Musée des Tissus de Lyon : la CCI tirait déjà la sonnette d'alarme en 2005

Le préfet a programmé trois réunions de concertation d'ici au 29 mars, afin de bâtir un scénario assurant la pérennité du musée des Tissus et Arts décoratifs de Lyon autour d' un nouveau projet. Le temps presse pour la CCI Métropolitaine qui n'est plus en mesure de le subventionner. D'autant plus que la chambre consulaire de Lyon tirait déjà la sonnette d'alarme en 2005. Acteurs de l'économie-La Tribune révèle ainsi qu'un projet de création de fondation avait même été mené, sous l'égide de l'Institut de France, mais abandonné quelques temps après.

| Article mis à jour à 14 h 30 |

Le calendrier s'accélère autour du musée des Tissus et des Arts décoratifs que la CCI Métropole Lyon n'a plus les moyens de gérer*. Michel Delpuech, le préfet d'Auvergne Rhône-Alpes a pris la main pour mettre autour de la table l'ensemble des partenaires invités à apporter leur écot.

Après une première réunion le 22 janvier, le prochain rendez-vous est fixé au 15 février à la Drac (Direction des affaires culturelles) et deux autres sont programmés les 8 et 29 mars. Dans le même temps, les positions des uns et des autres s'assouplissent.

Le Louvre

Laurent Wauquiez, président LR de la Région, a été le premier à se déclarer prêt à donner de l'argent à condition que la Métropole en fasse de même. De son côté Gérard Collomb, jusque-là catégoriquement opposé à une telle éventualité, s'est dit publiquement ouvert à étudier la question. C'était le 1er février dernier, en réponse à une interpellation de François-Noël Buffet, sénateur maire LR d'Oullins. Quant au Louvre, il sera présent le 15 février :

« Il ne demande pas mieux que d'accompagner le projet comme partenaire scientifique. Mais le musée des Tissus et des Arts décoratifs de Lyon ne sera jamais un département du Louvre », insiste Michel Delpuech.

Un relais public

Chef de file des négociations en cours parce qu'il s'agit d'un Musée de France, l'État n'entend pas prendre, toutefois, la tutelle financière du musée lyonnais :

« Il n'assurera pas le pilotage juridique de la future gouvernance », répète le préfet.

Le relais de la CCI doit être pris par un établissement public ou un GIP associant les partenaires locaux que le représentant de l'État exhorte à "montrer leur appétence pour le sujet". Les industriels de la profession textile, représentée par Unitex (leur union syndicale) ont annoncé leur volonté de soutenir ce "joyau" en créant une fondation abritée, mais, à ce stade, aucun nom de contributeur n'est dévoilé.

L'ambition est de collecter un million d'euros sous réserve que les pouvoirs publics et les collectivités mettent la main à la poche. D'aucuns espèrent que la fondation du Louvre en fera de même.

Assemblée générale du 14 mars

Pour sa part, Emmanuel Imberton, président de CCI Métropole a toujours l'impression qu'on se fiche de lui.

« Une commission de travail a été constituée pour gagner du temps. Je veux bien qu'on envisage une nouvelle structure à fin décembre 2016, qu'on réfléchisse à un nouveau modèle ambitieux pour le musée. Mais comment fait-on en attendant ?, s'interroge-t-il.

Je n'ai pris personne en traître. Je tire la sonnette d'alarme depuis deux ans. Notre assemblée générale convoquée le 14 mars votera le budget 2016 de la chambre et je verrai ce que décideront les élus, à ce propos. »

Personne n'ose imaginer que la CCI tire le tapis ce jour-là en mettant les 20 salariés à la rue. Quant à la pétition lancée à l'initiative de Daniel Fruman, elle approche les 100 000 signataires dans 120 pays.

Un projet de fondation validé il y a dix ans

L'organisme consulaire peut d'autant moins se laver les mains de ce dossier qu'une solution avait été trouvé il y a dix ans. Un groupe constitué à l'initiative de Jean-Marie Chanon, avocat, avait réussi à monter un projet de fondation, laquelle devait être hébergée à l'Institut de France qui avait donné son accord.

« Jean-Paul Mauduy qui présidait alors la CCI de Lyon m'avait appelé, en 2005, pour évoquer la charge financière du musée. Le sujet m'a passionné », témoigne l'ancien bâtonnier.

Il évoque la petite équipe rapidement constituée avec Alain Mérieux, Guy Malher, un ancien président de la CCI, Michel Descours, un antiquaire lyonnais. Et Danyel Blain, fondateur d'Avenir Finance, les orientera vers l'Institut de France où il avait logé sa propre fondation d'entreprise.

Un travail de deux ans

« Nous avons travaillé pendant deux ans et nous avions trouvé des sponsors, notamment des industriels du secteur », poursuit Jean-Marie Chanon. Ce dernier a présenté, personnellement et à deux reprises, le projet à l'assemblée générale de la CCI où les élus l'adopteront à l'unanimité fin 2006.

Guy Mathiolon qui succèdera à Jean-Paul Mauduy à la tête de la chambre lyonnaise, en janvier 2007, confiera le dossier à Elisabeth Thion, vice-présidente. Et l'affaire en restera là « mais je n'ai jamais su pourquoi », dit l'avocat. Aura-t-il la réponse quand il  rencontrera le 15 février prochain Emmanuel Imberton ?

*La CCI subventionne chaque année le musée à hauteur de 1,7 million d'euros

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Commentaires 6
à écrit le 13/02/2016 à 19:35
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Faut-il vraiment vingt personnes pour tenir ce musée ? Il faut ce qu'il faut mais pas plus ! La France comme tant d'autres n'est plus en opulence... Merci d'y réfléchir pour sauver cet écrin culturel et historique.

à écrit le 13/02/2016 à 10:42
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je trouve scandaleux la fermeture de ce musée,un vrai joyau de la ville de Lyon!J'espère que des solutions vont aboutir rapidement! Pourquoi ne pas demander à chaque Lyonnais une participation selon ses moyens,à un soutien culturel pour sa ville,même...

à écrit le 13/02/2016 à 9:40
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Mme la Ministre, Madame Fleur Pellerin, doit user de toute son influence pour assurer la pérennité du Musée de Lyon qui fait partie du Patrimoine national.

à écrit le 12/02/2016 à 23:42
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La Métropole, Capitale ratée de la Gastronomie , au mieux réduite à une souillarde dans l'Hôtel-Dieu, après l'éviction d'un Musée de la Médecine lyonnaise , semble sujette à une sacrée crise de gastro-entérine-vite pour se débarrasser d'une patate-ch...

à écrit le 12/02/2016 à 23:37
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Essayons d'échapper au "trop peu trop tard", et d'aider Lyon à garder sa culture.

à écrit le 12/02/2016 à 22:46
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La CCI peut raconter des histoire, mais la CCI gaspille des sommes faramineuses en salaires et charges de personnels qui s'autoproclament "experts" "conseils" de tous poils, en réalité des bons à rien mauvais à tout qui s’agitent tels de piètres c...

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