Immobilier dans le Rhône : moins de ventes à Lyon, au profit de ses extérieurs

Un peu plus d'un an après le début du premier confinement, l'immobilier dans le Rhône ne connaît pas de décrochage. Mais les acheteurs ont désormais tendance à vouloir quitter les grandes villes. Cela se constate notamment à Lyon, où les volumes des ventes chutent. Avec, cependant, des prix qui continuent quant à eux leur trajectoire ascendante.
Dans le Rhône, le volume de ventes a globalement augmenté, alors qu'il a diminué à Lyon. Post-Covid-19, un engouement pour quitter la ville et se diriger vers des zones pavillonnaires avec des jardins est palpable.
Dans le Rhône, le volume de ventes a globalement augmenté, alors qu'il a diminué à Lyon. Post-Covid-19, un engouement pour quitter la ville "et se diriger vers des zones pavillonnaires avec des jardins" est palpable. (Crédits : DR)

En ce milieu d'année 2021, la FNAIM du Rhône (Fédération nationale de l'immobilier) est désormais en mesure de tirer un premier bilan des premières conséquences de la crise sanitaire. La pandémie a-t-elle affecté le comportement des acheteurs dans le domaine de l'immobilier ?

En décembre dernier, le président de l'antenne rhodanienne, Nicolas Bouscasse, déclarait déjà, en observant son secteur : "La crise n'a pas eu lieu".

Et Anne de Planchard, vice-présidente de la FNAIM du Rhône, déléguée à la transaction, de compléter désormais : "A l'issue du premier confinement, on a vécu un nombre record de visites, ce qui a pu maintenir les ventes".

Ainsi, dans le Rhône, "le cumul sur 12 mois des ventes de logements à fin mars 2021 s'élève à 25.303, soit une augmentation de +5% par rapport à l'année 2020", annonce la FNAIM. A titre de comparaison, avant la crise, 26.640 transactions de logements avaient été effectuées en 2019, contre 25.444 en 2018. Des chiffres qui suivent globalement la tendance nationale, et qui démontrent une forment de stabilité du marché.

Le taux de rotation en 2021 - soit le nombre de ventes de logements rapporté au parc - demeure quant à lui de 2,8 %, "soit à un niveau toujours à peu près identique", indique Anne de Planchard.

Lyon, Saint-Étienne, Grenoble ou Vichy en tête

Et selon le moteur d'estimation de biens immobiliers Drimki, le marché d'Auvergne Rhône-Alpes a d'ailleurs drainé 8,27% du nombre total de transactions sur l'ensemble de l'année écoulée (contre 10,66% en 2019). Des chiffres qui représentent 49.422 appartements vendus et 37.846 maisons.

D'après Drimki, le palmarès des villes qui enregistrent leplus de transactions est composé de métropole comme Lyon, Saint-Étienne, Grenoble mais aussi Vichy à la quatrième place. Et selon la FNAIM, le Rhône représente 18,8 % du marché des transactions de la région, suivi de l'Isère (15,1%) et de la Haute-Savoie (11,8%).

Même si Lyon séduit toujours, les confinements ont fait leur effet dans les mentalités. Sur la carte des capitales régionales, seules Lyon (-2,7%), Paris (-10%) et Strasbourg (-13,4%) ont connu une baisse des volumes de vente sur un an. Toutes les autres capitales régionales ont plutôt gagné de l'attrait.

Un phénomène qui s'explique par le changement de standards des ménages post-pandémie , en matière de critères pour choisir leur futur logement. "Il y a eu un engouement pour quitter la ville et se diriger vers des zones pavillonnaires avec des jardins", annonce Anne de Planchard.

Des prix qui continuent d'augmenter

Reste que, malgré les confinements, "il n'y a cependant pas eu d'effondrement des prix à Lyon car il s'agit d'une métropole dynamique. Par conséquent, si les volumes ont baissé à Lyon, les prix ont continué d'augmenter", souligne Nicolas Bouscasse.

En juin 2021, dans le Rhône, les prix moyens sont ainsi de 4.111€ m² pour un appartement et 3.216€/m² pour une maison.

Tandis qu'à Lyon, il faut compter en moyenne 4.456€/m², soit une augmentation de +3,9 % par rapport à l'an dernier. Un chiffre moyen qui ne reflète pas la réalité de tous les arrondissements. Dans le 6e, ce prix moyen grimpe en effet à 6.160€/m². Dans le 5e, il est de 3.750€/m². De quoi conforter tout de même Lyon dans sa 3e position des villes les plus chères de France.

Des loyers qui continuent aussi d'augmenter malgré tout

Côté loyer, l'augmentation suit elle aussi son court. Le loyer médian en juin 2021, à Lyon, est de 13,69€/m². En décembre, la FNAIM annonçait que par rapport à 2018, les loyers ont augmenté de +10 % à Lyon et de +20 % dans la métropole de Lyon.

Et ce, alors que les mesures d'encadrement des loyers au sein de la métropole ont été annoncées pour entrer en vigueur au deuxième semestre 2021, pour une durée de 5 ans.

Lire aussi 9 mnAvant l'encadrement des loyers, les prix de l'immobilier continuent de grimper à Lyon

Sur les locations, un autre élément pourrait venir influencer le marché, avec l'entrée en vigueur au 1er juillet 2021 du nouveau diagnostic de performance énergétique et environnemental, qui classe les logements de A à G :

"Les bailleurs d'un appartement situé en zone tendue et classé F ou G ne sont plus autorisés, depuis le 1er janvier 2021, à en augmenter le loyer. Les passoires thermiques seront carrément interdites à la location à partir de 2025 pour les G, et 2028 pour les F, en vertu de la loi Résilience et Climat, en cours de discussions. Les logements classés E et D pourraient subir le même sort en 2034 ou 2038, pour le E, 2045 ou 2048 pour le D, quand l'Assemblée nationale et le Sénat se seront mis d'accord sur les dates", exposait déjà Le Monde.

"Ce DPE supprime une partie du parc locatif, j'appelle donc à une croissance. Il n'y a pas d'écologie sans croissance", martèle pour sa part le président de la FNAIM Rhône. Un souhait déjà exprimé lors de la présentation des chiffres de décembre, où le président de la Fnaim avait dit avoir précisé aux élus métropolitains de Bruno Bernard (EELV) qu'il fallait "produire du logement".

Pour rappel, le parc actuel (hors neuf) dans le Rhône est composé de 915.000 logements, réparti entre les résidences principales (89 %), les logements secondaires (3 %) et les logements vacants (8 %). 70 % des habitations sont d''ailleurs des appartements. Sur les 818.000 ménages rhodaniens, 48 % sont propriétaires et 50 % sont locataires (dont 32 % de locataires du secteur privé et 18 % du secteur social).

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