Vers la création d'un cluster régional dédié à la santé équine

S'allier, pour développer une filière de niche qui ne demande qu'à se structurer. C'est en substance ce que souhaitent la CCI Lyon Métropole, la direction d'Equita Lyon et le pôle de compétitivité normand Hippolia qui travaillent à la mise sur pied d'un nouveau Cluster régional, dédié à la santé équine, qui sera basé à Lyon.
(Crédits : Equita)

La nouvelle peut paraître étonnante, et pourtant, la CCI Lyon métropole Saint-Etienne Roanne chasse désormais du côté de la filière équine. "Nous avions nous-mêmes un savoir-faire à la CCI, celui de détecter quels sont les bons ingrédients pour une filière et de les mettre en relation en vue de faire émerger des projets. On s'est dit que l'on pouvait partir d'Equita, qui est un grand rendez-vous regroupant tous les acteurs", contextualise Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon métropole, en marge du salon Equita qui se déroule jusqu'à dimanche à Lyon.

Si bien qu'à l'issue de l'édition 2016 du salon, une série de rencontres entre les acteurs économiques, la direction d'Equita Lyon, la CCI ainsi que le pôle de compétitivité Hippolia ont vu le jour, pour aboutir à la création de plusieurs groupes de travail. Avec, à la clé, un projet de cluster, qui prendra la forme d'une fusée à plusieurs étages à compter de début 2018.

"L'idée n'est pas de partir dans une initiative financée par les collectivités, mais d'y aller par projets. On a déjà fait ça avec le secteur offshore, avec l'objectif d'identifier des acteurs de la région, ou avec la naissance du cluster Lumière, qui lui, est parti de la démarche inverse en regroupant près de 200 entreprises pour créer ensuite un salon", avance le président. La CCI mettra donc des locaux à disposition des acteurs de la filière équine pour qu'ils se réunissent, mais ne leur attribuera pour l'instant pas de bureaux dédiés ni de budget de fonctionnement, des partenariats privés étant notamment envisagés par la suite.

Des cavaliers pour y penser

Le directeur général de la CCI Lyon Métropole, Xavier Pelletier, lui-même cavalier et ancien chef de cabinet au ministère de l'Agriculture, concède qu'il fallait certainement connaître le secteur pour en identifier les atouts. "C'est une filière très éclatée, qui regroupe à la fois des acteurs liés aux courses, au saut d'obstacles et à différentes disciplines. Elle repose aussi sur le bénévolat et l'engagement de certains acteurs, et compte beaucoup de TPE/PME", précise-t-il.

En profonde mutation depuis quelques années, la filière comporte aussi des startups et sociétés qui travaillent sur le suivi et le maintien de la santé des équidés. "On s'est aperçus que nous avions dans la région Rhône-Alpes à la fois de grands groupes comme Boehringer Ingelheim qui a racheté Merial, mais aussi de petites entreprises comme la première ambulance équine de France, mais aussi des entreprises de ferrure de haute-technologie, de fabrications d'aliments-médicaments. Ces gens-là n'ont pas l'habitude de se côtoyer et de travailler ensemble", reprend Xavier Pelletier.

Vers un parcours santé régional ?

Au total, la CCI a recensé une centaine d'entreprises au sein de la filière équine de la santé en Auvergne Rhône-Alpes. Et d'après le dernier rapport REFErences du Réseau Economique de la filière équine, ce sont près de 3 600 entreprises qui se situaient en 2013 au sein de la filière équine dans son ensemble, pour un chiffre d'affaires de 385 millions d'euros. Si le Cluster se veut régional et basé à Lyon, "nous ne nous arrêterons pas aux frontières administratives si nous avons connaissance de bons projets ailleurs", reprend M. Pelletier.

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Un premier groupe de travail planche ainsi déjà sur la création d'un label qui permettrait d'améliorer la visibilité et l'identification des services et produits de la filière, "avec la mise en place de critères exigeants qui montreraient le savoir détenu". Le lancement d'un prix de l'innovation est même envisagé pour l'an prochain.

Le directeur général de la CCI se prend déjà à imaginer, "pourquoi pas dans un second temps", l'émergence d'une offre santé régionale commune à destination des propriétaires de chevaux français mais aussi étrangers. "On dispose aujourd'hui, avec l'aéroport de Saint-Exupéry, de la possibilité de transporter des animaux vivants vers des pays comme le Moyen-Orient ou l'Afrique. On pourrait donc envisager de proposer un parcours régional bâti sur nos compétences", glisse-t-il.

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