Aéroports de Lyon : Département et Région veulent faire annuler l'appel d'offres

Alors que le consortium porté par Vinci a été choisi jeudi soir par l'Etat pour acquérir les 60 % du capital étatique des Aéroports de Lyon, deux actionnaires minoritaires - la région Auvergne Rhône-Alpes et le département du nouveau Rhône - vont engager un recours devant le tribunal administratif de Paris.

Fin du suspens, mais pas des polémiques. Après plusieurs mois de discussions liées à l'appel d'offres, l'Etat a fait connaitre sa décision concernant la cession de ses participations dans les aéroports de Nice et de Lyon (60 % dans chacun des sites), ce jeudi soir. Cette opération rapportera 1,757 milliard d'euros à ses caisses. Pour la seule infrastructure lyonnaise, le consortium qui a remporté la mise - Vinci Airport-Caisse des dépôts-Predica (Crédit Agricole) - s'est engagé à verser 535 millions d'euros à l'Etat. Mais le choix du nouvel actionnaire majoritaire sur les sites de Bron et de Lyon Saint-Exupery ne fait pas l'unanimité chez les actionnaires minoritaires.

La Région et le Département engagent un recours

SI le président de la métropole de Lyon (25 % du capital), Gérard Collomb, a exprimé sa satisfaction quant au choix final - une candidature qu'il soutenait ouvertement depuis plusieurs semaines - la région Auvergne Rhône-Alpes (5%), ainsi que le département du Nouveau Rhône (2%), tout deux actionnaires minoritaires, mettront leur menace à exécution. Ils déposeront, en début de semaine prochaine, un référé devant le tribunal administratif de Paris pour faire annuler l'appel d'offres.

Lire aussi : Aéroports de Lyon : la Région et le département du Rhône engagent un recours administratif

Une décision qui fait suite au reproche exprimé depuis une quinzaine de jours par ces deux actionnaires - ainsi que la CCI Lyon Métropole - sur le fait qu'il a une "inégalité flagrante de traitement entre les candidats et entre les actionnaires publics locaux." Cette réaction avait été émise lors du choix de Bercy de sélectionner les deux derniers postulants - le groupement Vinci et l'Australien Macquarie, excluant l'offre d'Ardian pourtant plébiscitée par plusieurs acteurs économiques locaux.

Interrogé par Le Progrès ce vendredi, Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, a répondu à l'omnipotence présumée de l'Etat sur ce dossier. Il a assuré  que "jamais une procédure de ce type n'a autant été faite en concertation avec les collectivités""associées à toutes les étapes de la procédure", indiquant au passage que le cahier des charges a été respecté.

Signature définitive à l'automne

De son côté, Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon Métropole, semble vouloir désormais se concentrer sur le développement de l'infrastructure : "Nous maintenons qu'il y a eu de grandes maladresses de l'Agence des participations de l'Etat (ndlr: qui a piloté le dossier), mais maintenant il faut tourner la page, se retrousser les manches et œuvrer à l'ouverture de nouvelles liaisons", a-t-il expliqué au Parisien.

La signature définitive du contrat de concession devrait intervenir à l'automne, une fois que les recours auront été épuisés et que l'autorité de la concurrence aura donné son autorisation à l'opération.

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