Financement de la transition énergétique : « Ce n'est pas le montant qui est important, c'est le sens de l'épargne » (Daniel Karyotis, Banque Populaire AuRA)

LYON BUSINESS. Après avoir lancé la Banque de la transition énergétique (BTE), en 2020, la Banque Populaire AuRA (BPAURA) fait le bilan des projets accompagnés depuis 2020 et leurs impacts sur le territoire.
Daniel Karyotis, directeur général de la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes (BPAURA).
Daniel Karyotis, directeur général de la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes (BPAURA). (Crédits : DR Capture écran)

« Nous avions le sentiment qu'il fallait accélérer sur le sujet de la transition énergétique et développer les expertises, mais que la banque n'a pas forcément le toucher de balle qu'il fallait pour aborder les sujets liés aux énergies renouvelables, au photovoltaïque, à la méthanisation... », explique d'emblée Daniel Karyotis, directeur général de la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes (BPAURA).

Face à cela, dès 2020, la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes a lancé la Banque de la transition énergétique (BTE), une marque qui permet à ses clients de flécher leur épargne vers des projets de transition énergétique régionaux. Objectif : créer un accès à des crédits dédiés à ce type de projet pour les entreprises et pour les particuliers.

4.150 projets

En deux ans et demi, 320 millions d'euros d'épargne ont ainsi été collectés et fléchés vers 4.150 projets du territoire de la BPAURA, qui inclut douze départements, donc au-delà de la région administrative. « Tous types de projets sont accompagnés. [...]  Ça veut dire qu'on a parfois accompagné des projets de petite taille », précise Daniel Karyotis.

Une majorité des projets se concentrent sur l'énergie, notamment la méthanisation et le photovoltaïque, avec des montants moyens entre 150.000 et 200.000 euros. On retrouve aussi des projets comme l'installation d'une chaufferie à bois dans une église ou encore un apport au développement dans le biogaz d'une grosse industrie.

Assurer la traçabilité

Du côté du client, « les épargnants s'y retrouvent surtout quand ils ont une traçabilité et une transparence de leur épargne », note Daniel Karyotis. Les épargnants de la BTE ont une fois par an le traçage précis, « donc ils savent très bien que les 100 ou 1.000 euros qu'ils ont placés sur le livret de la BTE sert à financer un projet dans la Drôme, dans le Cantal ou en Ardèche. » Et d'ajouter : « On gagne à investir en local, une traçabilité et on investit dans la vie et l'aménagement des territoires. »

Selon Daniel Karyotis, ce produit vient aussi compléter l'action de l'État : « On a besoin des aides de l'État et des apports des banques, mais donner du sens à son épargne je pense que c'est une demande croissante des Français, de nos clients, et c'est la raison pour laquelle on a créé la BTE. On voit bien qu'on a des clients qui sont prêts à renoncer à une rémunération plus élevée justement pour investir dans des projets qui font sens. Ce n'est pas l'un contre l'autre, c'est l'un qui vient s'ajouter aux modes de financement classiques. »

Selon les derniers chiffres de la Banque de France, les Français épargnent beaucoup, et le livret A a atteint un niveau de collecte record. Les deux produits ne sont pas incompatibles, selon Daniel Karyotis. « On ne met pas forcément des grosses sommes sur un livret BTE. Ce n'est pas le montant qui est important, c'est le sens de l'épargne. Je n'opposerais pas les deux produits. »

La BPAURA compte développer son produit en partenariat avec les autres Banques Populaires. « Nous avons déjà signé quatre autres partenariats avec d'autres Banques Populaires et j'espère que la marque BTE sera reprise par l'ensemble des BP. Car quand on réussira à créer une vraie communauté d'expertises sur ces sujets-là, on pourra avoir un impact sur l'économie et dans l'accompagnement de nos clients. »

Pour essaimer « et mettre dans la lumière des projets qui réussissent », le 15 mai, la BP AuRA organise d'ailleurs une soirée au musée des Confuences pour remettre le Prix de la Transition énergétique en présence d'Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique.

Par exemple, un des projets candidats est la Manufacture Bois Paille, située dans le Beaujolais, qui conçoit des murs en bois préfabriqués isolés avec des bottes de paille. « Ça démontre qu'il y a beaucoup de créativité sur les territoires. Ces sujets de transition énergétique sont des vrais sujets de société qui peuvent être portés à tous les niveaux et la sommation de ces projets fera qu'on est sur le bon chemin.»

Retrouvez l'intégralité de l'interview ici.

Un décideur chaque semaine

Le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis la rentrée dernière pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au cœur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Élodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaînes 479 (box SFR), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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