Transformation de l'industrie : « Soit chacun essaye de gérer les injonctions dans son coin, soit on essaye de jouer collectif » (Caroline Félix, la Ruche industrielle)

LYON BUSINESS. Pour transformer l'industrie, l'association la Ruche industrielle travaille sur le collectif en poursuivant des objectifs de performance, environnementaux et humains. Pour son travail avec cette structure, Caroline Félix, sa cofondatrice et directrice a reçu en avril l'ordre national du Mérite.
Caroline Félix, cofondatrice et directrice de La Ruche industrielle.
Caroline Félix, cofondatrice et directrice de La Ruche industrielle. (Crédits : DR Capture écran)

La Ruche industrielle, créée en 2019 à Lyon, est une association et un collectif d'entreprises qui mutualise leurs compétences pour accélérer la transformation des industries. A ce jour, 17 entreprises sont adhérentes, dont des grands groupes comme Seb, Bosch, Renault Trucks ou encore la SNCF ou des écoles comme l'Insa, la Centrale ou l'Ecam. La Ruche industrielle travaille trois grands axes auprès des entreprises : performance, environnement et humain.

« C'est un projet bottom-up, né dans l'industrie, porté par des intrapreneurs. Il vient d'un besoin des industriels, soumis à des injonctions contradictoires, de se transformer, d'être plus agiles, innovants, audacieux et plus en phase avec les nouveaux acteurs qui arrivent sur le marché et qui sont plus rapides. Mais ce n'est pas possible de mener des projets de ce type si on suit la culture industrielle classique et les process habituels », détaille Caroline Félix, cofondatrice et directrice de La Ruche industrielle.

Le 24 avril dernier, elle a d'ailleurs reçu l'ordre national du Mérite pour son travail avec la Ruche industrielle. « Cela représente une très grande reconnaissance ; quand on a la tête dans le guidon on ne se rend pas forcément compte de ce que l'on fait. »

De l'animation inter-entreprise

C'est en revenant de Suède, que Caroline Félix et son mari ont décidé de créer la Ruche industrielle. « La Suède est un pays avec une industrie très forte au point de vue international et des résultats très bons dans beaucoup de domaines comme la santé et l'éducation. L'idée après cinq ans passés là-bas, c'était de ramener des graines de Scandinavie en France et aussi cette culture d'entrepreneur, dans le monde du salariat.»

Aujourd'hui, la Ruche industrielle a donc mis cette expérience au profit des industriels. « On est devenus spécialistes d'animation de l'inter-entreprise. Ces entreprises industrielles sont impactées par les mêmes problématiques de transformation et des injonctions sur différents axes. Soit chacune essaye de les gérer dans son coin, soit on essaye de jouer collectif. »

Un travail de collaboration qui n'est pas forcément aidé. Plus une entreprise est grande, plus il sera difficile de la faire changer. « Une force de collectif pas forcément évidente à mettre en marche avec de grands groupes. On a développé un mode opératoire et une compétence d'animation avec des méthodologies et un cadencement pour s'assurer qu'on arrive à faire des choses réellement ensemble et que chacun en tire partie », explique Caroline Félix.

Inventer l'industrie de demain

Suite à la crise sanitaire, la hausse des matériaux, la crise écologique...« L'industrie  doit se transformer. »

La cofondatrice de la Ruche industrielle voit aussi une nécessité d'avancer sur deux temps, selon la taille des industries. « Les acteurs existants qui sont des paquebots sont plus durs à changer que les autres, comme les startups, sont plus souples et peuvent intégrer les contraintes environnementales immédiatement. Il y a deux types de trajectoires à imaginer. »

Quant à l'industrie de demain, Caroline Félix poursuit une vision : « Idéalement, l'industrie de demain va apporter des réponses technologiques aux enjeux environnementaux. Elle va pouvoir proposer des solutions qui vont réparer notre environnement. Pour aller jusque là, il y a tout un chemin et l'industrie de demain c'est une industrie plus intégrée dans son territoire et plus en capacité d'intégrer d'autres indicateurs, pas seulement de performance et de croissance, mais sociaux et environnementaux, toujours au service de productions, d'équipement et de produit qui facilitent la vie. »

Retrouvez l'intégralité de l'interview ici.

Un décideur chaque semaine

Pour rappel, le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis la rentrée dernière pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au cœur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Élodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaînes 479 (box SFR), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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