Immobilier. Le doux rêve auvergnat continue, notamment auprès des jeunes acquéreurs

Avec des volumes de ventes en croissance dans l'ancien (tous biens confondus) de +10,1%, le Puy-de-Dôme se taille la part du lion dans le paysage immobilier auvergnat, notamment auprès des jeunes acquéreurs de moins de 40 ans. Et les prix de vente médians des maisons anciennes de l'Allier (95.000 euros) ou du Cantal (93.000 euros) n'y sont pas pour rien : c'est bien toute l’Auvergne qui demeure un territoire dont les atouts (et les prix) continuent de séduire.
En Auvergne, les acheteurs étrangers ne sont pas (encore) revenus aussi fort qu'avant la crise sanitaire, mais les achats sont de plus en plus souvent effectués par des clients hors département.

"En l'espace d'un an, un nouveau record des ventes de logements anciens en France a été enregistré à la fin juin 2021 : 1,155 millions de logements anciens ont été vendus, et l'Auvergne participe pleinement à ce record !", apprécie Me Nicolas Dutour, président de la Chambre interdépartementale des notaires d'Auvergne.

Les acheteurs étrangers ne sont pas encore revenus aussi fort qu'avant la crise sanitaire, mais les achats sont de plus en plus souvent effectués par des clients hors département.

Dans le Puy-de-Dôme, les acheteurs sont par exemple des jeunes actifs tandis que dans le Cantal, ce sont plutôt des retraités qui reviennent au pays.

A l'occasion de leur bilan annuel, les 250 notaires Auvergnats ont ainsi constaté que certains territoires attirent davantage les acquéreurs extérieurs : c'est par exemple le cas du Cantal, où quatre acquéreurs sur dix proviennent d'un autre territoire. A contrario, dans le Puy-de-Dôme, les acquéreurs ont un profil plus « local » puisque plus de 80% d'entre eux résidaient déjà dans le département.

Toujours du côté du profil de ces nouveaux acquéreurs, celui-ci tend aussi à se rajeunir : alors que les 60 ans et plus demeurent à l'origine de 24% des transactions dans l'Allier ou le Cantal, ils se placent à égalité avec les 30 à 39 ans, pour 22% des transactions, tous types de biens confondus.

En Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme, ce sont les acquéreurs de 30 à 39 ans qui sont devenus désormais majoritaires, loin devant les autres classes d'âge.

L'ancien trouve son marché, avec des prix (plutôt) en baisse

Autre enseignement de cette année de crise : le volume des ventes de maisons anciennes, qui aura tiré fortement le marché vers le haut. Ainsi, le Cantal a vu son volume de transactions grimper de +40 %, l'Allier +30 %, la Haute-Loire +20 % et le Puy-de-Dôme +16,9 %...

"Les volumes de ventes estimés pour l'individuel ancien ont eux aussi atteint leur plus haut niveau des dix dernières années sur les quatre départements", remarque Nicolas Dutour.

Avec une réserve cependant, qui est que les niveaux de prix pratiqués diffèrent selon les départements... mais aussi parfois même, au regard de l'attractivité économique de chaque ville.

Ainsi, la Haute-Loire suit par exemple la tendance nationale avec, "sur les marchés du bâti ancien, des hausses des prix médians de +3,7% pour les appartements anciens et +5,2% pour les maisons anciennes", note Me Jean-Baptiste Grousson, vice-président de la chambre des notaires (Haute-Loire).

De quoi afficher des prix de vente allant de 81.000 euros dans l'arrondissement de Brioude et 138.000 euros dans l'arrondissement d'Yssingeaux. Ce dernier, bien qu'enregistrant des niveaux en léger recul, reste le secteur le plus onéreux du département altiligérien.

