Le Safari de Peaugres voit le verre à moitié plein, et dévoile ses projets

Série d'été [Parcs en AURA, le renouveau #5]. Institution touristique du Nord de l’Ardèche, le Safari de Peaugres a dû fermer ses portes au publics lors des confinements successifs. Malgré la perte de 110.000 visiteurs en 2020, le parc en a profité pour se recentrer sur ses projets de développement et développe deux axes forts : la mise en place d'une offre de logements à compter du 1er août prochain, ainsi que l'ouverture du parc en hiver cette année.
Alors que les visiteurs du Safari de Peaugres viennent le plus souvent d'un rayon situé à 2 heures de voiture, mais également de l'axe routier connectant Paris et le Sud, proposer une offre de logements non loin des animaux du parc était ainsi un choix considéré comme stratégique.
Alors que les visiteurs du Safari de Peaugres viennent le plus souvent d'un rayon situé à 2 heures de voiture, mais également de l'axe routier connectant Paris et le Sud, proposer une offre de logements non loin des animaux du parc était ainsi un choix considéré comme stratégique. (Crédits : DR Safari de Peaugres)

"En 30 ans, je n'avais jamais vu le parc fermé en avril", déplore Christelle Vitaux, directrice du parc depuis 2006, qui y travaillait déjà en tant que vétérinaire depuis les années 90.

En raison des confinements successifs, le safari était fermé au grand public de mars à juin 2020, puis d'octobre à mai 2021. Ces fermetures ont fait perdre environ 25 % du chiffre d'affaires de l'établissement, qui s'élevait à 7 millions d'euros en 2019.

En temps normal, environ 310.000 visiteurs par an le fréquentent. Un chiffre tombé à 200.000, en 2020, à cause des longues périodes de fermetures, dues à la crise sanitaire. Le Safari compte quelques 1.200 animaux sur 80 hectares. Ils sont visibles grâce à deux parcours : l'un à pied et l'autre en voiture.

Un bon début de saison menacé par le pass sanitaire

Lors des fermetures, le personnel d'accueil a été mis au chômage partiel, mais pas le personnel au contact des animaux. L'arrivée des saisonniers a quant à elle été retardée.

"Nous nous sommes limités au strict nécessaire, sauf pour les animaux, rien n'a changé dans leurs habitudes", affirme Christelle Vitaud. Le parc a aussi a bénéficié d'un PGE et d'une aide de l'État pour l'alimentation s'élevant 150 euros par animal. Côté communication ou affichage, tout a été arrêté.

En juillet 2020, "nous avons fait une meilleure saison que d'habitude." Mais "pris de cours", comme beaucoup d'organisations par la généralisation du pass sanitaire, la directrice du Safari anticipe une baisse de fréquentation en conséquence pour cet été.

L'obligation du pass sanitaire pour les visiteurs dès août, dans les lieux accueillant du public suite à l'annonce d'Emmanuel Macron le 13 juillet dernier, en a refroidi certains: "Nous nous sommes fait secouer sur les réseaux sociaux, alors que ça ne dépend pas de nous ! [...] Des gens nous ont aussi envoyé des messages pour nous dire qu'ils ne viendront pas à cause de ça."

Il a donc fallu s'adapter.

"Les visiteurs arrivent en voiture, il va donc falloir contrôler si tous les passagers ont bien le pass sanitaire, ce qui risque de faire augmenter le temps d'attente. Nous avons aussi passé un accord avec le centre de tests de la ville voisine, qui s'est engagée à faire passer nos visiteurs en priorité."

Les animations interactives proposées habituellement, pas compatibles avec les mesures sanitaires, sont aussi annulées. "Nous sommes partis sur 50 % de la fréquentation habituelle, et c'est l'hypothèse optimiste", annonce la directrice.

La crise comme accélérateur de projets

Le Safari de Peaugres a été créé en 1974 par le Comte de la Panouse, aussi fondateur du parc de Thoiry (Yvelines), à la demande du Conseil départemental pour rééquilibrer le tourisme entre le Nord et le Sud du département. Depuis 2016, la société de capital-investissement française Ekkio Capital, a repris le groupe, gérant ainsi le parc de Thoiry, le Safari de Peaugres et plus récemment le Zoo Santo Ináçio au Portugal. Le terrain du safari appartient quant à lui au Département.

Lors des fermetures, le groupe en a profité pour revaloriser son offre touristique. "Nous avons un stock de projets, mais nous nous sommes dits qu'il fallait le faire maintenant."

Une offre de logements dans le Safari va ainsi être bientôt disponible. "Le public était assez demandeur d'un hébergement, d'où le lancement cette année de cabanes. C'est un projet que nous avions en tête depuis longtemps". En tout, une vingtaine sont proposées à la location dès le 1er août.

Le prestataire choisi a du être capable de proposer des logements confortables, tout en respectant l'environnement. "C'était un choix des actionnaires de maintenir l'investissement malgré le Covid. Et avoir un projet permet aussi de tenir", admet la directrice.

Les visiteurs viennent de deux heures de route aux alentours : Lyon, Saint-Étienne, Grenoble et même la Suisse. Et le département est aussi un lieu de pause sur la route entre Paris et le Sud. Proposer une offre de logements est ainsi un choix stratégique conçu pour ces familles. Actuellement, 80 % des cabanes sont déjà réservées.

Aussi, habituellement fermé du 11 novembre aux vacances de février, le parc va également ouvrir en hiver cette année. Il ne le sera pas tous les jours, mais il le restera pour les vacances de Noël.

Cette ouverture en fin d'année permet de compenser un peu la fermeture du printemps. Un festival des lumières sauvages, mettant en scène des animaux lumineux se tiendra pour la première fois en octobre.

"Chaque projet est une prise de risque, mais c'est un choix d'investissement basé sur l'expérience de terrain et le retour des clients. [...] Le Covid soit ça freine, soit ça booste : nous, cet épisode nous aura boosté."

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