cette semaine l'Université du très haut débit, a été une des premières collectivités en 2005 à appuyer sur le bouton de la fibre optique et à investir dans un réseau d'initiative publique. Résultat : elle dispose désormais d'un des meilleurs taux de couverture en France, même si quelques écarts demeurent au sein même de sa métropole.
Avec 88% de ses prises commercialisables avec une offre de fibre optique, la Loire (762.000 habitants) s'affiche comme la pionnière française, en régions, du déploiement de la fibre sur réseau d'initiative publique. Mais des écarts demeurent notamment sur le territoire de Saint-Etienne, où Ville et Métropole s'avèrent légèrement en deçà de ce score.
Avec 88% de ses "prises" commercialisables avec une offre de fibre optique, la Loire (762.000 habitants) s'affiche comme la pionnière française, en régions, du déploiement de la fibre sur réseau d'initiative publique. Mais des écarts demeurent notamment sur le territoire de Saint-Etienne, où Ville et Métropole s'avèrent légèrement en deçà de ce score. (Crédits : Alessandro Bianchi)

Avec 88% de ses "prises" - selon le terme consacré dans ce secteur- commercialisables avec une offre de fibre optique, la Loire (762.000 habitants) s'affiche comme la pionnière française, en régions, du déploiement de la fibre sur réseau d'initiative publique (RIP).

A titre de comparaison, sur des territoires de taille équivalente, ce taux de couverture était au deuxième trimestre 2021 de 77% pour le Haut-Rhin et le Calvados, 58% pour le Maine-et-Loire, ou encore 57% pour le Gard (Source Ydata et sa plateforme ZoneADSL.com)...

"Le département de la Loire est le premier département fibré. Il a été le premier à s'emparer de ce sujet pour équiper l'ensemble de son territoire. L'histoire remonte à plus de 15 ans ici", se souvient Etienne Dugas, le président d'Infranum (fédération fondatrice du comité stratégique de filière des infrastructures numériques).

A l'occasion de l'Université d'été du THD qui se tenait cette semaine à Saint-Etienne, l'expert ne tarit pas d'éloges. "La Loire a essuyé les plâtres des RIP mais elle a formidablement réussi. Elle a presque terminé d'ailleurs, ce qui lui permet aujourd'hui de regarder ailleurs, pour être de nouveau pionnière sur d'autres sujets, en lien avec la fibre".

Un déploiement en deux temps

Le déploiement s'est opéré en deux phases. La première, dès 2005, sous l'ère de l'ex-président du Département, Pascal Clément, et sous l'impulsion de son vice-président en charge de l'économie Georges Ziegler, devenu désormais président à son tour.

Il s'agissait alors du premier réseau d'initiative publique confié en concession pour 20 ans à l'entreprise LOTIM. Ce premier RIP a permis de raccorder l'ensemble des zones d'activités du territoire. "C'était vraiment visionnaire à l'époque. Et cela a représenté un véritable atout d'attractivité pour notre territoire", souligne Séverine Reynaud, vice-présidente du Département déléguée au numérique.

La deuxième étape a été engagée en 2010, avec la définition par l'Etat de trois zones : les zones denses, les zones moyennement denses (dont fait partie Saint-Etienne par exemple) assorties d'appels à manifestation d'intérêt d'investissements (zones AMII) remportées pour les ¾ par Orange et le reste par SFR, et enfin les zones RIP pour lesquelles les collectivités locales ont été autorisées à prendre la main pour un déploiement en direction des professionnels mais aussi des particuliers.

"Le Département et le SIEL (Syndicat intercommunal d'énergies de la Loire) se sont emparés de ce sujet et ont confié pour 15 ans à Axione le déploiement, l'exploitation et la gestion de ce réseau FTTH". Mais uniquement sur les zones non concernées par les AMII.

Toute la Loire donc, exceptées Saint-Etienne Métropole et Roannais Agglomération. Ces deux dernières ayant confié le déploiement à Orange, l'opérateur assumant les coûts d'investissement, le déploiement et l'exploitation. "Pour nous, Département, cela représente aujourd'hui 187.000 prises sur les 480.000 de tout le territoire. En 2022, nous aurons bien 100% des locaux raccordés". Au total, entre les réseaux RIP 1 et RIP 2, ce sont près de 14.000 kilomètres de fibre qui ont été installés.

Maintenir le leadership

Fort de ce déploiement qui se veut pionnier, le Département entend bien désormais maintenir ses positions. Alors que d'autres territoires peinent encore à raccorder leurs habitants et leurs entreprises, la Loire s'autorise déjà à lorgner vers d'autres sujets. Vers la sécurisation de ses installations par exemple, avec un renforcement des boucles pour éviter les black-out en cas de défaillances.

Ou encore vers la cybersécurité. Le Département a répondu par exemple à un appel à manifestation d'intérêt de l'Etat sur cette thématique. Les résultats sont attendus pour la fin du mois. Nom de code : "Service Départemental d'Ingénierie en Cybersécurité". L'ambition : devenir un démonstrateur national avec un accompagnement poussé des communes sur la lutte contre la cybercriminalité. Des développements innovants sont en cours.

Autre sujet sur la table de travail du Département : la construction d'un réseau bas débit, à destination des collectivités locales, pour recueillir les données issues des capteurs et objets connectés publics (routes, panneaux photovoltaïques, éclairage public services de l'énergie, de l'eau..).

Autant de sujets d'innovations que la vice-présidente en charge du numérique tient à porter, tout en appuyant sur la pédale de l'inclusion numérique. Sur les 1.000 postes de conseillers numériques promis par l'Etat dans le cadre de France Relance pour réduire la fracture numérique, 7 ont déjà été recrutés dans la Loire.

Un taux de couverture moindre sur Saint-Etienne Métropole

Sur Saint-Etienne Métropole, le taux de raccordement est bon également, mais cependant moins que sur la zone couverte par le département : 80,6% pour la ville de Saint-Etienne, 75% pour Saint-Etienne Métropole.

Une situation aboutissant à des constats parfois peu entendables par les habitants. Alors que des petits villages ligériens de quelques centaines d'habitants sont couverts par la fibre, des quartiers de Saint-Etienne ou de communes en proximité immédiate doivent encore prendre leur mal à patience.

"Je comprends ces interrogations", assure Marc Chassaubéné, vice-président de Saint-Etienne Métropole en charge du design et du numérique.

"Nous sommes dépendants de la rapidité de déploiement d'Orange. Nous avons constaté, il est vrai, des ralentissements et des accélérations mais, aujourd'hui, les engagements sont globalement respectés. Initialement, Orange avait évalué son déploiement pour 95.000 logements identifiés par l'INSEE, il se trouve que finalement c'est 119.000 locaux qu'il faut raccorder".

Et de promettre : "nous maintenons la pression car l'engagement de 100% pour 2022, c'est pour très bientôt.".

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