Mais ce n'est pas le cas du Puy-de-Dôme, où les évolutions de prix sont les plus extrêmes, au sein de l'ex-Auvergne : "soit +8,9% pour le collectif ancien et -6,1% pour l'individuel ancien", rapporte Me Christelle Rimoux-Rogue, vice-présidente (Puy-de-Dôme).

La périphérie clermontoise enregistre en effet un tiers des transactions du département, tandis que le prix de vente médian affiche la plus forte baisse du département.

De son côté, le département de l'Allier est plus mesuré et affiche quant à lui des prix stables. "40% des ventes sont réalisées dans le secteur du Val d'Allier où les prix stagnent sur un an à 120.000 euros. Dans les autres secteurs, les prix sont sensiblement en baisse, hormis dans le secteur de Sologne Bourbonnaise. Le prix de vente médian y a grimpé de +17,3%, se rapprochant ainsi de celui observé dans le Val d'Allier", détaille Me Sandrine Achard, vice-présidente (Allier).

Enfin, le bâti ancien dans le Cantal enregistre pour sa part une légère baisse annuelle, comme le constate Me Jacques Turquet, vice-président (Cantal) : "Les prix oscillent entre 78.000 euros dans l'arrondissement de Mauriac et 117.800 euros dans l'arrondissement d'Aurillac", tout en notant que c'est sur ces deux secteurs que l'on affiche des prix en forte hausse sur un an.

Peu de terrains à bâtir et des appartements qui continuent de grimper

Du côté des appartements anciens, les prix au mètre carré médians vont quant à eux du simple au quadruple parmi les communes les plus dynamiques, selon des chiffres communiqués à la fin juin 2021.

Le prix médian des appartements anciens enregistre ainsi une hausse de +2 % dans l'industrielle Montluçon et atteint 610 euros/m², tandis qu'à Besse-et-Saint-Anastaise et sa station de ski, il s'établit plutôt à 2.510 euros/m², en hausse de +15 % sur un an.

Cette hausse fait cependant suite à une baisse de -10% l'an passé, Covid oblige... Tandis qu'à Clermont-Ferrand, les prix des appartements anciens, observés dans la majorité des quartiers les plus dynamiques, auront évolué fortement à la hausse (+9,3% sur un an, à 1.880 euros/m²).

Concernant les prix du foncier à bâtir, la tendance reste marquée par une forte hétérogénéité, en fonction des départements. "La Haute-Loire et l'Allier enregistrent par exemple de fortes baisses alors qu'à l'inverse, les prix dans le Cantal et le Puy-de-Dôme grimpent respectivement de +9,3% et +7,7%", constate Me Nicolas Dutour.

En l'espace de 10 ans, seul le département du Puy de-Dôme a vu les prix grimper sur les trois marchés du logement collectif ancien, des maisons anciennes et des terrains à bâtir, allant "jusqu'à +20,1% sur le collectif ancien", précise Me Christelle Rimoux-Rogue. Dans l'Allier, ce sont surtout les prix des terrains à bâtir et des appartements anciens qui résistent, alors que dans le Cantal et la Haute-Loire, ils ont quant à eux diminué sur l'ensemble des marchés.

"Les prix du marché des terrains à bâtir ont globalement baissé sur 10 ans dans la Haute-Loire et dans une moindre mesure, dans le Cantal", analyse Me Jacques Turquet. Car il y a dix ans, la Haute-Loire affichait encore le prix de vente médian le plus élevé : 53.000 euros. "Il s'établit à fin juin 2021 à 38.500 euros, proche de son plus bas niveau observé en 2016", complète Me Jean-Baptiste Grousson.

Dans le Cantal, les prix ont connu leur plus bas niveau en 2018. Le prix de vente médian y était alors inférieur à 20.000 euros. Les prix dans l'Allier sont restés relativement stables sur 10 ans, atteignant leur pic en 2016. Dans le Puy-de-Dôme, hormis en 2011, les prix demeurent supérieurs à 50.000 euros et se sont rapprochés de la barre des 60.000 euros en 2019.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.