Immobilier : les ventes ralentissent dans le Puy-de-Dôme mais les prix ne baissent pas

Avec des taux d'intérêt qui augmentent et un pouvoir d'achat qui baisse avec l'inflation, les signaux ne sont pas bons pour l'immobilier. Le Puy-de-Dôme n'échappe pas à la morosité ambiante. Les transactions ralentissent depuis quelques semaines. Les prix, eux, restent stables, à 1.970 euros le m2 en moyenne dans le département.
Clermont-Ferrand, 3.000 transactions immobilières ont été réalisées l'an dernier dans l'ancien. Dans la capitale auvergnate, le prix au m2 s'élève aujourd'hui à un peu plus de 2 400 euros en moyenne.
Clermont-Ferrand, 3.000 transactions immobilières ont été réalisées l'an dernier dans l'ancien. Dans la capitale auvergnate, le prix au m2 s'élève aujourd'hui à un peu plus de 2 400 euros en moyenne. (Crédits : Emilie Valès)

Après deux années d'euphorie, les transactions immobilières fléchissent dans le Puy-de-Dôme. Une tendance qu'a observée Christelle Rimoux-Rogue, vice-présidente de la Chambre interdépartementale des notaires d'Auvergne.« Les ventes sont impactées par la hausse des taux immobiliers. Les jeunes ont notamment plus de mal à accéder à un crédit. Il faut ajouter les coûts des matériaux qui ont flambé de 25 à 30%, cela freine donc aussi les constructions ». Mais cette notaire située à Saint-Amant-Tallende, dans le sud de Clermont-Ferrand, estime que ce ralentissement des acquisitions est assez récent. « On ne le ressent réellement que depuis décembre. Dans d'autres grandes villes françaises, c'est intervenu plus tôt, la baisse a été amorcée dès septembre. »

Rareté de l'offre

Même son de cloche du côté de Christian Dosmas, président de la FNAIM Auvergne, chambre régionale d'agences immobilières. Lui note une baisse des transactions de l'ordre de 15% par rapport à la même période l'an dernier.

« En 2023, nous revenons à une année plus classique après deux très belles années. Il faut aussi préciser que le marché se heurte à une autre difficulté : l'offre ne suit pas la demande. »

En clair, les logements disponibles à la vente sont rares. « Il y a quatre ans, là où nous avions 100 biens à vendre dans notre portefeuille, nous en avons 35 aujourd'hui. Il y a une forme d'inertie, » poursuit ce responsable de deux agences près de Clermont-Ferrand.

Les prix ne fléchissent pas

Et côté prix, les deux professionnels ne voient pas de fléchissement. Cela reste soutenu, constate Christelle Rimoux-Rogue qui a vu un emballement des prix après le Covid. Selon elle, un appartement de 30m2 dans le centre-ville de Chamalières coûtait 50.000 euros il y a encore quatre ans, c'est 80 000 aujourd'hui. Cette ville cossue est d'ailleurs parmi les plus chères du département, avec Clermont-Ferrand bien sûr, où le prix du m2 dépasse les 2 400 euros en moyenne. Mais même avec ses tarifs, la métropole auvergnate reste toujours le pôle le plus attractif du département avec près de 3.000 transactions dans l'ancien l'an dernier, selon la FNAIM. Viennent ensuite Chamalières,  Cournon-d'Auvergne, Riom avec 310 transactions (2.220 euros le m2 en moyenne) et Issoire avec 260 ventes (2.015 euros le m2 en moyenne).

« D'autres communes sont aussi très prisées, c'est le cas de Ceyrat, d'Aubière ou de Beaumont, » explique Christian Dosmas, qui vient justement de vendre à Beaumont une villa de 120 m2, agrémentée de 500 m2 de jardin, pour un total de 300.000 euros.

Au niveau du Puy-de-Dôme, le mètre carré s'élève plutôt aux alentours des 1.970 euros en moyenne, a calculé le site spécialisé Meilleurs Agents. Et plus vous vous éloignez des villes, plus les prix baissent. Malgré cela, les professionnels ne notent pas d'exode massif vers la campagne.

Le DPE passé au peigne fin

Autre élément à prendre en compte... Avec la flambée des prix de l'énergie, les acquéreurs sont de plus en plus attentifs au DPE, le diagnostic de performance énergétique. Cela devient même un critère central pour les investisseurs. « Ils sont beaucoup plus prudents », a remarqué Christian Dosmas, gérant d'EID Immobilier. « Nous proposons à la vente un immeuble composé de quatre appartements à 400.000 euros mais dont le DPE est mauvais. Il y a peu, on l'aurait vendu sans problème à un investisseur, aujourd'hui on rencontre de vraies difficultés. » Car à partir de 2025, tous les logements classés G seront interdits à la location, ce sera 2028 pour ceux classés F et 2034 pour ceux notés E.





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Commentaire 1
à écrit le 12/04/2023 à 19:35
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il vaut mieux rester ou être locataire .... vu ce qu'il faut donner à l'état ( foncier , future taxe d'habitation , .....) il faut compter l'entretien et les mises aux normes à venir .... de plus on s'aperçoit que "rien nous appartient" .... locatair...

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