Malgré la crise, Miniworld Lyon se développe et ouvre un second parc... à Toulon

Série d'été [Parcs en AURA, le renouveau #4]. En temps normal, le parc de loisirs Miniworld, spécialiste de la miniature, enregistre environ 180.000 entrées par an. En 2020, le parc n’a ouvert que quatre mois sur douze à cause de la crise sanitaire. Pourtant, depuis sa réouverture début juillet, il retrouve son public et fait un bon début de saison. Malgré la crise, les projets en cours ont aussi été finalisés et un deuxième Miniworld a récemment ouvert à Toulon, avec 4,5 millions d'euros d'investissements, supportés par le bailleur, Altarea Cogedim.
Le parc de loisirs avait mené une levée de fonds en 2018 pour se renouveler et créer Lyon en miniature. Les monuments emblématiques y sont représentés, éclairés et animés, comme le parc de la Tête d'Or.
Le parc de loisirs avait mené une levée de fonds en 2018 pour se renouveler et créer Lyon en miniature. Les monuments emblématiques y sont représentés, éclairés et animés, comme le parc de la Tête d'Or. (Crédits : DR Miniworld)

Miniworld, comme son nom l'indique, offre à voir aux visiteurs des mondes miniatures. Basé à Vaulx-en-Velin, ce parc de loisirs propose trois mondes réduits fictifs (campagne, ville, montagne) et un modèle réduit de Lyon.

Ces mondes sont interactifs, évolutifs et les visiteurs peuvent déclencher des animations eux-mêmes. Ils sont aussi habités par des personnages et scènes célèbres, que le public peut s'amuser à retrouver. S'il en trouve, le visiteur est récompensé. "Nous ne somme pas positionnés comme quelque chose de statique, nous sommes là pour divertir. Nos mondes sont un Où Est Charlie ? géant", affirme Steven Vasselin, directeur marketing et communication.

Depuis son ouverture en 2016, le parc a enregistré un total de 700.000 entrées. "Après le pic de médiatisation la première année, où le parc a comptabilisé 200.000 entrées, il a eu 155.000 entrées la deuxième année. Et depuis l'arrivée de Lyon en miniature en 2018, on tourne même plutôt autour de 180.000 entrées annuelles".

Avant le Covid-19, le chiffre d'affaires du parc était de 2,5 millions d'euros.

Fermé l'été 2020, pour mieux reprendre en 2021

Comme beaucoup d'autres structures, le parc a fermé avec le premier confinement, en mars 2020. Il aura ensuite réouvert le 3 octobre, pour refermer ses portes à nouveau à la fin du mois.

Miniworld n'avait en effet pas choisi de réouvrir à l'été 2020, par choix : "Nous avons regardé la fréquentation des autres lieux culturels et c'était la catastrophe avec parfois 50 % de visites en moins, donc nous avons préféré attendre et notre saison haute."

Car la haute saison de Miniworld est l'hiver, le parc étant entièrement situé en intérieur. "Quand il fait beau, nous sommes environ à 1.000 visiteurs par jour. Quand la météo n'est pas bonne, ça peut monter jusqu'à 2.500", constate Steven Vasselin.

Et depuis sa réouverture le 3 juillet dernier, la reprise semble cependant être au rendez-vous : "C'est la deuxième meilleure dizaine depuis l'ouverture", affirme le directeur marketing, qui admet cependant que le parc aura dû prendre en amont quelques semaines de plus, afin d'effectuer une grosse mise à jour de son système ainsi qu'un nettoyage en profondeur, pour sortir de plusieurs mois d'hibernation.

A peine rouvert, le parc doit aussi faire face à l'annonce de la généralisation du pass sanitaire dès août dans les lieux qui accueillent du public. "Le pass sanitaire est en effet un coup de massue pour nous. Nous sommes sur une tendance à moins 50% de fréquentation. Nous avons donc mis en place un partenariat avec la pharmacie centrale du carré de soie pour permettre à nos visiteurs non vaccinés de faire un test antigénqiue avec résultat en 15 minutes", commente Steven Vasselin.

