
Et si le regard d'un réfugié pouvait mettre en lumière les dysfonctionnements du marché du travail local ? À l'écoute de Ziad, de son expérience et de son débit de parole, la question mérite d'être posée.
À 32 ans, ce diplômé syrien en ingénierie pétrochimique et en sciences de gestion, ancien responsable d'exploitation de site en Irak et Syrie, s'est confronté à la recherche d'emplois en France. Et son constat est sans appel : sans réseau, difficile de trouver un travail.
"Plus de 400 candidatures envoyées, zéro réponse. Dix candidatures distribuées grâce à des pistons, et trois entretiens décrochés dans mon domaine », illustre-t-il. « On dit que c'est un marché libre, mais en réalité, il est népotique comme celui des communistes ou de la Syrie », s'amuse-t-il, dénonçant au passage la « vieille méthode » de la lettre de motivation - « qui fait perdre trois heures alors qu'une rencontre de dix minutes est bien plus efficace ».
Flexibilité
Pour cet homme longiligne, au regard marron vif et toujours souriant, le marché de l'emploi français manque de confiance. « Il y a trop de cases dans lesquelles mettre des gens, et pas assez de flexibilité », assure celui qui dit soutenir la réforme du code du travail. Ziad affirme être prêt à découvrir un nouveau domaine, à repartir de « tout en bas de l'échelle, de zéro ». « Mais je dois avoir une perspective d'évolution afin que je puisse rêver d'un futur », explique Ziad, qui termine un CDD de six mois chez Carglass.
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