Aménagement : La Serl obligée de diversifier son offre pour répondre au marché

Créée il y a tout juste 60 ans pour aménager les nouveaux quartiers de Lyon et Villeurbanne, la Société  d'équipement et d'aménagement du Rhône et de Lyon a peu à peu étendu son champ d'interventions pour mieux servir ses donneurs d'ordres.

En regardant dans le rétroviseur, Jean Luc Da Passano, président de la Société  d'équipement et d'aménagement du Rhône et de Lyon (Serl) résume l'action qui a guidé cette société d'économie mixte en une phrase : "la principale qualité de la SERL est sa capacité à s'adapter en permanence", estime-t-il.

Cette évolution indispensable pour rester en phase avec les besoins des donneurs d'ordres, se fait sans briser les équilibres, ni renier sa vocation première qui reste l'aménagement.

"L'aménagement représente environ 60 % de notre activité et la construction presque la totalité du solde. En effet aujourd'hui, les filiales que nous avons lancées pour apporter du service participent de façon marginale à notre produit", détaille Vincent Malfère, directeur général du groupe Serl.

Pour autant, ces filiales devraient d'ici quelques années concourir à hauteur de 10 % au chiffre d'affaires du groupe qui s'est établi à 9,6 millions d'euros l'an dernier.

Saisir les opportunités en répondant aux attentes

Constituées au fil du temps sur cette dernière décennie, les filiales de service du groupe Serl déploient leur activité sur le portage d'opérations, l'énergie, la sécurité et les services apportés aux bailleurs en matière de gestion technique, maintenance et entretien.

"Nous sommes dans une optique de complémentarité par rapport aux projets d'aménagement et de construction que nous menons", explique le DG.

Ainsi, ces services ont jusque-là essentiellement concerné des opérations sur lesquelles la Serl était aménageur ou constructeur. "Nous pouvons par exemple gérer des espaces commerciaux au sein de zones de renouvellement urbain où le retour sur investissement reste trop faible pour les grands opérateurs, alors que nous nous avons la capacité à porter ces espaces sur un temps long", détaille Vincent Malfère.

En matière de sécurité, la Serl a développé une expertise lui permettant de réaliser des études de sûreté et de sécurité, souvent en amont d'un projet de requalification. Dans le domaine des énergies, elle implante des centrales photovoltaïques sur des bâtiments très souvent localisés dans des zones qu'elle aménage. Autant d'interventions qui pour l'heure ne sont pas présentées comme un relais de croissance, mais qui ont vocation à se développer.

Le cœur de métier évolue aussi

En attendant, la Serl reste concentrée sur son métier d'aménageur et de constructeur. Mais là aussi les évolutions sont au programme. "Nous développons sans cesse des expertises nouvelles, par exemple ces dernières années, nous avons beaucoup renforcé nos interventions dans le domaine du médico-social et de la santé. Nous intervenons notamment en ce moment sur la réhabilitation du centre hospitalier de Bourg en Bresse", illustre le DG. A l'avenir, la Serl devrait encore faire évoluer son cœur de métier.

"Nous regardons comment nous pouvons nous positionner sur des fonciers stratégiques appelés à muter dans les années à venir. A l'image de notre intervention dans la Vallée de la Chimie où nous assurons le portage immobilier de la plate forme d'innovation Axel One, nous regardons aussi des projets de reconversion de fonciers économiques", dévoile Vincent Malfère.

Autant de projets sur lesquels il entend mobiliser ses fonds propres. Sans toutefois prendre trop de risques, car Jean-Luc Da Passano entend bien rester sur une logique de gestion vertueuse. "Ces deux dernières années, nous avons versé des dividendes à nos actionnaires", se félicite le président de la Serl. "Certes, nous pouvons intervenir sur des projets sur lesquels les opérateurs souhaitant un retour rapide sur investissement ne vont pas, mais nous le ferons toujours en suivant notre ligne directrice qui est de mettre notre rigueur de gestion au service de l'intérêt public", claque-t-il glissant au passage que cette rigueur lui a permis de ne jamais faire appel au pacte d'actionnaires.

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