Le bout du tunnel pointera-t-il bientôt son nez ? Pour l'instant, les années se suivent et la disette s'installe dans le secteur de l'habitat neuf. Et l'année électorale qui se profile ne laisse rien augurer de positif.
"En général, les réservations diminuent d'environ 25% durant les années électorales", anticipe Eric Verrax, président du Centre d'Etude de la Conjoncture Immobilière (CECIM).
Difficile dans ce contexte de percevoir des signaux positifs, sauf à considérer qu'une année encore en demi-teinte permettrait peut-être de reconstituer des stocks au plus bas.
"Nous avons une offre disponible en baisse de 14%, soit 10 mois de commercialisation devant nous ce qui augure des lendemains moins faciles", estime le président du CECIM.
L'effet PLU-H devrait se faire sentir bientôt
Même si la situation est effectivement tendue sur le marché du neuf, ceux qui verront le verre à moitié plein anticiperont néanmoins quelques éléments de nature à inverser les tendances.
"Nous n'avons pas encore l'impact du nouveau PLU-H, nous espérons que le dernier trimestre se traduise par une hausse du nombre de permis de construire et donc de mises en vente", note Hervé Simon, président de la Fédération des promoteurs immobiliers(FPI) de la région lyonnaise.
Dans la même lignée, les dossiers permettant de flécher des programmes sur de la TVA à taux réduits, principalement dans les quartiers en renouvellement urbain, devraient eux aussi être signés en fin d'année. Un bol d'air pour remettre sur le marché des logements à moins de 3 000 euros du mètre.
Enfin, la Métropole fera voter lors de sa prochaine assemblée une batterie de mesures, notamment la création d'un office foncier solidaire, visant à redonner de la souplesse au marché.
Les prix toujours en hausse
En attendant, les réservations diminuent faute de biens à vendre et les prix continuent de progresser.
"En 10 ans, les prix moyens ont augmenté d'environ 30% à Lyon. Si l'on tient compte de l'inflation, nous sommes encore sur des prix relativement contenus qui situent Lyon et Villeurbanne à des niveaux comparables à ceux de Nice, de l'Ile-de-France, ou d'Annecy", observe Eric Verrax.
"Un quart de la production de logements de la métropole se fait en TVA réduite, ce qui offre un large panel de biens, permettant à chacun de trouver celui qui correspond à ses moyens", ajoute Michel le Faou, vice président de la Métropole de Lyon chargé de l'habitat et de l'urbanisme.
Toutefois, quelques zones d'ombre arrivent. Le nombre de réservation en bloc faites par les bailleurs sociaux est elle aussi en nette diminution sur les 8 premiers mois de l'année et la pénurie de biens sur la métropole pousse de plus en plus de gens en extérieur. Un effet pervers menaçant grandement les efforts faits pour contenir l'étalement urbain et les problèmes de transport qui vont avec.
L'enjeu est donc de rétablir au plus vite les équilibres pour ne pas laisser le marché s'emballer et ce faisant priver d'accès au logement de plus en plus de lyonnais et grands lyonnais.
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