"Dans le Rhône, le volume des ventes a augmenté de +16%, tous bien confondus", en 2021. Un volume qui retrouve donc son niveau de 2019, avec près de 20.000 ventes réalisées sur les 12 derniers mois.
"Nous sommes confiants, mais prudents", résume Séverine Girardon, la nouvelle présidente de la Chambre des notaires du Rhône, arrivée en juin 2021. "Il y a deux phénomènes qui peuvent encore impacter les chiffres : l'élection présidentielle et la guerre en Ukraine, qui peut avoir des conséquences sur les prix des matériaux et l'inflation."
La hausse des prix continue sur l'ancien comme sur le neuf
"Le prix des maisons a particulièrement grimpé par rapport aux appartements", poursuit Séverine Girardon. Toutefois, les prix des grands appartements augmentent moins que les trois pièces, qui sont les biens les plus recherchés.
En Région Auvergne Rhône-Alpes, les indices de prix ont ainsi augmenté de +5,9% pour les appartements anciens, et même de +10% pour les maisons, avec une projection d'augmentation respectivement de +6% et +12% pour fin mars 2022. Une évolution qui se retrouve aussi dans le Rhône avec +4% pour les appartements et +10% pour les maisons.
Le prix médian se retrouve ainsi à 3.900 euros/m2 pour les appartement anciens, dans le Rhône. Un prix médian qui a augmenté de +9,5% en un an.
Même si les prix ne cessent d'augmenter depuis 2016 dans le département, Lyon bat des record et la courbe d'augmentation se détache nettement de celle du Rhône. "Il y a eu une accélération de l'évolution des prix à Lyon", dont le prix médian se situe désormais à 5.060 euros/m2 (+5,1%).
Cette nouvelle envolée n'épargne pas le segment des appartements neufs, où le prix médian dans le Rhône s'affiche à 4.850 euros/m2, soit une augmentation de +5,4% par rapport à l'an passé. A Lyon, le prix médian du neuf est même de de 6.230 euros/m2 (+7,3%).
Côté maison, un actif devenu très recherché depuis la crise sanitaire, on constate également des prix qui grimpent de +7,9% dans le Rhône, avec un prix médian désormais établi à 365.000 euros. A Lyon, il atteint même les 676.000 euros, avec un prix médian en hausse de 6,4%.
Une tendance haussière des prix depuis 2017
"Ce n'est pas une explosion, mais une tendance générale haussière des prix depuis 2017. Il n'y a pas que le Covid-19, c'est surtout la raréfaction des prix du foncier et la difficulté à avoir des permis de construire", ajoute Sandrine Jacquemin-Van Gorp, membre de la commission statistiques immobilières et de la commission banque de la Chambre des Notaires du Rhône.
Une hausse constante qui ne semble pas s'essouffler en 2022 et qui préoccupe tout particulièrement les notaires : à un certain seuil, qui pourra encore acheter à Lyon ? D'autant plus que la remontée des taux immobiliers qui se profile pourrait encore tendre davantage la situation et resserrer d'un cran le budget des ménages.
Actuellement, dans le Rhône, la catégorie d'acheteurs la plus représentée reste par conséquent les cadres supérieurs (36%), suivis par les professions intermédiaires (31%) puis de loin, les employés (10%), les retraités (7%) et les artisans commerçants (6%). En terme d'âge, les acheteurs sont plutôt des actifs, issus des tranches d'âges comprises entre 30 à 39 ans (35%), ou des 40 à 49 ans 23%).
Un marché tellement tendu, surtout dans la métropole, que le DPE des biens ne joue même pas dans le prix. "Les mauvais élèves [en terme de DPE] ne sont pas impactés", constate Séverine Girardon.
Concernant la hausse des taux des crédits immobiliers, la Chambre des Notaires n'a "pas constaté dans ses études un ralentissement de l'activité due à une hausse (limitée) des taux d'intérêt, d'autant que ces derniers sont toujours très bas."
Un report vers la périphérie qui se poursuit
La Fnaim ou encore la FPI du Rhône l'avaient également remarqué : les acheteurs - et les promoteurs - depuis la crise sanitaire, se déportent de plus en plus vers les extérieurs de Lyon. A Tarare, par exemple, le volume des transactions a augmenté de +20%.
Un report qui a aussi fait grimper les prix médians. "Les communes en périphérie ont le plus augmenté, comme la porte des Pierres Dorées, Lozanne, Limas...", commente Séverine Girardon. "Les flux de population vont bien plus loin qu'avant".
L'Isère rhodanienne a par exemple, en 2021, 12,2% acquéreurs issus de Lyon, soit 4,5 points de plus qu'en 2020.
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