Le directeur marketing revient aussi sur le rétropédalage du gouvernement à propos du pass sanitaire pour les enfants, finalement décalé à septembre."Beaucoup de gens nous posent la question à cause de l'annonce initiale dans ce sens du Président qui nous fait à elle seule beaucoup de tort."

"Les visiteurs s'attendent à quelque chose de ringard et il repartent bluffés"

Né de l'esprit de Richard Richarté et Romain Granier, Miniworld a donc vu le jour il y a cinq ans. Ils ont vite été rejoints par Steven Vasselin, puis d'autres associés, qui sont maintenant une vingtaine.

"Nous avons tout fait avec des moyens limités et nous avons eu recours à des prêts bancaires pour lancer l'aventure", se souvient Steven Vasselin. Trois millions d'euros avaient été investis pour son lancement.

En 2018, grâce à une levée de fonds de 2,5 millions d'euros, Miniworld s'étend et accueille la ville de Lyon en miniature. "La construction a pris 18 mois de travail, mais cela a relancé la fréquentation du parc", note Steven Vasselin.

"Les visiteurs s'attendent à quelque chose de ringard et il repartent bluffés. Il y a un effet de surprise qui génère du bouche-à-oreille." Un engouement confirmé au regard des notes et avis que le parc récolte sur Google et Trip Advisor. "Un visiteur sur trois est déjà venu une fois."

Pour se renouveler régulièrement et ouvrir le parc au grand public, l'équipe travaille aussi sur les expositions temporaires Lego et Playmobil, qui donnent une autre voie d'accès à Miniworld. Le but étant de diversifier son public, plutôt familial. "Dans les personnages et scène à trouver nous avons qui sont issus de Breaking Bad, La Reine des Neiges, Les Visiteurs, etc. Afin que ça parle à tous."

Avec une zone de chalandise de 120 kilomètres autour de Lyon, 85 % du visitorat est régional, 15 % vient de l'extérieur de cette zone et 5 % des visiteurs sont de l'étranger (avant la pandémie).

Exporter le savoir-faire

"Après un nouvel investissement, nous avons ouvert un deuxième parc à Toulon, le 19 mai 2021, avec la Côte d'Azur de Nice à Marseille en miniature." C'est le bailleur actuel du parc de Lyon, Altarea Cogedim, qui a investit 4,5 millions d'euros dans ce deuxième parc.

"Nous l'avons fait différemment, car nous avions l'expérience de Lyon et le savoir-faire du constructeur. Avant, nous réalisions des mondes fictifs, maintenant nous partons sur des mondes réels toujours avec des personnages et scènes cachés, mais adaptés à la culture régionale. Il y a un côté Madeleine de Proust de faire revivre et de revoir certains endroits en miniature."

Pour l'instant, les chiffres sont encourageants car supérieurs à ceux de l'ouverture de Lyon : 10.000 visites le premier mois, contre 7.000. Sur ce deuxième parc, les associés espèrent réaliser un chiffre d'affaires plus élevé que celui de Lyon.

Une trentaine de personnes travaillent ainsi sur le parc rhôdanien et une dizaine en Région Sud. Les ateliers restent quant à eux basés à dans la région lyonnaise. "C'est un savoir-faire établi dans la durée. Il est unique au monde, car la miniature animée est très spécifique. Nos salariés sont des orfèvres maintenant."

D'autres acteurs internationaux du loisir sollicitent d'ailleurs Miniworld pour leur expertise, de Londres au Japon en passant par la Suisse.

A terme, l'ouverture d'un troisième parc est envisagée, permettant ainsi une autonomie financière. Pour l'instant, c'est vers la Suisse que l'intérêt est porté, mais tout dépend de la concrétisation de l'investissement. "Si les choses suivent leurs cours, il pourrait être ouvert pour l'automne 2023."

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