Villes moyennes : Roanne se rêve désormais en paradis des télétravailleurs

Les villes moyennes séduisent de nouveau, et pas uniquement en raison du Covid-19, même si la pandémie semble avoir accéléré cette tendance d'un retour au "vert". A tel point que pour certains, le retour aux embouteillages et aux espaces limités des petits appartements est rude. Dans ce contexte, les villes moyennes veulent tirer leur épingle du jeu, comme Roanne, qui vient de lancer une campagne de communication destinée à attirer les télétravailleurs, mais aussi les actifs de façon générale.
En plus de sa proximité avec Lyon (50 minutes grâce à l'A89), Roanne veut jouer sur ses atouts naturels (entre forêts, vignobles et plans d'eau) mais aussi sur un immobilier très abordable, puisque le prix médian d'une maison neuve de 120 m² y atteint 219.600 euros.
En plus de sa proximité avec Lyon (50 minutes grâce à l'A89), Roanne veut jouer sur ses atouts naturels (entre forêts, vignobles et plans d'eau) mais aussi sur un immobilier très abordable, puisque le prix médian d'une maison neuve de 120 m² y atteint 219.600 euros. (Crédits : DR)

87% des Français préfèrent vivre dans une ville moyenne plutôt que dans une grande métropole, soit trois points de plus que l'année dernière. Et 30% des actifs de grandes villes envisageraient d'ailleurs de déménager, dont la moitié dans une ville moyenne.

C'est en substance les derniers résultats d'une enquête IFOP réalisée pour la Banque des Territoires et Villes France, association réunissant des communes de 10.000 à 100.000 habitants et dévoilée la semaine dernière à l'occasion du congrès de cette dernière.

Surfant sur ces nouvelles priorités de Français établies en pleine crise Covid-19, les villes moyennes entendent bien en tirer partie et peser de nouveau dans un match d'attractivité, qui a (trop) longtemps penché plus favorablement du côté des métropoles.

Pour cela, elles doivent capitaliser sur leurs atouts et savoir les mettre en avant, dans une compétition qui s'annonce nationale. Et la ville de Roanne, située au nord de la Loire, l'a bien compris.

Roanne veut séduire les Parisiens et les Lyonnais

"Votre nouvelle vie commence à Roanne...".  L'accroche de la nouvelle campagne de communication de Roanne pose d'emblée l'ambition. Et elle n'est pas des moindres...

La communauté d'agglomération de 101.000 habitants veut séduire les télétravailleurs et les actifs en recherche d'un nouveau cadre de vie en période Covid et post-Covid.

Une campagne qui, après celle de janvier dernier s'adressant aux jeunes retraités des grandes villes, s'inscrit dans une stratégie de long terme annoncée par le maire LR de Roanne et président de Roannais Agglomération, Yves Nicolin.

Objectif : redonner ses galons à ce territoire fortement impacté au début des années 80 par la désindustrialisation (textile notamment). Avec, en toile de fond, l'idée de dépasser le pallier des 120.000 habitants pour l'agglomération d'ici une dizaine d'années (soit 20.000 habitants de plus qu'aujourd'hui).

Une aide de 1.000 euros pour un emménagement à Roanne

Cette campagne (budget : 30.000 euros) vise principalement les citadins lyonnais, à travers une campagne d'affichage au sein des métros de Lyon au mois de juin et juillet et les Parisiens (à travers une campagne de presse), mais elle lorgne en réalité beaucoup plus largement.

En effet, une aide au déménagement de 1.000 euros a été actée pour les actifs (télétravailleurs ou pas) justifiant d'un changement de domiciliation, d'ici fin 2021, et issus d'une douzaine de métropoles françaises. Le geste est symbolique puisque seulement trois foyers seront éligibles à ce dispositif, mais il marque suffisamment clairement l'ambition de ce territoire pour espérer faire le buzz.

Au-delà de ce geste financier réservé à une poignée d'élus, la communauté d'agglomération a mis sur pied un dispositif global d'accompagnement des nouveaux arrivants, avec la création d'une cellule d'accueil en charge d'informer et orienter.

Celle-ci peut, par exemple, se charger de l'accompagnement du conjoint dans sa recherche d'emploi. Elle peut aussi faciliter la recherche de logements, la mise en relation avec les écoles pour les enfants etc.

Concilier carrière et qualité de vie

"Les salariés ont aujourd'hui de nouvelles aspirations", commente Yves Nicolin. "Ils veulent une vie moins stressante, moins de transport mais aussi un immobilier et un coût de la vie plus accessibles, un environnement plus calme, une proximité plus grande avec la nature etc. Tout cela sans sacrifier une carrière intéressante".

Et, selon l'édile, Roanne cocherait toutes les cases. "On a bien vu, avec la situation actuelle, qu'il est tout à fait possible pour certains salariés de vivre à un endroit et de travailler pour une entreprise implantée à l'autre bout de la France, en ne s'y rendant que ponctuellement. Sans compter qu'à Roanne, nous connaissons aujourd'hui un dynamisme économique réel avec un tissu d'entreprises très diversifié. De nombreux postes intéressants sont disponibles sur notre territoire".

Parmi les atouts que le président de Roannais Agglomération met en avant : la proximité avec Lyon (50 minutes grâce à l'A89), le paysage roannais entre forêts, vignobles et plans d'eau, un immobilier très abordable (prix médian d'une maison neuve de 120 m² : 219.600 euros, selon les chiffres notariaux.

Soit quatre fois moins qu'à Lyon par exemple), des équipements adaptés aux familles (taux d'équipements sportifs et de loisirs supérieur de 18% à la moyenne nationale selon les chiffres fournies par l'agglomération roannaise), des formations pour les jeunes, un "savoir-vivre à la roannaise" avec un ancrage fort de la gastronomie (Troisgros, stratégie agroculinaire etc) et une offre culturelle "riche".

Un frémissement qui se ressent déjà sur l'immobilier

Yves Nicolin évoque également les réaménagements urbains, avec l'implantation de nombreux espaces verts. A noter aussi les rénovations engagées, avec des financements notamment du programme "Action Cœur de ville" auquel participe Roanne.

Avant même cette campagne, un intérêt certain pour le territoire avait été noté ces derniers mois. "Comme la plupart des villes moyennes, nous avons constaté un frémissement sur l'immobilier", assure Yves Nicolin. "Les prix ont augmenté et les ventes se concrétisent très très vite. Nous étions à 900 euros du m² dans l'ancien il y a quelques mois, nous avons vu une augmentation de 20 à 30%".

Une tendance qui devrait encore s'accentuer si Roanne réussit effectivement à faire entendre sa voix dans le concert des villes moyennes.

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